Salope ...

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Pendant ce temps, au bureau tout se passait à merveille. Je voyageais: Togo, Côte-d'Ivoire, Mali, Guinée-Bissau. Les chefs quant à eux, allaient par exemple à Paris, Tokyo, New-York. Je me disais que tout devait se faire étape par étape; aujourd'hui je suis dans la sous-région, demain j'irai en Europe ou aux Etats-Unis.

D'ailleurs, quand j'allais en voyage Maktar le supportait mal même si il ne le disait pas de manière claire. Il était cependant, fier et content de montrer à ses amis une fille indépendante financièrement, qui travaillait alors qu'eux avaient pour la plupart des copines du même âge que moi qui soit étudiaient soit chômaient. 

Je ne lui demandais pas de l'argent aussi.

Au bureau, j'étais devenue aussi amie, avec le nouveau journaliste. Il s'appelait Omar Diawarra. Nous nous sommes rapprochés parce qu'aussi bizarre que cela puisse paraître, il était un mystère à mes yeux. Il était très correct et ceci avec tout le monde, toujours très bien habillé, gentil et serviable. En plus de cela, il faisait excellemment bien son travail et était très ponctuel.

Je me suis rapprochée de lui parce que je voulais aussi qu'il m'apprenne à écrire, comme lui le faisait. Omar avait un style d'écriture beaucoup plus concis que beaucoup de membres de la rédaction et un français plus fouillé. Je voyais que notre patron ne cessait de lui jeter des fleurs, créant même disons, quelques jaloux. Moi, je n'étais pas jalouse, je voulais juste écrire mieux que lui.

Vu mon besoin de vouloir apprendre, nous sommes devenus très proches, très amis, de fil en aiguille nous parlions de sujets beaucoup plus intimes comme l'amour, le sexe, la polygamie, la monogamie. Il était totalement contre la polygamie, n'envisageait nullement d'épouser deux femmes, car il disait que si il lui arrivait d'aimer une autre femme alors qu'il en a déjà épousé une autre; il préférerait divorcer. Il jugeait qu'on ne peut pas aimer deux femmes à la fois, on ment forcément à l'une. J'adorais sa vision de la vie, sa vision de l'amour, de la vie à deux, de la virginité... Un homme ouvert d'esprit et très intelligent. Mieux? Qui parlait un français limpide. Je suis amoureuse de la langue française, c'est quelque chose d'innée en moi je crois ou peut-être que mes parents m'ont inculquée. En tout cas, j'aimais échanger avec lui.

Justement, en parlant d'échanges et de communication; malgré l'amour que je ressentais pour Maktar, j'avais vraiment du mal à discuter avec lui sans que cela ne se termine en disputes. Nous nous disputions même lorsque nous allions en boîte de nuit. Il avait l'art de s'inventer des films...

D'ailleurs, un soir... Un samedi précisément nous avions décidé d'aller dans une boîte située en ville avec ses amis. J'avais accepté volontiers même si je n'aimais pas du tout cet endroit car je me disais que c'étaient pour les enfants. Par malheur, ce même jour, une fille que j'appellerai affectueusement "salope", était venue me voir. Je lui ai dit au détour d'une conversation que le soir je devrais sortir en boîte avec mon copain.

J'avais connu "salope" par l'intermédiaire d'une association à but social qui était également dirigée par une autre fille que je peux appeler "petasse". Bien sûr, je ne savais qu'elles étaient ainsi...

Salope, m'avait parue une fille très correcte, bien, gentille et surtout très pieuse. Je l'ai adorée dès le premier contact malgré le fait qu'elle soit moins âgée que moi. Un visage angélique et une beauté naturelle. Bref, l'arsenal nécessaire pour mettre n'importe qui dans ses filets, y compris moi.

Grâce à cette association que nous partagions, Salope et moi se sont rapprochées, nous parlions souvent de tout et de rien. Elle était la petite amie d'un autre gars, Papi, qui était également dans l'association.

Lorsqu'elle est venue ce jour-là me voir, elle est rentrée chez elle et est revenue le soir pour que nous puissions partir en boîte. Auparavant, le jour de la Saint-Valentin précisément, elle était venue me voir car elle disait qu'elle s'ennuyait. Elle m'avait également fait savoir qu'elle ne sortait plus avec Papi car elle ne l'aimait plus. Papi était un ami à l'époque, je l'adorais et je suis sortie avec un de ces amis. Durant la période post Georges et pré Maktar...

Donc, je n'aurais jamais "cherché" un petit ami à Salope sachant qu'elle sortait toujours avec Papi, non je le respectais trop. Alors le jour de la Saint-Valentin, je suis partie voir Maktar et ses amis jouer au football. Nous sortions tellement, faisions tellement de choses ensemble, que nous ne voyions pas l'importance de la Saint-Valentin. Entre lui et moi, c'était l'amour tous les jours, à toutes les heures.

Salope me fit savoir qu'elle voulait un nouveau petit ami. Durant le match de football qui se tenait dans un terrain près de la plage de Hanse Bernard, elle commentait la beauté des joueurs, leurs physiques, leurs manières de se déplacer,... 

Ainsi elle flasha sur un ami de Maktar. Un gars vraiment cool, gentil, propre et beau: Rachib. Si je l'avais connu avant Maktar, peut-être que je ne serai pas en couple avec ce dernier. L'homme propose et Dieu dispose...

Je les ai présentés, ils ont eu un "coup de foudre" ou plutôt ils se sont plus. Ils ont échangé leurs numéros, ils ont commencé à sortir ensemble. Je m'en foutais de leurs relations tout comme d'une certaine manière, je me foutais de la relation entre Papi et Salope. Celle-ci, en effet m'avait menti quand elle m'a dit qu'ils n'étaient plus en relation, quand le pot-aux-roses fût découvert, elle a tout simplement fait croire à tout le monde que je l'avais poussée dans les bras de Rachib parce que j'étais amoureuse de Papi. J'avais beau parler, me défendre; je ne faisais pas le poids devant cette fille à la gueule d'ange, pieuse et plus jeune que moi. Papi était persuadé que j'étais plus mature qu'elle, que Salope est naïve et que j'étais la seule qui aurait pu lui mettre dans sa tête de gamine innocente l'idée de le tromper avec un autre. Qui de surcroît, était l'ami de mon petit ami.

Une histoire qui jusqu'à présent m'est restée à travers de la gorge...

Mais ça c'est la fin de l'histoire. Car voyez-vous entre temps, pour revenir à cette fameuse soirée ou je suis allée avec Salope, Mactar et ses amis...

Lors de cette virée nocturne, nous sommes tombés sur un gars qui était le représentant d'une marque de boisson. L'association dont je vous ai parlés plus haut, cherchait des sponsors pour des événements futurs et le monsieur en question était en prospect dans la boîte, sûrement pour établir un partenariat.

Salope m'a dit "Sophia, le Monsieur là j'ai vu sa voiture garer au dehors et je crois qu'il vient pour faire la publicité de sa marque de boisson. On devrait peut-être prendre ses contacts pour notre association". Je lui ai dis "ah oui super!"

Nous avons marché vers le monsieur en question, Salope était derrière moi, nous avons parlé de manière très furtive avec lui, de l'association et de sa boisson. Il nous a proposé de garder le contact mais malheureusement il n'avait pas sa carte de visite sur lui, car c'était dans sa voiture.

Pendant ce temps Maktar avait tous ses yeux rivés sur nous. Je me disais, ndeysane fekh que je suis, si je lui explique les raisons pour lesquelles nous parlions au gars, il n'y trouverait pas d'inconvénients. Entre temps Salope s'est retirée, est allé le voir, je ne sais toujours pas ce qu'elle lui a dit. La seule chose que je sais est que lorsque nous avons décider de rentrer, Salope m'a redit "le gars est là-bas dans sa voiture, demandons lui sa carte". Elle s'est de nouveau rétractée au dernier moment et m'a laissée lui parler. Il m' a donné sa carte de visite de la manière la plus naturelle et je suis retournée vers le reste de la bande.

Arrivée, Maktar tira mon bras et tenez-vous bien à ma grande surprise: il me gifla!

Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant