Serais-je une manipulatrice?

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Cette gifle ne me secoua pas physiquement mais plutôt émotionnellement. Je n'ai pas pleuré, je ne l'ai pas insulté, je n'ai pas crié contrairement à lui qui rugissait face à moi tel un lion blessé dans son ego. 

Personnellement je n'avais rien compris et comme je n'avais pas encore digéré le choc, j'étais là bouche-bée...

Lorsque Mactar finit de faire son cirque et de me reprocher le fait que j'aie parlé à un homme pour lui demander un numéro de téléphone, nous sommes allés rejoindre ses amis qui nous attendaient à côté de la voiture et qui nous regardait.

Nous avions décidé de rentrer. Sur le chemin je m'étais ressaisie, la seule chose qui me venait à l'esprit c'était de me venger. Mais comment? Ils parlaient dans la voiture, il me parlait et je ne réagissais pas. Quand nous sommes arrivés devant la porte, je descendis, il me suivit.

Il demanda à ses amis de partir, Salope dit qu'elle préférait rester avec moi. Elle est rentrée dans ma maison, pendant que Maktar et moi étions debout devant la porte.

-Maktar, tu m'as giflée?

-Excuse-moi.

-Tu m'as giflée sans m'avoir écoutée, sans m'avoir demandée des explications. Tu m'as giflée devant tes amis, devant mon ami.

J'avais beau lui expliquer les raisons de mon acte, il ne voulait rien entendre. A un moment donné, j'en avais marre, je lui ai dit que je partais me coucher.

-Je n'ai pas fini de parler! Cria t-il.

-Tu crois réellement que j'en ai quelque chose à foutre!

- Tu vas rester ici, jusqu'à ce que j'aie fini de parler.

-Mais me parler de quoi? De ta colère? De ta jalousie? De mon manque de respect envers toi? De ton amour? Maktar merde! Tu m'emmerdes, va te faire foutre et laisse moi aller me coucher. Je n'ai pas envie de voir ta tête de macho con et immature.

En lui adressant ces mots, j'ai tourné les talons. Il attrapa mon bras et en voulant me défaire de lui; j'ai glissé et je suis tombée.

Ma colère venait de se multiplier par mille! Il voulut m'aider à me relever, j'ai esquivé et je suis partie.

Salope était dans ma chambre, je lui ai demandé de rentrer.

-Sophia à cette heure? Laisse-moi passer la nuit ici.

-J'ai envie d'être seule, rentre avec Maktar...

J'imagine qu'ils ont terminé la soirée ensemble ou ont couché ensemble. De toutes les façons à cet instant précis je m'en foutais. Une fois sur mon lit je me suis mise à rire. Je riais parce que Maktar me tenait tête, je riais parce qu'il ne se laissait pas faire, je riais parce que je n'arrivais à quel moment notre relation avait pris ce chemin.

Cette nuit-là, j'avais dormi comme un bébé. La fatigue? Les émotions fortes? En tout cas j'avais bien dormi. A mon réveil, tout était plus clair dans ma tête. Maktar allait me le payer, il allait me payer cette humiliation. A cet instant précis et tous les mois qui suivirent notre relation, je ne l'aimais plus. Je savais juste que j'aimais sa compagnie, ses sorties, rien de plus rien de moins. Mon passe-temps favori était désormais de le perturber...

Je ne le considérais plus comme mon futur, mon amour ou mon potentiel mari; même si j'adorais lui faire croire le contraire. Il voulait me posséder, je lui en donnais l'illusion, il voulait du respect, je lui en donnais l'impression. A l'intérieur de moi, il n'était plus qu'un vaurien, un imbécile,... Bref il n'avait plus aucune valeur à mes yeux. Le temps me donna raison. 

Son masque tombait, je restais avec lui, car je suis autant manipulatrice que lui. J'ai découvert une autre facette de moi que je ne connaissais pas. Notre relation était devenue un jeu, une rivalité, deux ennemis amoureux qui se plaisent à se faire des coups bas. Je le trompais avec d'autres garçons car j'étais persuadée qu'il n'était pas fidèle. Je lui mentais, non pas parce que j'avais peur de le perdre, mais plutôt parce que j'adorais la tête qu'il faisait quand il découvrait que je lui mentais. Je faisais toujours exprès pour qu'il tombe sur un appel venant d'un potentiel prétendant, d'une photo avec un homme autre que lui.

Il se croyait intelligent, car pensant découvrir ce que je lui cachais... Alors que mon bonheur se trouvait dans le fait de le voir triste, en colère ou déçu. Le pire, je le harcelais avec le mariage. Pourquoi? Pour toujours lui donner l'impression que je suis en position de victime et lui était le chef, le roi, le King. Un connard oui...

En tout cas, j'étais à la quête d'un autre idéal pendant que j'étais avec lui. Lorsque j'apprenais qu'il avait d'autres copines, je faisais des scandales comme pas possible. J'étais folle peut-être, car nos disputes, bagarres, trahisons, mensonges rendaient ma vie tellement intéressante. Je m'ennuyais car j'avais un job stable, ma vie familiale était devenue stable. Lui, c'était en quelque sorte mon punching-ball mental.

Maintenant que j'y repense, la manipulatrice dans cette histoire, c'était peut-être moi et pas lui. Juste parce que je n'arrivais pas à lui pardonner une humiliation et que je jugeais trop facile de le laisser partir sans aucune séquelle mentale ou émotionnelle...

Oser L'Amour Au Bureau (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant