Juré ! Caché !

Chapitre 8 : Monroe

- Pfff semaine à la con ! Je m'écroule sur un des fauteuils suivi par Bart.

- Tu l'as dit ! Tino aurait été furieux pour Javier, si on avait pas récupéré la tune de la vente du secteur ouest. Chaque jeudi il nous fait le même coup ce connard ! J'ai pas envie de passer tous mes vendredis à le chercher.

- Ouais moi non plus ! Cette semaine ils m'ont tous saoulé !

- J'ai vu ça, désolé de te dire ça, mais depuis lundi, t'es à côté de la plaque. si Je n'avais pas été là tu te serais fait planter mardi, et je te parle pas de la tête que tu faisais quand on est rentré du Blue Moon !

- Je sais ! Je vais devoir te dire merci combien de fois pour mardi ? Et pour mercredi ... j'étais  blasé !

Je commence à m'énerver ! Je suis con, je sais très bien que Bart n'y est pour rien ! C'est cette histoire avec Agnès qui me bouffe ! Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'elle foutait là. J'ai eu les jetons qu'elle se pointe tout le début de semaine, et il a fallu que j'la croise au Blue Moon... Heureusement elle ne m'a pas vu. Mais merde ! Qu'est-ce qu'elle foutait là-bas ! On ne croise jamais de fille comme elle dans ce genre d'endroit. Et si elle avait mal tourné ? Après tout, ça fait plus de trois ans que je n'ai pas pu lui parler... Enfin sauf si on prend en compte lundi. Non ! Impossible ! Pas Agnès.

- T'énerve pas mec ! C'est juste que tu m'inquiètes !

- Je comprends, mais je t'assure, ça va, ok ? Bon allez ! Je vais déposer la tune à Royce.

Je n'attends pas sa réponse, je me lève, et me dirige vers le couloir qui mène aux bureaux. Félix me fixe encore, un de ses jours, je vais lui faire passer l'envie de me regarder de travers, ce mec me dégoûte !

J'arrive dans le petit salon qui permet d'accéder au bureau du chef et à celui de Royce. Pas de garde du corps en vue, ça confirme ce que je pensais le patron n'est pas là. Je toque à la porte de Royce. J'entends qu'il me crie de rentrer.

- Tiens Monroe ! Salut !

- Salut Royce !

Je m'approche pour lui serrer la main.

- Qu'est-ce que tu as pour moi aujourd'hui ?

- On a récupéré le bénef du secteur ouest.

Je sors l'enveloppe avec le cash de la poche intérieure de ma veste et la tends à Royce. Il prend l'enveloppe, l'ouvre et en sort l'argent, pour le compter.

- Le secteur ouest c'est le jeudi, non ?

- Oui mais Javier aime jouer à l'anguille. On a prévenu Spencer qu'on passait prendre l'argent du secteur sud demain. Je te le déposerai demain avant midi. Ça te va ?

- Ouais ok je le note. C'est bon y'a tout ! À demain ?

- Oui à demain Royce.

Je sors du bureau et retourne dans la salle, pas de Tino ça veut dire pas de Ava. Ce n'est pas plus mal au final, j'ai envie d'être tranquille ce soir. J'arrive dans la salle et je m'rends compte qu'il y a de l'animation à l'entrée du bar. J'essaie de voir ce qui se passe mais je n'aperçois que les dos de Félix, et Booba le balèze chargé de la sécurité. Oh puis après tout, je m'en fous ! C'est leur problème !

Je retourne prés de Bart qui a été rejoint par Molly.

- Salut Mo'

- Salut Lyly ! Y se passe quoi ? 

- Y'a une colombe qui s'est paumée.

Sur le coup je ne comprends pas. Je relève la tête pour regarder dans la même direction qu'elle. Et là je réalise. J'ai peur de ce que je vais voir, j'espère vraiment me gourer. Mais non, Booba se décale et là, je me fige à la vue d'une masse de cheveux blonds. D'un coup, sans réfléchir je bondis sous le regard médusé de Bart et de Molly.

- Oh putain, non ! NON !

En à peine quelques secondes, j'ai rejoint l'entrée du bar. C'est bien Elle, Agnès. Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ?!! Bordel !

Félix fidèle à lui-même, se comporte comme un crétin arrogant, il la maintient fermement par le bras. Et ça, ça ne me plait pas du tout ! Je déteste que Félix la touche, qu'elle soit ici, et qu'elle me voit ici, dans ce trou merdique !

- Pourquoi tu veux pas de mon aide ? T'es perdu ma belle ?

- Vraiment, lâchez-moi. Je suis désolée, je me suis trompé je cherchais quelqu'un et ...

Elle s'interrompt en me voyant arrivé, elle me sourit et j'ai l'impression qu'elle respire à nouveau. Félix se retourne pour voir vers qui elle regarde. Il me fixe surpris.

- Qu'est-ce que tu veux Monroe ?

Je vois bien qu'Agnès tique sur mon surnom mais elle ne dit rien. Je prends sur moi pour ne pas exploser, j'ai la mâchoire crispée et je serre les poings jusqu'à m'en faire mal, j'ai vraiment les nerfs, et je galère à me contrôler, je n'ai qu'une envie c'est de lui exploser sa tronche !

- Félix, lâche-la !

- Calme-toi vieux, y te prend quoi ?

C'est Booba qui me répond, mais je continue de fixer Félix.

- Je te l'répèterais pas, fous-lui la paix !

Booba s'interpose entre Félix et moi. 

Oh et puis merde ! Le coup part tout seul, je suis moins carré que Booba, mais je suis plus rapide, plus vif. Le coup lui arrive en pleine face, il recule sur le coup de la surprise. Il doit avoir du mal à réaliser que je l'ai cogné. Moi aussi, ça me fait chier j'l'aime bien Booba, mais fallait pas essayer de me retenir.

Félix qui a enfin lâché Agnès, m'attrape par l'épaule pour me forcer à lui faire face, et me colle un crochet dans la mâchoire. L'enfoiré ! Je ne l'ai pas vu venir celui-là ! Je l'attrape par son col de veste pour le faire lâcher mon épaule, et je l'attire à moi rapidement pour lui mettre un coup de boule. PUTAIN, ça soulage ! Depuis le temps que j'attendais ce moment ! Il est à terre, sonné par la violence du coup, je le relève toujours en le tenant par son col, et j'enchaîne les coups de poings dans sa face de bouffon ! Je m'arrête avant de le buter, je n'ai pas envie de me foutre dans la merde pour ce connard. Il a la gueule en sang et déjà ça, ça fait plaisir à voir ! Je me redresse et là, je réalise que tout le monde me regarde. Tout le monde mais surtout Agnès, elle me regarde effrayée et choquée. Et merde !

J'attrape mon casque qui est posé sur le bar et je saisis le poignet d'Agnès pour l'entraîner à l'extérieur, il faut qu'on se casse d'ici, et vite ! J'accélère le pas pour remonter l'allée et nous arrivons devant ma moto. Je lui tends mon casque. J'en ai qu'un seul, pour cette fois tant pis pour la sécurité.

- Monte.