Et il me cria dessus... (PARTIE 1e)

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La rue 6 avait bien changé, il y avait beaucoup plus d'immeubles, de maisons reconstruites... J'avais l'impression que les maisons qui n'étaient pas trop jolies à l'époque étaient devenues des perles et celles qui étaient plutôt belles étaient devenues vétustes et laides. C'était le cas de notre maison.

Nous longions cette grande avenue, arrivés au niveau de l'Avenue Malick Sy, nous prîmes notre droite pour ressortir au niveau de la corniche de Dakar. La belle corniche de Dakar, l'une des plus jolies d'Afrique. Malheureusement, à cause des constructions qui y avaient lieu, les hôtels érigés et autres monuments, cette corniche perdait de plus en plus de son authenticité.

De la corniche, il est possible de voir un grand immeuble de plusieurs étages avec le mot "TIGO" écrit tout en haut. Je me disais toujours que cet immeuble me rappelait mon enfance, car ma tendre et chère homonyme y avait habité. J'étais certes un enfant mais je me rappelle y avoir passé de très bons moments, ce que je ne savais pas c'est qu'un jour j'allais rencontrer le pire homme de ma vie et qu'il allait habiter dans ce même immeuble...

Revenons à mon reportage. L'hôtel qui accueillait l'événement avait un design architectural qui rappelait l'Egypte antique et ses pyramides. Les escaliers en marbre donnaient sur une piscine entourée de palmiers. Les projecteurs et les jeux de lumières tout autour, faisaient tout de suite deviner qu'il allait y avoir un défilé de mode dans les lieux.

Un grand et long podium était installé à une trentaine de mètres. Le cameraman qui était déjà entrain de prendre des images me demanda de le rejoindre.

-Il faut qu'on aille dans les coulisses, dit-il.

-Oui, comme ça nous pourrons avoir des interviews aussi bien des créateurs que des mannequins.

-Il ne faut surtout pas oublier les organisateurs de l'événement.

-D'accord, je vais appeler le chargé de communication pour lui faire savoir que nous sommes arrivés.


Après avoir appelé le chargé de communication, un certain Monsieur LeBoeuf, il nous rejoignit dans les coulisses.

Un homme blanc, de petite taille avec des cheveux blancs.

-Bonjour Madame! Monsieur, LeBoeuf.

-Bonjour, Monsieur. Nous sommes les représentants d'Africa 1, nous sommes là pour faire le reportage sur votre événement d'aujourd'hui.

-Ah merveilleux. Comment va Monsieur Dramé.

-Il va très bien.

-Vous lui passerez mes salutations.

-De quoi auriez-vous besoin pour mener à bien votre travail?

-D'abord il faudra que vous nous accordiez une interview pour nous parler de cet événement, ses objectifs, l'organisation,... Ensuite nous devrons interroger un a deux mannequins et deux créateurs. Enfin nous irons prendre un spectateur dans le public pour avoir son point de vue.

-Super, mais nous avons aussi des partenaires, des sponsors, vous ne voulez pas les interroger?

-Pourquoi pas? Ils rendront le reportage encore plus vivants.

-D'accord, on fait l'interview ici ou bien.

-Non sortons il y a trop de lumière ici, répondit le cameraman.

-Nous le ferons où alors? Ai-je demandé.

-A côté de la piscine, le paysage est plus joli là-bas et les lumières ne sont pas agressives, a-t-il répondu.

Nous partîmes, moi avec mon micro, le cameraman avec son trépied et sa caméra. Monsieur LeBoeuf était devant nous à saluer les invités de gauche à droite, quand il s'arrêtait nous faisions pareil.

-Ici c'est bon, dit soudainement le cameraman.

-Ok, la lumière, le paysage, le décor, tout est bon?

-Oui Sophia on peut l'interviewer ici.

-Monsieur, veuillez-vous placer juste là. Ai-je dit à notre interviewé en me tournant vers lui.

-Ici... A t-il dit en faisant deux pas à sa gauche.

-Non poussez vous un peu vers la droite, faites face à la caméra. Voilà c'est bien. Avez-vous un mouchoir? Il y a un peu de sueur sur votre visage.

Il s'essuya et je me suis placée face à lui.

-Le visage en face de la caméra mais le regard sur moi. Ai-je dis...

Je commençais à comprendre les rudiments du métier et c'était bien. Le cameraman ajusta ,os positions respectives, fit la balance des couleurs et me donna le top de départ pour commencer l'interview.

Etant curieuse, j'avais mille et une questions à poser. J'étais rarement en panne de questions peu importe le secteur, à moins de le vouloir.

La soirée se passa bien. Nous avons pu avoir des interviews de toutes les parties prenantes à cet événement. Le défilé avait par contre commencé un peu tardivement, au détriment de mon cameraman qui devait rentrer dans la banlieue. Moi je n'étais pas pressée que cela se termine, car je n'avais aucune envie de retourner chez moi, je voulais profiter du moment présent.

Ah oui, je n'ai pas oublié de manger évidemment! Après avoir fini mon travail, je pris le soin de manger durant le cocktail qui était donné pour l'occasion.

Je mangeais en regardant ces grandes filles avec une taille fine, défiler sur le podium comme des déesses, marchant dès fois au rythme de la musique. Ondulant reins et hanches lorsqu'elles se présentaient sous nos boubous traditionnels. Je me disais que l'un de mes plus grands rêves étaient de devenir un jour, une grande couturière, une femme qui aurait sa propre marque de vêtements, qui pourrait elle aussi, organiser des défilés de couture.

Cela me permettrait également de rendre hommage à ma mère qui est couturière de formation, qui m'a transmise l'amour de la mode, des habits, de la beauté et de l'esthétique. Ma chère mère qui a du laisser sa passion de côté au nom des aléas de la vie. Je me demandais quand est ce que je pourrais sortir une collection qui porterait son prénom. Je rêvassais...

Le retour à la réalité fût brusque!


Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant