Chapitre 23

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Tous les joueurs sortent du bus en courant pour aller voir leur famille. Mon frère vient me prendre la main pour me tirer jusqu'à notre mère et une femme brune que je devine être Marine, sa femme. Dès qu'elle me voit, elle me sourit et vient me prendre dans ses bras comme si nous nous connaissions depuis des années.

-Tu ne peux pas savoir à quel point Hugo me parle de toi, me dit-elle en me faisant la bise, j'en serais presque jalouse.

Je lui souris gentiment puis vais prendre ma mère dans mes bras.

-Je suis contente que ton frère t'ait tout raconté et qu'en plus, tu lui ais pardonné, c'est une belle preuve de maturité, n'est-ce pas Hugo?

Je vois au regard de ma mère qu'elle en veut à Hugo. Celui-ci baisse la tête et semble gêné donc Marine va le prendre dans ses bras pour le réconforter et je ne peux pas m'empêcher de trouver cette scène absolument mignonne. Je suis contente que Hugo ait trouvé une femme comme Marine, elle semble douce et très compréhensive.

-Je n'ai pas pu ramener les filles car elles sont chez leurs autres grands-parents mais elles seront là si l'équipe va en finale, me dit Marine gentiment.

J'allais lui répondre lorsque mon téléphone sonne dans ma poche, m'indiquant l'arrivée d'un message:

De: Antoine

Lorsque tu auras le temps, passe dans ma chambre pour rencontrer ma famille même pour seulement cinq minutes, je t'aime.

Je souris en lisant le dernier mot de son message. Je relève la tête et croise le regard de Marine qui me sourit bizarrement.

-Dis, Hugo, t'as vu Olivier et Jennifer? J'aimerais bien les voir, dit Marine en embrassant la joue de son mari.

Attendez... c'est moi où elle me donne une occasion de rejoindre Antoine? Les deux cherchent le couple en question puis vont le voir une fois l'avoir trouvé. Marine embarque ma mère avec eux et me fait un clin d'œil. Bon, je crois que le message est plutôt clair. Je pars donc rapidement en direction de la chambre d'Antoine et m'arrête en entendant une voix féminine dedans.

-Franchement Antoine, tu n'es plus un enfant, il faut que tu arrêtes ça!

Je me crispe en entendant ça. Arrêter quoi? Notre relation? Vu la voix, ça doit être sa mère... Lui qui me disait que sa famille allait m'accepter...

-Maman a raison Antoine, lui répond une deuxième voix que je suppose être celle de sa sœur.

-Mais... c'est pas ma faute, je-

-C'est bien toi qui met tes affaires partout! Mais regarde ça, même tes caleçons traînent par terre, et tu n'as même pas honte faire entrer ta petite copine dans cette chambre?

Je me met à rigoler de moi-même. Moi qui pensais qu'elle parlait de notre couple.... Elle parlait simplement de la tendance bordélique d'Antoine. Je soupire un bon coup avant de toquer à la porte même si elle est ouverte. Les cinq personnes se trouvant dans la pièce se retournent vers moi et je n'ai pas le temps de dire un mot que l'on me prend dans les bras.

-C'est donc toi la petite copine d'Antoine? Me demande la femme brune qui m'a prise dans ses bras.

J'acquiesce simplement ce qui la fait rire.

-Je suis Maud, sa sœur, là, ce truc, c'est Théo, notre frère et voici Alain et Isabelle, nos parents... Je suis tellement contente de pouvoir te rencontrer! D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'on doit se cacher pour te parler?

Je lance un regard interrogatif à Antoine et il hausse les épaules. Bon, je vois, il ne leur a pas dit pourquoi.

-Mon frère est très protecteur envers moi et... si il apprend que je sors avec Antoine, il va passer un sale quart d'heure.

-Il va me tuer, rectifie Antoine en grimaçant.

-C'est qui ton frère? Demande Théo, curieux.

-Hugo Lloris.

Maud me dévisage puis regarde Antoine.

-Je le pensais plutôt discret comme mec.

-Il l'est mais lorsqu'il s'agit de sa sœur, il se transforme en Terminator et le premier qui la touche un peu trop à son goût a intérêt de ne pas vouloir d'enfant sinon... Il ne termine pas sa phrase mais le frisson d'effroi qu'il a eu illustre parfaitement la chose.

-En parlant d'enfant... commence la mère d'Antoine mais elle s'arrêta en me regardant.

-Elle est au courant pour Erika, lui dit Antoine pour la rassurer.

-Très bien, tu vas faire comment lorsque la petite sera née?

Antoine semble pris de cours par sa question et me regarde. Pourquoi est-ce qu'il me regarde comme ça?

-J-Je sais pas, je n'y ai pas trop réfléchi à vrai dire...

-Et bien penses-y parce qu'il est hors de question que Erika puisse avoir la garde totale de votre fille mais avec ton travail, tu ne peux pas la garder non plus et je ne pense pas que ça soit le rêve pour une femme de 23 ans de garder un enfant qui, qui plus est, n'est pas le sien, elle se tourne vers moi et me sourit, sans vouloir t'offenser, Alissa.

Elle n'a pas tord, je me vois mal m'occuper d'un enfant... enfin... J'ai toujours voulu en avoir mais pas aussi jeune. Le regard d'Antoine se fige dans le mien attendant sûrement quelque chose mais je ne sais pas quoi.

-Maman! Tu viens de plomber l'ambiance avec ta question et en plus, Antoine doit se concentrer sur l'Euro pour l'instant, dit Théo en soupirant.

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Le reste de la journée s'est passée tranquillement, j'ai dû quitter la famille Griezmann pour rejoindre la mienne et j'ai passé tout le reste du temps avec Marine. Je ne pensais pas que je l'apprécierai autant. Elle a, bien évidemment, remarqué que je sortais avec l'un des joueurs de l'équipe et j'ai dû la faire entrer dans la confidence en échange de son silence.

Les familles sont parties depuis plus d'une demi-heure et je suis avec Antoine, dans sa chambre qui est un peu mieux rangé après le passage de sa mère. On est couché sur le lit, dans les bras l'un de l'autre et personne ne parle. J'entends Antoine soupirer bruyamment, continuant de jouer avec mes cheveux.

-Je suis désolé...

Je relève la tête pour le regarder.

-De quoi?

-De te mêler à mes problèmes, ma mère a raison, tu es jeune et je me vois mal t'obliger à-

-Antoine, tu ne m'obliges à rien.

-Mais-

-Il n'y a pas de 'mais', si je me suis remise avec toi ce n'est pas pour te repousser par la suite, d'accord? Et je t'interdis de dire qu'avoir un enfant est un problème, je me suis bien faite comprendre?

Il me regarde, surpris puis se met à rire.

-J'ai vraiment de la chance de t'avoir.

Broken // Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant