Chapitre 16 : Monroe

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Elle part dans la salle de bain, et je ne peux m'empêcher de la regarder. Elle verrouille la porte derrière elle et ça me fait sourire, ce n'est pas comme si j'allais lui sauter dessus, bon ok ! Je dois bien avouer que l'idée m'a traversé l'esprit plus d'une fois depuis qu'elle a passé ma porte.

Je me pose dans mon canapé, ou plutôt je m'y affale, j'allume la télé, mais je n'y prête pas attention. J'ai peur d'en avoir trop dit à Agnès. Et puis j'ai vraiment fait le con avec cette chanson, je n'aurais pas dû faire ça ! Il faut que je la tienne éloignée de moi, pour son bien. J'ai été sauvé par une vieille chanson paillarde ! Qui l'aurait cru !

Faut que je me recentre. Si tout se passe bien demain, je vais devoir la ramener chez elle, et sortir de sa vie, du moins le temps que tout ça se termine. Dans quelques temps, lorsque cette affaire sera réglée et que je serai libre, je pourrais tout lui dire, tout lui avouer.

La porte de la salle de bain s'ouvre, et là clairement, je ne suis pas prêt pour le spectacle qu'elle offre à mes yeux écarquillés.

Elle s'est démaquillée, ses cheveux sont encore légèrement humides de la douche, elle a enfilé mon t-shirt, trop grand pour elle, et un de mes boxers. Ce qui me trouble le plus, ce ne sont pas ses formes que je devine dans mes vêtements mais le fait qu'elle n'ait pas mis le bas du pyjama. Je ne peux pas empêcher mes yeux de se promener sur son corps, elle est juste magnifique.

Elle me fait un grand sourire, je ne sais pas si elle réalise l'effet qu'elle me fait, c'est peut-être même sa petite vengeance pour mon « exhibition » de tout à l'heure. Je déglutis, et tente de me concentrer sur l'écran de ma télévision, alors qu'elle s'approche de moi et qu'elle s'assoit à mes côtés. Elle ramène ses jambes contre elle. C'est une habitude qu'elle a toujours eu. Je prends sur moi pour m'éviter de loucher trop longtemps sur ses jambes. Je tends le bras pour attraper un plaid, l'ouvre en grand et le pose sur ses jambes.

- Je me suis dit que tu devais avoir froid avec les jambes nues.

Elle me remercie et resserre le tissu autour de ses jambes. Je peux enfin arrêter de me battre contre moi-même. Je la regarde du coin de l'œil. Elle est pensive, et je la comprends, je n'ai pas répondu à beaucoup de ses questions, et le peu de réponses que je lui ai fourni a dû soulever d'autres questions. Néanmoins elle est calme, elle devrait paniquer, ou être carrément flippée même, mais non, et c'est limite ça qui m'inquiète le plus. J'attrape la télécommande et appuie sur le bouton « mute ».

- Je te trouve bien calme.

Elle se tourne vers moi et hausse les épaules.

- Pour être honnête, j'essaie d'analyser la situation. C'est vrai que dans ton histoire, il y a plein de choses qui m'échappent. Il doit bien y avoir une raison logique qui explique cet appartement « secret », la simulation de ta mort, ta présence ici mais tu ne peux pas m'en parler... alors je me contente de ce que tu me donnes. Tu es en vie et tu me promets que tu es toujours toi, je veux te croire quand tu me dis que tu n'as pas sombré dans la délinquance, et quand je te vois là, détendu, j'ai l'impression que rien n'a changé.

Elle pose sa main contre ma joue, je ferme les yeux à son contact, c'est tellement agréable.

- Donc pour le moment je me contenterai de ça.

Je rouvre les yeux et lui souris.

- Et moi je peux te poser une question ?

- Bien sûr, personnellement je n'ai signé aucun accord de confidentialité, enfin presque. 

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Dans ton salon ?

Elle me répond avec un sourire espiègle, avant de poursuivre.

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant