Chapitre vingt quatre

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- Hé frangin ! J'ai vu un chat noir près du lac, au cas où ça t'intéresserait. 

Sans se soucier du regard inquisiteur des autres, Fred se leva d'un bond et fit un grand sourire à son frère en guise de remerciement. Depuis ce matin, Violette était introuvable. Il avait fouillé le château de fond en comble, mais la jeune fille restait invisible. Fleur et Dounia ignoraient où elles pouvaient bien être, ou bien ne voulaient tout simplement pas le lui dire, mais Fred se demandaient bien pourquoi. Il était si désespéré qu'il avait même harcelé Harry pour que ce dernier lui prête la carte du Maraudeur. Mais avant même que ce dernier eut le temps de lui répondre, Hermione s'était interposée entre les deux garçons et avait émis un non catégorique, au nom de la "solidarité féminine", réponse qui restait toujours un mystère aux yeux de Fred.  Il avait beau chercher, il ne voyait pas pourquoi Violette l'évitait. Ce mois d'avril s'était merveilleusement bien passé à ses yeux, bien plus qu'il ne l'avait espéré. Il devait admettre que certaines de ses blagues l'avait mise en pétard plus d'une fois, mais il trouvait toujours le moyen pour faire la paix. Mais jusqu'ici, jamais elle n'en était venue à l'éviter. 

D'un pas décidé, il s'élança vers la sortie du château, passant en revue dans sa tête toutes les choses qui auraient bien pu l'énerver. Mais aucune réponse ne sautait à ses yeux. Ces derniers jours, Fred estimait avoir eu un comportement admirable. Il aurait préféré mourir plutôt que de l'avouer, mais tout cela l'affolait un peu. Lui, Fred Weasley, habituellement connu pour son insouciance et son flegme légendaire, avait presque des maux de ventre à l'idée d'avoir mis sa copine en rogne. 

Arrivé au lac, il tourna la tête de droite à gauche, et repéra enfin la petite silhouette du félin. Il s'était aperçu que Violette passait énormément de temps au bord du lac, parfois même sous la pluie. Elle lui disait que l'eau l'aidait à réfléchir, et il surprenait souvent son regard se perdre dans l'étendu d'eau, si lointain qu'elle n'entendait plus ce qu'il lui disait. Cet aspect du caractère de Violette l'avait surpris au début, elle qui d'habitude paraissait si enjouée devant les autres. Puis il s'était rendu compte qu'ils étaient similaires tous les deux. Leur rire était devenu leur carapace. Il s'assit à côté d'elle et passa doucement sa main sur sa tête, la grattant derrière l'oreille. Elle ronronna et donna un coup de tête à sa main, lui signifiant qu'elle voulait encore des gratouilles.

- Je me demandais bien où ce que tu pouvais être, dit Fred. Je me suis surtout demandé pourquoi tu veux m'éviter à tout prix. 

Il eut un faible miaulement en guise de réponse et soupira légèrement. Les deux grands yeux gris le fixaient attentivement, mais il ne savait quelle émotion ils en décelaient. Cette fille était une énigme vivante pour lui.

- Tu sais bien que tu peux tout me dire. Je sais bien que je ne suis pas du genre très sérieux, ajouta-t-il en souriant, mais je serais toujours là pour t'écouter.

Le chat miaula une nouvelle fois et se colla au flanc de Fred, ronronnant de plus belle. D'autres élèves s'étaient retrouvés autour du lac, et Violette ne pouvait pas reprendre sa forme humaine ici. Même si son impatience lui soufflait de prendre le chat dans ses bras et de l'emmener quelque part à l'abri pour qu'elle puisse se métamorphoser et enfin lui parler, Fred jugea qu'il était mieux d'attendre que Violette prenne cette décision. Même s'il aimait bien quand sa forme féline ronronnait auprès de lui, il devait avouer qu'il commençait à trouver le temps long. Tout ce qu'il voulait, c'était des explications.

Après ce qui lui parut une éternité - mais qui n'était en réalité que cinq minutes - Violette se décida enfin à se lever et à se diriger vers la forêt interdite. Fred frissonna légèrement en se remémorant la dernière fois qu'ils s'étaient tous les deux aventurés là-bas. Elle avait fini à l'hôpital et il avait eu la frousse de sa vie. Il regarda avec fascination la silhouette du chat s'étirer pour revenir jusqu'à taille humaine. Elle lui adressa un grand sourire, qu'il trouva tout de suite trop lointain et forcé pour être vrai. Ses yeux criaient le contraire.

Stand By Me (Fred Weasley Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant