La vie auprès d'un pervers narcissique

7.4K 735 11
                                    

Pendant ce temps, un nouveau était arrivé au bureau. Je l'ai trouvé à mon retour, je ne le connaissais pas. En fait il y avait deux nouveaux, un cameraman et un journaliste. Ils me semblaient très proches même si la différence de taille entre eux était à la limite choquant. Ahmed le cameraman avait la carrure d'un bodyguard, grand, musclé, fort, l'allure d'un vrai lutteur. Le nouveau journaliste, Assane était plutôt trapu, lunettes fixées sur le nez, visage enchanteur, gentil et facile d'accès; l'air d'un journaliste quoi...

Plus je passais du temps au bureau, plus je devenais amie avec les hommes que je trouvais plus sincères, vrais, sans trop de problèmes comparés au femmes qui étaient trop dans le détail, l'artificiel, l'habillement, le make up, le tissage... Bref l'apparence. Evidemment il y a des hommes qui agissent également comme des  femmes,de leur statut d'hommes, ils n'en ont que les couilles qui pendent entre leurs jambes.

Moi, je continuais à faire mon bout de chemin au sein de l'entreprise. Du moment où j'avais un salaire que je jugeais bon, un petit ami qui me rendait heureuse, habitais dans une maison agréable, j'étais heureuse.

J'étais rayonnante, je respirais le bonheur!

Ah oui, la vie bascule du jour au lendemain aussi bien positivement que négativement. Par contre lorsque la vie vous donne une chose, elle vous en prend une autre. Soit tu es pauvre, tu as du temps, de la liberté, personne qui va te donner des ordres ou du travail que tu ne veux pas faire; soit tu travailles, tu arrives à régler tes dépenses et celles de ta famille, par contre tu n'as plus de liberté car étant la majorité du temps coincé au bureau, tu es constamment sous les ordres de quelqu'un. Mon souci n'était plus désormais quoi manger ou quoi porter, mais plutôt comment avoir de l'argent sans pour autant être sous les ordres de quelqu'un.

Quand j'en parlais à ma mère, elle me disait "c'est trop tôt, dans quelques années peut-être, tu viens de débuter mais toi naturellement tu es pressée et as souvent tendance à brûler les étapes. Il fût un temps où tu n'avais même pas de quoi prendre un car rapide et maintenant c'est qui veux être à la tête d'une entreprise, attends au moins d'avoir un contrat à durée indéterminée". Dur à entendre mais c'était la vérité.

Le seul chapitre de ma vie, que j'omets dans ces écrits c'est ma relation avec mes amis, il m'est impossible d'en parler car je n'ai pas encore digéré certaines déceptions et trahisons jusqu'à aujourd'hui. 

Parlant d'amitié Yacine n'aime pas du tout ma relation avec Maktar. D'ailleurs, nous devions nous voir pour aller au restaurant. Elle ne travaillait toujours pas, mais étant une battante, elle réussissait toujours à s'en sortir.

Ainsi, un mercredi à la descente, nous nous sommes retrouvées dans un restaurant huppé de la place.

-Diankh ya ngui lekk seu khaliss, dit-elle dès qu'elle me vit en me donnant la bise.

-Tcip, santeu yallah, sagg ak soutoura rek laniou fi ame. Toi tu es rayonnante. Ai-je répondit.

-Merci puce, mais pas plus que toi.

-Lou bess? Et ta famille. Tu vis de nouveau avec ta mère.

-Oui ma puce Alhamdoulilah. Nous habitons tous maintenant ensemble, mais c'était vraiment difficile quand nous étions dans la maison de papa. 

-Ah bon? Comment cela ?

-Tu sais, lorsqu'une personne se retrouve au fond d'un trou, peu sont ceux qui l'aident à s'en sortir. Ceux que tu aidais hier, deviennent des ennemis pendant que d'autres pensent qu'il n'y a pas de possibilité que tu t'en sortes. Les commentaires, les regards, tout cela n'est pas facile à supporter. Mais bon, dans de pareilles situations la seule chose que l'on peut faire c'est de tout remettre entre les mains de Dieu en se disant que puisque c'est lui qui a mis ces épreuves sur ton chemin, il les enlèvera. Kou la wara yabb, yabb la, kou la waroul yabb, yabb la; koula wara khamal khamal la, ki la waroul khamal, khamal leu. Seu sutura dafay khaweikou et tu te retrouves à nu. C'est le destin, chacun a son destin, c'était écrit que nous devions et devons vivre tout cela. J'ai mal au cœur quand je pense à certaines choses, certains actes posés mais je n'y peux rien c'était mon destin. Aujourd'hui je me sens plus forte, plus déterminée et moins faible.

Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant