Chapitre vingt-huit

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Fred s'assit sur une chaise au dossier aussi dur que la pierre et regarda l'homme en face de lui allumer la lumière d'un coup de baguette. L'ampoule illumina une pièce exiguë, où trônait seulement une table et deux chaises l'une en face de l'autre. Il n'y avait aucune fenêtre, et la seule porte se tenait en face de lui. En d'autres mots, il ne pouvait pas s'enfuir et il avait la désagréable impression d'être un criminel sur le point d'être interrogé par un policier pas très commode. Il se demandait d'ailleurs quelle fonction avait cette pièce dans leur vie de tous les jours. Il n'osait pas l'imaginer. 

- C'est bon, ne fais pas une tête pareille, tu vas sortir vivant d'ici, dit le père de Violette en s'asseyant à son tour. 

Il gardait un visage impassible, mais Fred crut percevoir une lueur d'amusement dans ses yeux, qui repartit aussi vite qu'elle était arrivée.

- Enfin, si tout se passe bien, crut-il bon d'ajouter. 

 Fred déglutit et s'installa du mieux qu'il le put sur cette chaise inconfortable, et se prépara au déluge de questions. Ses mains étaient moites et il les passa machinalement sur son jean. 

- Depuis combien de temps fréquentes-tu ma fille ? 

- Depuis le mois d'avril environ.

Le père de Violette digéra la nouvelle, comme si c'était une information capitale pour la suite de l'enquête. Il se pencha sur la table et observa attentivement le visage de Fred. L'homme semblait vouloir sonder son âme et y extraire ses secrets les plus enfouis, ce qui était loin de ravir Fred. 

- Et quelles sont tes intentions ? demanda-t-il en gardant la même posture.

Fred haussa les sourcils, comme si la réponse lui paraissait évidente.

- Eh bien, rester avec elle, pardi.

- Et c'est pour cette raison que tu as cru qu'il était intelligent de t'infiltrer chez deux Aurores en pleine nuit, et cela uniquement pour voir leur fille ?

- J'avoue que ce n'est pas une de mes idées les plus brillantes, mais ça valait la peine d'essayer.

- Ma fille vaut la peine de risquer sa vie ?

- Bien sûr, répondit Fred, comme si la question était ridicule. Vous ne la risqueriez pas pour votre femme ?

Un rictus passa sur ses lèvres, et il reprit une posture normal.

- Quel âge ?

- 17 ans.

- Que comptes-tu faire après tes études ?

- Ouvrir une entreprise familiale.

- Quel genre d'entreprise ?

- Une qui ne vous plairait sûrement pas.

Cette fois-ci, un sourire franc s'étira sur les lèvres de son interrogateur.

- Tu m'as l'air d'un sacré imbécile, mais au moins tu as le mérite d'être franc. Pas comme le dernier idiot que Violette a osé nous ramener à la maison. Celui-là, si je le revois, je lui ferais bien goûter à un ou deux de mes sortilèges. 

Un éclair de jalousie traversa Fred qu'il se dépêcha de taire. Il ignorait que Violette avait présenté quelqu'un à ses parents avant lui. En vérité, elle ne lui avait jamais vraiment parlé de ses histoires d'amour. Tout ce qu'il avait réussi à comprendre, c'était que ça avait été douloureux, et qu'elle avait hâte de tourner la page. 

- Et ça me fait mal de l'avouer, reprit sombrement le père de Violette, mais ma fille a l'air de t'apprécier autant que tu l'apprécie, ce qui exclue la possibilité de t'attraper et de te donner à manger aux chiens.

Stand By Me (Fred Weasley Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant