Chapitre 13

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Quatre jours plus tard...

-Les garçons! Dépêchez-vous!

On se regarde avec Laurent avant de soupirer en même temps. Il est 8h00 et nous devons prendre un avion à 9h30 pour aller à Marseille pour le match contre l'Albanie mais je me demande si on ne va pas rater cet avion vu le nombre de joueurs qui sont encore en train de préparer leurs affaires dans leur chambre.

-Bon, vous, montez déjà dans le bus en attendant les autres, nous dit Didier visiblement énervé.

Je monte dans le bus avec Raphaël et Laurent et nous nous installons autour d'une des tables au fond du bus. Je suis souvent restée avec eux ces derniers jours. Antoine, lui, n'a fait que m'éviter, il ne vient plus prendre son petit-déjeuner en même temps que moi, il ne le prend plus du tout d'ailleurs. Je ne le comprends vraiment pas, je croyais que tout allait bien entre nous mais je me suis visiblement trompée.

-Vous pensez que Didier va tous les tuer? Nous demande Raphaël avec un air faussement inquiet.

-Si ils ne descendent pas dans les cinq minutes? Ce sont des hommes morts.

Benoît vient s'installer à côté de moi en rigolant. Je me suis aussi beaucoup rapprochée de lui pendant ces quelques jours, il est gentil et assez marrant. Mon frère vient s'installer dans l'autre rangée avec Steve avant de nous regarder en fronçant les sourcils.

-J'en vois un de vous qui touche à ma sœur, je le-

-Tu vas répéter ça encore combien de fois? Lui demande Steve.

-Autant de fois qu'il faut pour qu'ils comprennent tous que l'on ne touche pas à ma sœur.

Je lance un regard désespéré à Laurent qui me répond par un haussement d'épaules. Je pense que je suis condamnée à rester vieille fille toute ma vie mais bon, vu mes choix en matière de d'homme c'est pas plus mal. C'est à ce moment là que je croise le regard noir d'Antoine qui va s'installer un peu plus loin avec Paul. C'est finalement une bonne option de devenir vielle fille...

-Il s'est passé quelque chose avec le petit Grizi? Me demande discrètement Benoît.

-Si seulement je le savais...

Il rigole en voyant ma tête désespérée. Je me suis repassée les derniers moments que j'ai passé avec lui dans ma tête des centaines de fois pour savoir où j'ai merdé mais je ne vois vraiment pas.

Le trajet en bus se passa sans encombre et nous avons réussi à arriver à temps pour prendre notre avion. Je me suis installée à côté de Laurent car Raphaël l'a abandonné pour aller s'asseoir avec Lassana et Yohan. Devant nous se trouvent Paul et Antoine qui sont en grande conversation sur je ne sais quel sujet car ils chuchotent pour que personne n'entende mais de là où je suis, je vois bien qu'Antoine est en désaccord avec ce que lui dit Paul.

-Alissa? Tu m'écoutes?

Je sursaute et redirige mon attention vers Laurent qui me dévisage. Il regarde Paul et Antoine puis son regard revient sur moi.

-Bon, il se passe quoi avec Antoine? Et ne me répond pas rien parce que c'est faux. Vous sembliez bien vous entendre jusqu'à votre virée en tête à tête, dis-moi qu'est-ce qu'il s'est passé.

Je vois bien que Laurent veut m'aider mais je suis gênée par la situation. Antoine est juste devant nous et peut très bien entendre ce que je vais dire à Laurent et je ne crois que ça va lui plaire. Laurent voit mon embarras et semble renoncer à m'interroger puis sort son téléphone sûrement pour passer le temps. Je m'en veux de ne rien lui dire, je sais que je peux avoir confiance en lui mais-

-Laurent! Alissa!

Nous nous retournons pour voir qui nous appelle et c'est Patrice et Blaise.

-On échange nos places? N'Golo et Eliaquim veulent qu'on les laisse tranquille donc on veut discuter avec Paul.

Nous acceptons et nous partons dans le fond de l'avion, prenant ainsi les places de Patrice et Blaise.

-Bon, c'est bon, maintenant tu peux tout me dire.

-Attends... c'est toi qui leur a demandé de-

-D'échanger nos places pour un motif de merde? Oui, ne crois pas que j'allais te lâcher avec ça, je veux tout savoir.

Je soupire et regarde autour de nous pour voir les autres joueurs qui sont soit en train de dormir soit en train d'écouter de la musique avec leur casque. Bon, j'ai visiblement plus le choix. J'explique donc tout à Laurent que ça soit le baiser que l'on s'est échangé ou tout simplement les petites marques d'attention d'Antoine. Il m'écoute jusqu'au bout sans me couper dans mon récit puis soupire une fois que j'ai terminé.

-Tu sais, Antoine n'est pas un gars méchant...

-Je le sais très bien, j'ai pu le constater lorsque nous nous sommes promenés ensemble.

-Cependant, continue-t-il, il ne sait jamais ce qu'il veut d'autant plus lorsqu'il a des problèmes qu'il n'arrive pas à résoudre. En plus...

Il s'arrête et semble réfléchir à ce qu'il va dire.

-En plus quoi?

-Non, rien, laisse tomber, mais fait attention avec lui, il ne te veut pas de mal, tu peux en être sûre, mais il ne sait jamais vraiment comment s'y prendre avec les autres.

J'essaie d'assimiler ce que vient de me dire Laurent puis soupire. Antoine est à lui seul une des plus grandes énigmes qui puissent exister.

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Je suis avec les autres membres du staff et nous attendons les joueurs à l'extérieur des vestiaires. Il est 20 heures 30 et le match commence à 21 heures. Didier est sûrement en train de leur faire un récapitulatif de sa stratégie et nous, on attend là comme des cons. Je vérifie pour la centième fois si j'ai bien mon appareil photo avec mes différents objectifs puis soupire. Je pense être aussi stressée que les joueurs voire pire ce qui n'est pas normal.

Les joueurs sortent du vestiaire, précédés par Didier et partent en direction de la pelouse du stade pour s'échauffer. Mon frère me fait un rapide bisous sur le front ainsi qu'Olivier et les autres me gratifies d'un grand sourire, ne voulant sûrement pas m'approcher à cause de mon cher grand frère. Les membres du staff les suivent mais moi je reste plantée là car il manque quelqu'un: Antoine. Je le vois sortir des vestiaires et il semble surpris de me voir.

-Bonne chance pour le match... je crois en toi, lui dis-je doucement.

Il me répond par un grand sourire et vient en face de moi. Il regarde autour de nous pendant quelques instants avant de prendre doucement ma nuque dans sa main pour m'embrasser. Je répond à son baiser qui est beaucoup plus langoureux que notre premier puis nous nous écartons.

-Je ne pouvais pas attendre meilleurs encouragements.

Il m'embrasse une nouvelle fois chastement puis part en trottinant jusqu'à la pelouse non-sans me faire un petit clin d'œil.

Broken // Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant