Broken // Antoine Griezmann

Chapitre 22

Je me réveille en sentant quelqu'un m'embrasser un peu partout sur le visage. J'ouvre doucement les yeux pour m'adapter à la lumière dans la pièce et croise le regard endormi d'Antoine. Il m'embrasse chastement et me prend dans ses bras.

-Tu ne m'as pas attendu pour dormir, me dit-il en faisant une tête de chien battu qui me fait plus rire qu'autre chose.

-J'étais fatiguée, tu n'avais qu'à venir plus tôt!

-Et prendre le risque de me faire assassiner par ton frère?

Bon, là, il marque un point. Je me lève du lit et vais dans la salle de bain où j'avais déjà posé mes affaires hier soir. Je vois Antoine venir et je lui ferme la porte au nez avant qu'il ne puisse entrer.

-D'accord, je vais me doucher dans ma chambre mais n'oublie pas que le bus part à 10 heures alors ne soit pas en retard.

Je l'entends sortir de la chambre et je vais me mettre sous l'eau. Je ne pensais pas pouvoir pardonner à Antoine et pourtant, je l'ai fait. Est-ce que je lui ai pardonné parce que je suis amoureuse de lui ou parce qu'il avait une bonne raison de me mentir? ... ... je n'aurais probablement jamais de réponses à cette question. Je finis de me doucher et m'habille pour ensuite faire ma valise. Je regarde l'heure sur mon téléphone et vois qu'il est 8 heures 57, ça va, j'ai encore le temps. Je finis ma valise et vais la déposer dans la soute du bus qui est déjà devant l'hôtel avant d'aller dans le self où se trouvent quelques joueurs dont mon frère. Je vais m'asseoir à côté de lui après m'être pris un café et il me sourit.

-Tu es prêtes pour rencontrer ta belle-sœur et tes nièces? Me demande-t-il gentiment.

-Bien évidemment! Il faut que je rattrape le temps perdu avec elles!

Je vois bien qu'il y a un peu de tristesse dans ses yeux mais ne dis rien. Je ne lui en veux plus tant que ça mais le fait qu'il me l'ait caché me fait encore un peu mal. Olivier et Dimitri viennent s'installer avec nous et je vois à leur sourire qu'ils sont impatients de revoir leur famille.

Je finis mon petit-déjeuner et vais me balader un peu dehors pour prendre l'air. Je suis très vite rejoins par Laurent qui ne semble pas avoir bien dormi vu les cernes sous ses yeux. Lorsque l'heure du départ arrive, nous allons dans le bus où se trouvent mes trois compagnons du petit-déjeuner ainsi que quelques autres joueurs. J'observe chacun d'entre eux et je remarque qu'il n'y a pas Antoine, c'est bien beau de me dire de ne pas être en retard pour prendre le bus mais il faudrait aussi que monsieur Griezmann ne soit pas en retard non plus. Ce dernier arrive dix minutes en retard et se fait engueuler par Didier mais il ne semble même pas l'écouter vu le grand sourire qu'il affiche depuis qu'il est entré. Qu'est-ce qu'il a pour être aussi joyeux? Une fois l'engueulade de Didier terminée, Antoine vient vers moi et dégage Laurent pour se mettre à côté de moi. Le bus démarre et j'attends que les joueurs se mettent à parler entre-eux avant de lui poser la question qui me taraude l'esprit:

-Peux-tu me dire, monsieur Griezmann, ce qui te rend aussi joyeux?

Il regarde autour de nous pour vérifier que personne ne nous regarde et m'embrasse chastement.

-Dans un premier temps j'ai la plus mignonne, la plus gentille, la plus drôle et la plus belle de toutes les femmes à mes côtés et dans un deuxième temps, tu as devant toi un homme libre.

-Comment ça?

Son sourire s'agrandit et il se rapproche de moi pour me chuchoter à l'oreille:

-Que maintenant, la place de Madame Griezmann est vacante mais qu'il y a une candidate sérieuse qui correspond parfaitement à ce poste.

-T'es en train de me dire que-

-Je suis divorcé, c'est bon, suite à la visite surprise d'Erika à notre hôtel à Lille, la procédure de divorce s'est accélérée et elle a fini par signer ces putains de papiers, maintenant, il ne manque plus que ma signature, que je vais donner volontier, pour que tout ça soit un mauvais souvenir.

D'un côté, je suis contente qu'il ne soit plus marié mais d'un autre côté, je me dis qu'il a sûrement autant aimé cette femme que moi et que l'on peut se séparer dans les mêmes conditions à n'importe quel moment, ça me fait peur.

-J'aurais dû m'en douter.

Je sursaute ainsi qu'Antoine en entendant la voix d'Olivier. Nous regardons devant nous et voyons Olivier en train de nous regarder par l'espace entre les deux sièges. Il se lève et vient s'asseoir sur l'accoudoir d'Antoine pour nous parler.

-J'avais déjà remarqué vos petits jeux de regards depuis quelques temps et lorsque Erika est venue, je ne vous ai pas vu vous parler jusqu'à hier. Quand est-ce que vous alliez mettre au courant tonton Giroud?

Antoine lève les yeux au ciel ce qui me fait rire. Je crois que toute l'équipe va finir par être au courant de notre relation vu notre niveau discrétion.

-Tu es pratiquement toujours collé à Hugo et je n'ai pas envie de me faire tuer si tu vois ce que je veux dire.

-Si tu rends sa sœur heureuse, je suis sûr qu'il va t'accepter.

-Après m'avoir cassé les deux jambes.

Olivier rigole puis redevient sérieux.

-Pour éviter les gaffes, je peux savoir qui est au courant pour vous deux?

Je réfléchis pendant quelques secondes avant de lui répondre:

-Il y a Paul qui le sait depuis le début, André-Pierre a servi de confident à Antoine donc il sait tout aussi, il y a peut-être Laurent qui sait que l'on s'est déjà embrassé, il y a Dimitri qui est mon confident et il y a peut-être Benoît qui a remarqué quelques petites choses mais je ne suis pas sûre qu'il sache vraiment ce qu'il se passe.

Antoine me fait de gros yeux et je ne sais pas pourquoi mais ça semble plus faire rire Olivier qu'autre chose.

-Bon, je vais vous laisser les amoureux.

Il va se réinstaller sur son siège et Antoine redirige son attention sur moi.

-Laurent est vraiment au courant pour nous? Me demande-t-il de manière... accusatrice?

-J'ai dû tout lui raconter car il a vu qu'il y avait quelque chose entre nous lorsque l'on était en froid... ou plutôt lorsque tu m'évitais sans raison donc je lui en ai parlé à ce moment là, après, il ne sait rien.

Il soupire puis hausse les épaules.

-Après tout, il va bien falloir arrêter de se cacher un moment ou à un autre.

Je lui souris et pose ma tête sur son épaule. Maintenant, le pire reste à venir: rencontrer sa famille.