Serai-je devenue une manipulatrice (partie 2)

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J'adore les hommes qui ont un joli sourire de manière générale et ceux qui ont des fossettes de manière particulière. A la vue de ce joli sourire, j'ai automatiquement changé de comportement à son égard. Je pris mon téléphone pour envoyer un sms à Yacine : « il est plutôt pas mal » ; elle répondit « je le prends ou tu le prends », « laissons-le choisir ai-je finalement conclu ».

Lamine avait le verbe facile, le genre de type dragueur à souhait, qui était beau et en était conscient et qui était sûrement habitué à voir les filles tomber devant lui.

Pendant que j'essayais d'établir son profil psychologique, Yacine elle lui parlait comme si elle le connaissait depuis des lustres. Elle est comme ça, elle n'est pas du genre à disons, trop calculer.

Je me suis jointe à la conversation et un autre ami de Lamine est également venu. Ainsi nous formions un groupe de quatre, vu de loin, cela ressemblait à deux couples assis à la plage pour profiter du beau temps.

C'était cool, sympa et durant ces quelques moments, j'avais oublié Maktar et le tourment de problèmes qu'il me causait. En plus, mon téléphone était déchargé, éteint, j'étais sûre qu'il était en train de se demander où est-ce que j'étais, avec qui et pour quelle raison il n'arrivait pas à me joindre. En pensant à sa réaction une fois qu'il me verrait ou lorsque j'allumerai mon téléphone, un vent de panique s'empara de moi.

Je n'ai pas peur de lui, mais c'est vraiment épuisant d'avoir des disputes avec lui ou de subir ses éclats de colère. Un samedi de surcroît, il doit m'imaginer certainement nue dans les bras d'un autre. Je devais préparer mon argumentaire avant de le voir, car il avait cet art de m'écouter religieusement, d'enregistrer chaque point, mot ou virgule pour ensuite mes propos un à un.

Il me disait souvent « une menteuse n'a pas de mémoire, tu dis quelque chose et automatiquement tu l'oublies », je ne lui mentais pas parce que j'avais quelque chose à me reprocher ou parce que je voulais lui cacher des choses. Non, je lui mentais parce que j'aimais le voir en colère ou souffrir ou avoir mal.

Maktar m'en avait fait bien des coups bas, il avait réussi à m'accaparer, à me séparer de mes amis tout en gardant les siens, à accaparer mon temps tout en gardant le sien. Je l'avais accepté tout simplement parce qu'à l'époque c'était la première fois à un homme aussi autoritaire, et quelque part j'avais envie de découvrir jusqu'où il pouvait aller dans ma volonté de me dominer.

Il n'avait justement pas de limite, il me lançait à longueur de journée « tu m'appartiens » et je répondais toujours « j'ignore qui sera mon mari, mais même à lui, je ne lui appartiens pas, je n'appartiens à personne et merde je ne suis pas un objet entre tes mains ».

Pour revenir à cette virée à la plage, elle s'était bien terminée, Lamine et moi avions échangé nos contacts. Il avait pris le soin d'arrêter un taxi pour nous et s'était chargé de donner 20000 Francs CFA à chacune pour pouvoir payer le transport.

Contrairement à Maktar, qui au fil du temps était devenu avare. Un homme qui se dit que tu as un bon boulot, un bon salaire, trouve sûrement que tu n'as pas besoin qu'il te donne de l'argent ne serait-ce que pour acheter un parfum. Il pouvait me faire des cadeaux de temps à autre, m'inviter à sortir peut-être, mais je ne me rappelle pas avoir reçu de l'argent de sa part. Et cela m'importait peu...

-Wa yaw, Lamine mi garmi la dei ! 40000 Francs cfa, pour une première rencontre. Je crois qu'il en pince pour toi. S'exclama Yacine une fois dans le taxi.

-Ah deug nexoul nak, Gorr la! Ce n'est pas facile de nos jours, de rencontrer comme ça un home à la plage surtout et qu'il te donne de l'argent pour payer un taxi. Les hommes d'aujourd'hui sont tellement pingres.

Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant