Six jours plus tard...
Nous sommes le 26 juin, le jour du match des huitièmes de finale opposant la France et l'Irlande. Nous sommes actuellement dans le bus, direction le stade de Lyon. Je regarde le paysage défilé en pensant à Antoine. Pendant ces six jours, il a essayé plusieurs fois de me parler mais soit j'étais avec mon frère soit il se faisait repoussé par Dimitri et Laurent. Je sais que André-Pierre m'avait dit d'attendre deux ou trois jours mais je n'ai toujours pas le courage de lui parler. Au final, il y a deux jours, Antoine n'est sorti de sa chambre que pour les entraînements et les séances de kiné, rien d'autre ce qui inquiète toute l'équipe... dont moi. Étrangement, malgré le fait qu'il m'ait menti, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Je soupire et regarde André-Pierre qui se trouve juste à côté de moi, qui me regarde aussi.
-Tu sais, je pense que c'est le moment d'aller lui parler.
-Je sais mais... j'ai peur de me retrouver face à lui.
-Sauf que là, il commence à mettre sa santé en danger et c'est mauvais pour lui... et pour l'équipe. Donc, si tu ne veux pas le faire pour lui, fait-le pour l'équipe.
J'acquiesce et ferme les yeux en voyant le stade se rapprocher de plus en plus. Le moment fatidique s'approche et je n'ai pas envie qu'il arrive. Lorsque je sens le bus s'arrêter, je lance un regard de supplication à André-Pierre qui me répond par un simple haussement d'épaules. Nous sortons du bus et je reste un peu à l'écart pour attendre Antoine. Il est le dernier à sortir et à prendre son sac de sport dans la soute. Lorsqu'il relève la tête, son regard croise le mien et il vient immédiatement me voir. Je n'ai pas le temps de lui dire quelque chose qu'il me prend dans ses bras.
-Putain, qu'est-ce que ça m'avait manqué de t'avoir dans mes bras...
Il se détache de moi après quelques minutes et il soupire. Il me désigne de la tête un banc et nous nous installons face à face.
-Alissa... je comprends que tu ne veuilles plus de moi mais je veux au moins que tu saches la vérité... de toute façon, je suppose que tu m'as attendu pour ça?
J'acquiesce simplement il continue:
-Je pense que tu l'as appris par la suite mais je vais quand même te le dire pour être sûr, je suis marié avec la femme qui m'a embrassé il y a une semaine... J'ai essayé de te le dire plusieurs fois mais, je n'ai pas réussi soit par ma faute... ou à cause des autres joueurs. Ma femme s'appelle Erika et je suis en couple avec elle depuis plus de cinq ans... je ne sais même pas pourquoi je te dis ça... Mais Quel con... Bon, le fait est que je suis marié, c'est vrai, je ne peux pas te dire le contraire et nous sommes considérés comme le couple parfait... aux yeux des journalistes parce que la vérité est autre. Au début, tout allait bien, on vivait heureux, en Espagne puis quelques temps après notre mariage, on a commencé à s'engueuler, à ne plus se supporter mais j'ai tenu bon, me disant que ce n'était qu'une passade dans notre couple et que tout allait redevenir comme avant. Puis, il y a quelques mois, j'ai commencé à douter de la fidélité d'Erika, elle sortait beaucoup plus et même lorsque j'étais à la maison alors que normalement, nous profitions des rares instants où j'étais à la maison pour passer du temps ensemble. J'ai eu la confirmation de mes craintes lorsque l'un de mes coéquipiers de l'Atlético l'a croisé aux bras d'un autre homme. Suite à ça, j'ai demandé immédiatement le divorce, j'avais du mal à savoir si je l'aimais encore mais cet évènement m'a fait prendre conscience que je ne pouvais plus vivre avec elle. Sauf que Erika ne le voit pas du même avis que moi et essaie de repousser et de refuser au maximum les accords que mon avocat lui propose ce qui fait s'éterniser la procédure de divorce. En plus, il y a deux mois, Erika est venue chez moi et m'a annoncé qu'elle était enceinte de moi, j'ai cru au départ que c'était un simple moyen pour me faire revenir sur ma décision mais les tests ADN sont formels, elle porte bien un enfant... de moi ou plutôt une petite fille. J'ai eu énormément de mal à gérer le stress entre le divorce qui s'éternise et l'arrivée d'un bébé que Erika essaie de faire passer comme cause de notre divorce. Puis, tout le stress que j'ai accumulé depuis plusieurs mois a disparu lorsque je t'ai rencontré, par je ne sais quel miracle, tu as réussi à me redonner le sourire, à me faire penser à autre chose que mes problèmes... même si tout ça est tombé à l'eau à cause d'Erika qui essaie encore et toujours de me récupérer... Alissa, je ne veux pas que tu me pardonne... enfin.. j'aimerais que tu me pardonnes, bien sûr mais si tu ne peux pas me pardonner, si tu ne peux pas envisager une vie avec moi, je veux juste que tu saches que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie et que même si tu me détestes, même si tu ne veux plus entendre parler de moi, je penserais toujours à toi quoi qu'il arriv-
Je le coupe en l'embrassant, ne voulant plus que son discours s'éternise. Je comprends mieux la position délicate dont me parlait André-Pierre. Antoine répond à mon baiser mais nous sommes très vite coupés par quelqu'un qui se met à applaudir. Nous nous écartons l'un de l'autre et nous voyons Paul en train de sauter comme un enfant. Il finit par se calmer et vient nous prendre dans ses bras.
-Bon, les amoureux, c'est pas que je n'aime pas vous voir vous faire des bisous mais Didier est en train de te chercher Antoine pour l'échauffement donc si t'as pas envie de te retrouver sur le banc des remplaçants, bouge tes grosses fesses.
Antoine rigole puis se tourne vers moi pour m'embrasser une dernière fois.
-Je te promet que je vais me rattraper... en commençant par gagner ce match.
Il me fait un baiser sur le front et se lève pour aller rejoindre Paul. Bizarrement, j'ai l'impression que malgré les explications d'Antoine, tout ça est loin d'être fini.
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Broken // Antoine Griezmann
FanfictionJ'ai longtemps hésité à écrire une histoire sur Antoine Griezmann, puis, j'ai eu une idée donc j'en ai écrit une en espérant la terminer avant la fin des vacances et la voilà. Sinon, je ne sais pas faire de description donc il faudra lire pour juger...