Chapitre 17 : Agnès

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Je n'arrivais plus à dormir, je tournais en rond dans le lit, alors, pour éviter de réveiller Clément je me suis levée. J'ai fouillé dans les placards de sa cuisine pour trouver de quoi préparer le petit déjeuné. Je n'ai pas l'impression que Clément soit très regardant sur ce qu'il avale en guise de petit dej', alors j'ai décidé de faire des crêpes. Je pensais que d'avoir les mains occupées m'empêcherait de me torturer les méninges, mais c'est loin d'être le cas. Les « explications » de Clément ne m'ont pas éclairée du tout. La seule chose dont je sois sûre, c'est que je suis bloquée ici toute la journée.

Je réfléchis et essaie d'aborder les choses sous tous les angles possibles et inimaginables. Je me fais des théories à base d'espion, d'agent secret, de vengeur masqué, mais tout ça, ça n'existe que dans les films, pas vrai ?

Je fais voler la crêpe pour la retourner, la dépose dans une assiette, avant d'en mettre une autre à cuire.

J'entends la porte de la chambre s'ouvrir, et Clément émerge, c'est le cas de le dire, de la pièce, torse nu, les cheveux en bataille, et une tête d'endormi. Je suis contente qu'il ait pu se reposer, je me suis inquiétée lorsque je l'ai trouvé seul dans sa salle de bain cette nuit. Je l'accueille avec un grand sourire.

- Bonjour ! J'ai fait des crêpes !

- Je vois ça ! Ça sent super bon !

Il arrive dans mon dos et essaie de piocher dans mon assiette de crêpes, je lui tape sur la main avec ma louche, ce qui le fait rire.

- Va t'assoir ! Café ?

- Trop aimable !

Il s'étire, je ne peux pas m'empêcher de le regarder du coin de l'œil.

- Aimable, c'est mon deuxième prénom !

- Ah bon ? C'est plus Géraldine ?

- Laisse ma grand-mère en dehors de ça, Maurice !

Il rigole et s'installe sur l'îlot central. Il me regarde et pose sa tête dans ses mains comme un enfant, pendant que je fais sauter la dernière crêpe.

Je dépose l'assiette devant lui, avant de sortir de la confiture du réfrigérateur. Je décroche deux tasses d'un support métallique posé sur le plan de travail, et les remplis de café.

Je pioche ensuite deux couteaux et deux cuillères dans le tiroir à couverts, que je referme d'un léger coup de hanche. Pendant tout ce temps, Clément ne m'a pas lâchée des yeux. Je porte toujours son T-shirt et son boxer. Je contourne le plan de travail, et m'assois à côté de lui, et lui tends son café.

- Merci, t'es un ange.

- Tu sais, je n'ai jamais compris pourquoi on avait inversé le n et le g.

Il sourit à ma remarque, puis baisse les yeux vers son café, pensif. J'attrape l'assiette de crêpes et en recouvre une de confiture à la framboise et commence à manger. Il a l'air toujours dans ses pensées, je reprends ma cuillère du pot de confiture et dessine un sourire sur sa crêpe comme sa mère le faisait quand il était petit. Il lève enfin le nez de son café, et m'adresse un léger sourire, mais ses yeux sont brillants. Je saute de mon tabouret et le prends dans mes bras. À ce moment, je réalise que je ne suis pas la seule à avoir vécu l'enfer ces dernières années.

- Comment vont-elles ?

- Je me demandais si tu allais me poser la question.

- Je luttais pour pas le faire... ça fait trop mal... mais j'ai besoin de savoir.

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant