Et il me cria dessus! (Suite)

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Papa me fît savoir qu'il payait l'électricité à chaque fois qu'il le devait mais malheureusement puisque d'autres personnes habitaient la maison, elles ne s'acquittaient pas comme il le fallait de leur cotisation.

Cette maison est bizarre.

-Dis papa, tu ne veux pas repeindre ou reconstruire la maison?

-Si je le ferai un jour In Shaa Allah mais ce n'est pas encore le moment.

-Et si nous, nous devons habiter ici éternellement il faudra bien qu'on le reconstruise.

-Oui, juste que vous n'habiterez pas ici éternellement... La maison est là, elle ne va pas s'envoler, si moi je ne la reconstruis pas, peut-être que toi tu le feras un jour In Shaa Allah.

-Pourquoi pas? Vous avez mangé?

-Oui du poulet.

-Vous êtes riches dei, vous mangez du poulet aujourd'hui.

-Mais non, ne sais-tu pas que le poulet est devenu aujourd'hui moins cher que la viande? Ta petite sœur a cuisiné un excellent dîner, d'ailleurs cela me paraît bizarre car elle le fait très rarement.

-Ah tu sais, Nafi vit sur une autre planète avec ses propres réalités.

-Alors, tu as vu tes affaires?

-Non pas encore, je le fais de suite j'ai besoin de me changer.

-Tu dormiras dans la chambre de Papis avec Nafi, Papis ira dormir ailleurs.

-Ah je lui ai dit, il a refusé.

-Oui, je lui ai parlé il n'y voit pas d'inconvénients.

-De toutes les milles manières, ici nous pouvons dormir n'importe où, sur la terrasse, sur le perron ou dans les chambres.

-En tout cas, Nafi adore dormir au balcon ou sur la véranda....

-C'est tout elle, je prends mes affaires et je les range.

Je pris une valise dans laquelle maman avait pris le soin de tout ranger et même quelques uns de ses bijoux, elle disait sûrement que j'en aurai besoin. Ah si, je dois l'appeler.

-Papa, prêtes-moi ton téléphone pour que j'appelle maman.

-Je l'ai eu tout de suite au téléphone, je lui ai parlé. Elle est bien arrivée et installée à Rufisque mais elle est quand même très inquiète pour vous.

Papa me tendit son cellulaire et j'appelai ma mère. J'entendis la tonalité du téléphone résonner dans mon oreille.

-Allô, dit-elle en décrochant.

-Allô Ma, c'est Sophia, tu es bien arrivée?

-Oui, Alhamdoulilah, épuisée mais je suis bien arrivée. Et toi? Ça va de votre côté?

-Oui, ça va (je ne voulais pas l'inquiéter en lui faisant savoir l'état de la maison), tout est nickel ici comme toujours, rien n'a changé.

-Alhamdoulilah, ici aussi je vais bien auprès de ma famille et de mon père. J'espère que je n'aurai aucun problème avec mes sœurs et vous aussi.

-Non maman, de toutes les façons tu sais que je peux me défendre toute seule et que je suis une grande personne. 

-Oui, ma chérie prends soin de la famille, je compte sur toi.

Papa me faisait de grands signes pour me demander de lui rendre son téléphone portable, il pensait sûrement aux unités qui s'envolaient car ma mère et moi étions quand même assez bavardes.

-Maman je raccroche, l'on me signale que le crédit de papa est presque épuisé.

-D'accord ma chérie, bisous.

-Bisous.

J'étais  quand même un peu soulagée, c'est très difficile de devoir payer la location. Là chez mon père je n'avais pas à stresser pour manger, dormir, boire ou avoir du transport pour aller travailler. Je savais que mon père tant qu'il avait de l'argent sur lui, il allait le partager avec ses enfants. Il ne restait plus qu'à rendre la maison un peu plus agréable et accueillante car je ne savais pas combien de temps j'allais y rester.

Papis est tellement ordonné, sa chambre est toujours ordonnée, ses vêtements toujours bien rangés, pliés et rangés, contrairement à moi qui étais tout le temps dans un bazar inexplicable. Ah oui, je n'ai aucun sens du rangement, Papis ne pourrait jamais habiter avec moi, ma petite sœur oui, elle est aussi désordonnée que moi. Nous allions bien nous entendre dans notre très minuscule chambre.

Pendant que je rangeais mes affaires dans la petite armoire de Papis, je reçus un message sur mon téléphone.

-Salut Sophia, c'est toi que j'ai vue tout de suite à la rue 6? C'est Khadim.

C'était un de mes exs copains, disons un garçon avec qui je prétendais avoir une relation amoureuse quand nous étions tous les deux en classe de CM2. Vous savez ces amours d'enfance où on s'envoie des lettres par l'intermédiaire de nos amis respectifs, ces amours où on se faisait une petite bise sur la joue et toute la bande de potes en faisait tout un événement...

-Salut Khadim, où as-tu mon numéro?

Après de si longues années, c'était normal je crois de savoir où il avait eu mes contacts...

Le téléphone sonna de nouveau, me signalant qu'un nouveau message est arrivé.

-C'est Papis qui me l'a donné.

-Ah d'accord... Oui c'est moi.

-Tu es revenue habiter ici?

Alors je ne savais pas quoi répondre à cette question parce que si je lui avais dit "oui'', la nouvelle allait vite se répandre comme une traînée de poudre à travers toute la Médina. J'avais honte de dire que je suis revenue y vivre. 

-Non du tout, je suis juste venue pour quelques temps ma mère est en voyage.

-Ah d'accord, j'espère que tu vas durer, tu nous avais beaucoup manqué.

Pff... Je ne lui avais pas répondu. Je n'avais pas du tout la tête à des bavardages inutiles par sms. Et Georges, je n'ai pas répondu à ses appels et sms de la journée. Il m'arrive tellement souvent d'oublier que j'ai une relation amoureuse avec lui, tout simplement parce que je suis submergée par mes soucis. Il se plaint souvent de cela et il ne peut pas comprendre que je puisse rester des jours sans prendre de ses nouvelles. Je le comprends aussi, il a besoin d'attention aussi... Je l'appellerai demain ou j'irai chez lui à l'heure de la pause. 

J'avais mangé au cocktail mais je ne pouvais pas m'empêcher de goûter au poulet préparé par Nafi. Elle est un cordon bleu qui déteste cuisiner, c'est toujours un plaisir de manger ce qu'elle prépare...

Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant