Ma vie avec un pervers narcissique

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Maktar était là assis à l'accueil entrain de m'attendre. J 'étais surprise de le voir, je ne l'ai même pas salué car je trouvais que c'était exagéré de venir à mon bureau pour me parler sans même avoir pris la peine de m'aviser.

"Salut", dit-il, d'un air hautain!

-Qu'est ce que tu fais ici?

-J'ai besoin de te parler?

-Et tu ne pouvais pas m'appeler? M'envoyer un sms? Ou attendre que je descende? Quel besoin as-tu de te présenter à mon bureau?

-Parce que je voulais savoir où tu te trouvais. Dit-il, les yeux rouges de colère!

-Tu es malade ou quoi? On t'a dit que j'ai besoin d'un baby-siter, on t'a dit que j'ai besoin d'un garde du corps? Tu as besoin de savoir ce que je fous durant toute ma putain de journée!

Je sentais que je haussais le ton, au même moment, un collègue sortir de la salle de rédaction et me fit savoir que l'on m'attendait pour faire un débriefing du reportage que j'étais allée faire. Je lui ai dis que comme je venais de revenir de REPORTAGE, je l'ai dit assez haut et assez clair pour que Makhtar puisse l'entendre, il fallait que je me repose un peu.

Makhtar me regarda et me dit "han tu étais allée en reportage? Tu travaillais donc?"

Je le fixai et je lui dis les yeux dans les yeux "va te faire foutre!".

Quand je suis énervée, j'écris rapidement et bien. En moins de 15 minutes j'avais déjà fini mon article, il ne restait plus qu'à monter la vidéo. Pendant ce temps, Makhtar m'envoyait des tas de sms pour s'excuser, me demander pardon, me dire qu'il était gêné et que c'est son amour qui le poussait à avoir des accès de jalousie.

Une partie de moi trouvait son comportement mignon et aune autre partie ne pouvait pas supporter qu'on puisse me contrôler comme si j'étais un ridicule objet entre ses mains ou encore sa propriété privée.

A ma descente, il était là devant mon bureau garé. Dès que je vis sa voiture, ma respiration s'accéléra et j'arrêtai le premier taxi que je vis parce que je ne voulais en aucun cas être en sa compagnie.

Il me vit et m'appelait, je ne répondais toujours pas. Je ne voulais pas lui parler. Il me suivit chez moi et là j'étais vraiment obligée de le faire.

Comme je sais faire la guerre, je l'ai laissé poiroter seul au salon avec ma mère comme un meuble. Je me suis lavée, j'ai mangé, je me suis maquillée, habillée et tout ceci sans faire le moindre petit tour au salon, durant plus de 60 minutes. Il était toujours là, ma mère vint me demander pourquoi je le laissais seul là-bas, je lui ai fait comprendre que je n'avais nullement envie de lui adresser la parole. Comme elle l'aimait bien, elle s'est mise à me remonter les bretelles "waw key, tu es comme ça, pourquoi tu le traites ainsi, Makhtar est correct, gentil, si il vient chez toi, la moindre des choses est de lui parler et de lui dire au moins que tu as des choses à faire. Le laisser seul, ce n'est pas du tout correct, va lui parler, danga beuri djiko". 

Je me suis alors exécutée...

-Tu es très, très, très impolie. Me fit-il savoir dès que je suis entrée dans le salon.

Je n'ai pas répondu, je l'ai juste toisé du regard. Le genre de regard pour dire à quelqu'un "khamo seu bop", que nous les femmes savons si bien faire.

-Waw si tu veux tu peux me regarder mal, tu es impolie. Je viens te chercher à ton bureau, tu me vois et tu prends quand même un taxi, je ravale ma fierté viens chez toi et tu me fais attendre plus d'une heure de temps. A cause de quoi?

-A cause de quoi ngamay ladie? Tu me demande mes raisons? Waw key, yaw danga yebaté. Tu penses que quoi? Je suis ton objet? Je suis ta propriété? On t'a dit que j'ai besoin d'un chauffeur pour me ramener chez moi? Ai-je à un moment donné montrer que j'ai besoin d'un homme qui est tout le temps sur mon dos? Non, je ne pense pas! Makhtar, je ne veux pas de ce genre de relations, si tu crois que je fais partie de ces filles que l'on peut contrôler tu te fous le doigt dans l'oeil. Enfin, je tiens à te faire savoir que la base d'une relation c'est la confiance, si tu n'as pas confiance en moi, tu peux te barrer.

Il secoua la tête et rit aux éclats.

-Tu es une vraie tigresse! Tu es comme un animal sauvage et tu as besoin d'être dressée.

-Et c'est toi qui vas me dresser?

-Oui! Je vais te dresser, tu parles trop, comme djinné. Je veux te faire savoir une chose, je suis un homme et tu es une femme. Dans un couple, il y a toujours une personne qui tient les rennes, dans notre cas, c'est moi et non toi.

J'étais à la fois choquée et ahurie, il me donnait des ordres comme cela à l'aise, de la manière la plus calme et posée. J'ai éclaté de rires sans le faire exprès et je lui dis "iow falé woumala, je me fiche pas mal de tes dires"!

-Je n'en doute pas, répondit-il, je sais que tu as tes idées bien ancrées par rapport au féminisme, à la parité. Cela ne fonctionne pas ainsi avec moi, avec moi tu sauras qu'une femme doit se taire quand son homme parle, tu apprendras que tu devras obéir à mes ordres au doigt et à l'oeil.

-Oui coco, rêve toujours...

Bizarrement, je lui avais pardonné et je n'étais plus fâché. On ne se disputait plus, on parlait d'autres choses, de tout et de rien. De chanteurs, de paroles de chansons, d'amour, de famille. Et j'avais oublié.

Aujourd'hui je me demande qu'est ce qui m'avait poussée à rester avec lui, sachant qu'il était un homme autoritaire, avec des idées bien à lui,...

En tout cas, à l'époque j'avais laissé passer ce premier trépas de sa part.

Les jours passèrent et notre relation se consolidait de plus en plus. De plus en plus, j'oubliais Georges, j'étais persuadée que je ne l'aimais plus. Je ne pensais ni à lui, ni à notre relation, Maktar avait occupé tout mon espace vital: il venait me chercher à la descente, il m'invitait à sortir et nous étions ensemble tous les samedis soirs. Je n'avais plus de fréquentation, je ne voyais plus mes copines et il ne voulait pas que j'aie un quelconque contact avec des hommes peu importe qu'ils soient amis ou de simples connaissances. Sa jalousie s'exacerbait de jour en jour.

Je restais car quoi que l'on puisse dire, en mon for intérieur je me convainquais du fait qu'il m'aimait et que sa jalousie maladive était son seul défaut.

Malheureusement j'ignorais que cette jalousie pouvait le conduire à des extrêmes violents.

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Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant