Ma vie auprès d'un pervers narcissique (Partie 1e)

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A peine me suis-je installée sur le canapé pour regarder la télé que Maktar m'appela.

-Allô. Ai-je dis, sur un ton sec.

-Allô, je suis arrivé chez moi, me fit savoir Maktar.

-Tu n'as pas duré sur le chemin dis donc.

-Oui, il n'y a pas d'embouteillages à cette heure et les routes sont libres. Tu fais quoi?

-Je fais l'amour avec un autre mec.

-Lol... Tu es bête... Dis way tu fais quoi?

-Je fais l'amour avec un autre mec.

-Si tu faisais l'amour avec un autre mec tu ne m'aurais pas répondu, à moins qu'il ne soit vraiment nul au lit. Le simple fait d'y penser me met hors de moi.

-Lol, je regarde la télé. Contrôle ta jalousie chérie sinon tu risques de mourir tôt.

-Je m'excuse pour tout à l'heure, je n'ai pas envie de te perdre.

-Oui mais tu risques de me perdre si tu continues à réagir ainsi, la jalousie est une des raisons pour lesquelles j'ai quitté mon ex.

-Tu es toujours amoureuse de ton ex.

-Pourquoi tu dis ça?

-Tu parles trop souvent de lui, j'ai l'impression que tu l'as quitté malgré toi, tu me parles trop de lui.

-Je m'excuse. Si je l'aimais toujours je ne serai pas avec toi.

-Ah en tout cas... On peut se voir?

-Quoi? Tout de suite. Nous venons juste de nous quitter.

-Oui, mais tu me manques quand même...

-C'est mignon, mais attends au moins samedi, demain je dois travailler.

-Samedi diam? On est mercredi aujourd'hui et tu veux que je reste jusqu'à samedi pour que nous puissions nous voir, c'est trop loin. Demain je viens te chercher à la descente ou bien tu as d'autres programmes?

-Non du tout, tu peux venir me prendre au bureau.

La discussion au téléphone avait pris fin et continuait via watsapp. Maktar voulait qu'on se parle tout le temps, chaque instant, au début je trouvais ça mignon mais à la longue c'était une vraie torture pour moi. Subitement, Georges me manquait. Peut-être que Yacine et Maktar avaient raison et que je l'aimais toujours.

Ils oublient cependant, que nous n'avons pas la même religion. Dans un coin de ma tête, je me disais que mes parents même si ils acceptaient par n'importe quel miracle que je me marie avec un catholique, comment me regarderait la société? Je me disais que peut-être au fond de moi, j'avais renoncé à notre amour parce que je pensais au fait que la religion interdisait à une femme musulmane de se marier à un chrétien, que toutes les raisons que je m'étais trouvée étaient en réalité des prétextes fallacieux...

J'étais fatiguée de réfléchir, en plus le lendemain je devais avoir un reportage avec la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest et d'habitude leur point de presse commence très tôt. Contrairement à ceux organisés par nos ministères, le plus grand retardataire du Sénégal est le Premier Ministre, suivi de très prés par le Ministre de l'Economie, des Finances et du Plan. Les ministres qui viennent à l'heure sont celui du commerce et de la pêche, sont également les ministres les plus cools. L'actuel ministre du commerce, j'aurai bien voulu le connaître personnellement, il est tellement correct, gentil, posé, respectueux, en tout selon l'apparence. Je suis pressée de couvrir ses événements parce qu'ils sont toujours bien organisés, par contre ceux au ministère des finances sont de vrai tohu-bohu malheureusement: retard, salle exiguë, ...

Le ministère de l'intérieur n'en parlons même pas! Bon, je laisse les ministères et leur organisation d'événements, sikk na torope.

Ce jeudi je m'étais réveillée très tôt, je portais un tailleur de couleur bleue de nuit, des escarpins noirs et un sac noir. Peu de bijoux, juste une bague, une montre et une chaîne qui se voyait à peine. A 7 heures et demi, j'étais déjà présente sur les lieux et j'y avais trouvé d'autres journalistes de même que le cameraman de notre rédaction.

Vers 10 heures, je reçus un message de Maktar: "Salut, je ne t'ai pas entendu depuis ce matin". Avant que je n'aie eu le temps de répondre, le chargé de communication de la BCEAO me fit savoir que c'était le moment de faire les interviews avec les autorités. Ainsi, je n'eus pas la possibilité de répondre à son message.

Les interviews me prirent tellement de temps que je ne pus finir que vers midi. Quand j'eus terminé le travail, je suis sortie de cette grosse bâtisse, le chauffeur nous attendait juste au niveau de la devanture. Après les salamalecs d'usage, je me suis confortablement installée sur la banquette arrière, pris mon portable, je n'y avais pas retouché depuis que j'avais lu le message de mon King. Au lieu de le faire, j'ai décidé de l'appeler. A peine a-t-il décroché qu'il reprit son jeu favori "où es tu, que fais-tu, avec qui tu es". Malgré tout cela, je me suis efforcée de garder mon calme parce que dans un couple lorsque les deux protagonistes ont des accès de colère au même moment non seulement ils ne s'entendent pas, la communication ne passe pas comme il se doit et le plus souvent nous risquons de dire des choses, des mots, des phrases que l'on ne pense pas réellement.

Maktar criait au téléphone comme un malade, refusant de me laisser placer un seul mot, quand je n'en pouvais plus, j'avais juste raccroché. Il continuait à appeler et je ne répondais pas car ma nervosité était à un niveau tellement élevé que je savais que si jamais je lui répondais j'allais mal lui parler et je ne le voulais pas.

Je n'aime pas parler mal aux gens, à cette époque il m'arrivait de voir, de vivre ou de subir quelque chose qui me fait mal et au lieu de le dire, je le gardais en moi, je n'en parlais pas. D'ailleurs, je crois que c'était mon problème avec Georges je ne lui ai jamais dit que telle et telle chose n'allait pas.

Je suis arrivée au bureau très en colère, je suis allée aux toilettes pour respirer un peu. Quand je suis ressortie devinez qui m'attendait à l'accueil?... 



Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant