Chapitre vingt-six

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Les jours qui suivirent furent extrêmement chaotiques. Les élèves étaient dans un tel état d'abrutissement que les professeurs décrétèrent que les examens de fin d'année étaient annulés. L'annonce aurait en temps normal été accueillie par un tonnerre d'applaudissements et de célébration, mais la suppression des examens ne provoqua qu'une vague de soulagement. Lors de l'hommage à Cedric, Dumbledore avait explicitement annoncé le retour de Voldemort, et des murmures s'étaient élevés dans toute la salle. L'anxiété était prégnante, et tout le monde avait la terrible impression qu'un Mangemort était prêt à surgir dans chaque couloir. Les hiboux affluaient par centaines, et les lettres de parents inquiets assaillaient les élèves. La bonne humeur qui habitait autrefois le château avait presque totalement disparue. Même les tableaux ne paraissaient plus aussi vivants qu'avant. 

Et Harry était dans un état lamentable. On aurait dit un spectre qui se baladait dans les couloirs. Il avait clairement du mal à se remettre de son traumatisme, mais aucun de ses amis ne savait quoi faire pour le consoler. Seul le temps pourra l'aider, songea tristement Violette. Ils avaient beau se mettre à sa place, ils ne pourront jamais entièrement comprendre ce qu'il venait de subir. Et ça, Harry ne le comprenait que trop bien.  

En attendant, Violette avait profité de l'un de ses rares moments de répit pour réunir tous ses amis une dernière fois. Le départ à Beauxbâtons était imminent, et elle savait que les adieux allaient être plus que difficiles. 

- Je dois partir demain, annonça-t-elle.

- Madame Maxime ne veut pas que tu restes plus longtemps ?

- Non, soupira la jeune fille. Les examens sont maintenus pour moi. Je lui avais fait la promesse, et elle ne l'a pas oublié. Je vais quitter Poudlard pour de bon. 

Le silence tomba sur le groupe. Violette avait toujours détesté le moment des adieux. Elle aurait bien aimé resté ici plus longtemps, mais elle savait que son retour chez elle était inéluctable. Toute chose avait une fin, et elle ne le savait que trop bien. 

- Je vous promets qu'on se reverra.

Ce n'était pas des paroles en l'air. C'était ici qu'elle avait construit des amitiés inoubliables, et elle ne comptait pas se séparer d'eux. 

- Compte là-dessus, s'exclamèrent les jumeaux en même temps, accompagnés des rires des autres.

- Et puis, nous aurons presque tous bientôt tous dix-sept ans, et alors le permis de transplanage sera à nous ! ajouta Dounia.

Le groupe d'amis approuva. Après tout, ils étaient des sorciers, et ce ne serait sûrement pas la distance qui viendrait à bout de leur amitié. Ils restèrent un moment là, assis tous ensemble dans le parc quasi désert, à discuter de tout et n'importe quoi. Ils évitèrent de parler du retour de Voldemort et de la finale de Cédric. Le drame s'était imprimé dans leur esprit et ne voulait pas sortir. Tout ce qu'ils avaient besoin, c'était d'oublier rien qu'un instant ce qui  pesait sur leurs épaules, et de prétendre que tout allait bien, ou du moins qu'ils étaient des adolescents ordinaires avec des problèmes ordinaires. Grâce à Fred et George, les rires fusèrent, bien qu'ils fussent bien moins prononcés qu'auparavant. Ils avaient la chance d'avoir la compagnie des autres, et ils n'en seraient jamais assez reconnaissants.

 L'après-midi passa et chacun évoqua ses projets de cet été. Fred et George allaient travailler leur projet de boutique de farces et attrapes, et Lee viendrait de temps en temps donner son avis. Dounia resterait avec sa famille en Irlande. Fleur chercherait probablement du travail en Angleterre pour améliorer son anglais. Harry, Ron et Hermione essaieraient probablement de passer le plus possible de temps ensemble, comme les années précédentes, sauf que cette fois-ci le danger planait au-dessus de leurs têtes. 

Stand By Me (Fred Weasley Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant