Chapitre 38 : Agnès

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Je referme doucement la porte de mon appartement, encore troublée du souvenir de cette nuit et de cette matinée à ses côtés. Je sais que toute cette situation est foutrement compliquée, mais je suis on ne peut plus heureuse et comblée. Aussi bien sentimentalement que physiquement, je ne m'attendais pas à ce que Clément soit un aussi bon amant. C'est complètement dingue !

Je récupère mon portable et retourne dans ma chambre, j'ai bien envie de buller ce matin, profiter de ce moment simple, où tout va pour le mieux dans ma vie. Bien sûr mon téléphone n'a plus de batterie, je le branche au chargeur, et m'installe dans mon lit, les draps portent l'odeur de Clément. Je ne peux pas m'empêcher de respirer son odeur. Je suis complètement accro, ma parole !

J'attrape mon livre du moment sur ma table de chevet, et reprends mon chapitre en cours, j'ai à peine le temps de me remettre dans l'histoire d'amour entre Amanda et Bastian que mon Iphone se rallume et que je suis envahi de texto, ils sont tous de Laurie. Je repose mon bouquin et me décide à l'appeler. Elle décroche immédiatement.

- J'en connais une qui avait besoin de sommeil pour récupérer de sa nuit !

Je souris mais je feins de rester sur la réserve. J'ai bien envie de la faire mariner pour me venger un petit peu. Je suis diabolique. Je lui réponds un peu sèche. 

- Très drôle Laurie. Il a bien fallu que je me débrouille pour rentrer vu que ma soi-disant meilleure amie m'a planté pour le premier venu.

- Quoi ? Mais non je ne t'ai pas planté ! Je voulais... enfin ça avait l'air de coller entre toi et Monroe ...

- Ne te cherches pas d'excuses.

- Mais non jamais enfin ! Je suis sur le cul ! Je ne me trompe jamais sur ce genre de truc en temps normal ! Ma chérie je suis désolée.

Je la sens toute penaude au téléphone, j'arrête de la faire languir, et je rigole.

- Désolée de quoi ? De m'avoir permis de passer la meilleure nuit de ma vie ??!

- Hiiiiiiii ! Je le savais ! Espèce de garce ! Tu m'as fait peur !

Ça fait du bien de pouvoir me décharger d'un poids, bon ok, je dois toujours garder une grosse part de secret. Mais je peux de nouveau parler de ma vie amoureuse à ma meilleure amie, et ça c'est juste énorme !

- C'était le but !

- Je veux des détails ! Ça te dit qu'on déjeune ensemble ce midi ?

Bien sûr j'accepte, nous nous donnons rendez-vous pour midi à l'un de nos restaurants de prédilection, où on peut manger et profiter du soleil en terrasse.

Je raccroche puis je décide de profiter d'une petite demi-heure de calme dans mon lit, pas plus sinon je serai en retard. Je règle une alarme, puis me replonge dans mon histoire.

Lorsque la sonnerie interrompt ma lecture, je réalise que je n'ai quasi pas avancé. Mes pensées sont bien trop obnubilées par cette nuit de folie. Je me fais violence pour sortir de mes draps et  me diriger vers ma douche. Je laisse couler l'eau quelques minutes pour qu'elle se réchauffe. Je retire mon peignoir, en essayant de ne pas penser aux doigts de Clément sur ma peau.   

Puis je me place sous le jet brûlant, savourant le contact et la chaleur de l'eau. Une vingtaine de minute plus tard je sors de ma salle de bain, légèrement maquillée, et j'ai séché mes cheveux avant de les coiffer en un chignon déstructuré, laissant quelques mèches de cheveux s'évader ça et là. J'enfile une robe légère. Je troque mon fourre-tout habituel, contre une petite pochette plus appropriée à ce déjeuner entre filles.

J'enfile mes chaussures, attrape les clés de mon appartement, avant d'en sortir. À peine ai je retiré mes clés de la serrure, qu'une autre porte claque dans mon dos. Je soupire devinant qui se tient derrière moi.

- Agnès...

Je fais mine de ne pas l'entendre, je ne veux pas avoir affaire à lui, je sais qu'il est lié d'une façon ou d'une autre à la situation de Clément, et je ne veux pas savoir jusqu'à quel point. Je préfère l'ignorer.

- S'il-te-plaît.

Il a le culot de m'attraper par le bras, grave erreur. Je me dégage d'un geste brusque.

- Ne me touche pas !

Il reste face à moi, mais heureusement il ne tente pas de me toucher à nouveau.

- Tu me surveilles maintenant ? Ah non suis-je bête, ça devait déjà être le cas avant, n'est-ce pas ?

- Je voulais juste te dire que je suis désolé.

- De quoi ? De t'être moqué de moi ?

Mon ton est tranchant et je suis hautaine au possible. Je déteste être comme ça, mais ce que je déteste encore plus c'est être le dindon de la farce ! Il paraît étonné par ma dernière remarque.

- Moqué de toi ?

- Quoi venir habiter sur mon pallier et le fait que tu connaisses Monroe c'est une coïncidence ? Sans parler du fait que ça n'a pas l'air d'être le grand amour entre vous.

J'ai veillé à appeler mon amoureux par son surnom, et non par son véritable prénom. Je n'ai pas le droit de gaffer et je le sais pertinemment. Il affiche un petit sourire en coin, le même que lorsque Clément lui faisait face. Il s'est bien gardé de dissimuler cette partie de sa personnalité lors de notre sortie.

- Tu m'as menti ! Tu t'es servi de moi ! Et encore maintenant tu te fous de moi à mon nez ! Et dire que je commençais à t'apprécier !

Je m'éloigne de lui et descends quelques marches, lorsque j'arrive à l'angle de l'escalier, je me retourne, et le toise un instant, il est encore sur le palier les bras ballants.

- Ne t'approche plus de moi !

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant