Le weekend passa rapidement car j'étais trop pressée de commencer à travailler. Tout le weekend je me demandais qu'est ce que j'allais porter pour mon premier jour de travail. J'avais beau fouillé et re-fouillé mon armoire je ne voyais rien de joli et/ou correct. Des habits de jeune fille: bas, body, débardeurs, jeans. Des robes de soirées avec strass et paillettes. Rien de casual ou chic...
Et je ne pouvais pas aller m'en acheter de nouveaux. Je n'avais pas d'argent maman non plus. Je n'aime pas demander de l'argent à mon père et dans la mesure où il était à la retraite, j'étais sûre à 99% qu'il n'avait pas assez de liquidités sur lui. Du moins rien qui pouvait me permettre de changer un tant soit peu ma garde robe.
Face à une situation à laquelle je ne trouvais aucune solution, je pris une vieille chemise blanche, je n'en avais que deux... Je l'ai lavée et avais décidé de la porter avec un pantalon noir. Vieux certes mais toujours joli.
Le dimanche à la nuit tombée, je n'avais pas réussi à dormir. Je me demandais comment aller se passer mon premier jour de travail. Comment j'allais me débrouiller. Quel serait le caractère des personnes que je trouverai sur place. Mille et une questions se bousculaient dans ma tête.
Je n'ai réussi qu'à fermer l'oeil après la prière du fadjr. A peine ai-je commencé à dormir que j'ai entendu la voix de maman qui me servait d'horloge.
-Sophia, lève toi. Il est 6 heures et demi.
Elle criait depuis la cuisine et couchée sur le lit, dans la chambre je pouvais l'entendre. Ma mère ne parle pas fort mais savait crier.
Je savais qu'il suffisait qu'elle ne m'entende pas faire du bruit pour montrer que je me suis levée du lit, pour la voir rappliquer avec son sermon habituel.
"Sophia lève toi. Tu seras en retard. Au lieu de dormir la nuit, tu passes tout ton temps sur ton téléphone à envoyer des messages à je ne sais qui", c'était la phrase préférée de ma mère. Pour elle, le téléphone expliquait toutes mes cernes, insomnies et difficultés à me lever certains matins.
Malgré le manque de sommeil, la peur, les doutes, je me suis quand même levée. J'avais ce qu'on appelle de la "volonté", j'avais la rage, je voulais réussir. Au fond de moi, je me disais qu'il faut que je me lève non pas pour aller travailler mais pour aller chercher ma réussite.
Après avoir pris une bonne douche, m'être brossée les dents, je pris un petit déjeuner simple comme à l'accoutumée. Un pain, du beurre, une tasse de café Touba. Café fait par ma maman, ce café que j'adore jusqu'à aujourd'hui, ce café qui me requinque, qui atténue mes maux de tête, mes douleurs de dent, mon ulcère, mes manques de sommeil. Je ne savais ce que ce café a de particulier mais il est un fort remède à beaucoup de mes maux.
Chemise blanche et pantalon noir. Mes habits n'étaient pas neufs, mes mèches sur la tête non plus, mon maquillage simple car je n'avais pas de matériel pour en faire un de super joli ou sophistiqué. Des talons comme toujours et mon vieux sac noir, le seul de correct que j'avais.
-Maman suis - je bien habillée ?
-Oh ma fille adorée tu es magnifique comme toujours. Tu es superbe. Attache tes mèches ça va un peu cacher le fait qu'elles ne soient plus trop neuves.
-D'accord miroir!Maman est le meilleur miroir que puisse avoir une fille. Elle sait mieux que quiconque ce qui peut nous aller ou pas. Ce qui est joli sur nous ou non.
Avant de quitter la maison, elle pria pour moi comme toujours.
Je pris un car rapide pour aller travailler. Évitant de trop me frotter aux autres par peur de salir ma chemise. Arrivée au rond point du point e, je descendis et pris ma droite. Avec mes talons, je marchais doucement, je vis le restaurant "Les Ambassades" à ma droite, Le Glacier Moderne à ma gauche et je me disais "tcey yallah quand aurais - je l'opportunité de manger dans ces restaurants ? De manière régulière ou bien à mon goût".
Nombreux sont les restaurants et les boîtes de nuit dakarois que je ne connais que de nom. Évidemment, je ne le montrais jamais.
Enfin je suis arrivée au bureau. Entrée dans la salle de rédaction, des yeux me dévisagèrent, d'autres me toisèrent, d'autres étaient juste indifférents...Je m'assis à la première place libre que je vis. Une chaise, une table, des dossiers, sans oublier bien sûr de dire bonjour.
J'avais l'impression d'être un oiseau au milieu de la jungle, personne ne semblait avoir mon âge dans cette rédaction... Personne n'avait 23 ans...
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Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)
RomanceUn amour qui naît au bureau entre deux collègues. Une fille battante qui doit choisir entre sa vie professionnelle et amoureuse. Un choix osé et risqué... Une histoire d'audace ...