Chapitre 13 : Monroe

31 4 4
                                    


          

- Elle n'est pas MA copine.

J'ai parlé brusquement et sur un ton plus dur que celui que j'employais avec Agnès avant. Faut vraiment que je me contrôle un peu plus. Je descends rapidement les escaliers, je sais qu'elle me suit. Je n'ose pas me retourner, je ne veux pas croiser son regard plein d'interrogation. Elle va me poser une tonne de question, je la connais. Mais ça sera une tonne de questions auxquelles je ne pourrais pas répondre. Je ferme la porte de la salle de bain, et je fais couler l'eau de la douche pour qu'elle chauffe avant de me débarrasser de mes fringues. J'entre dans la cabine et me glisse sous le jet d'eau chaude, laissant échapper un soupir de bien être. Ça fait un bien fou... mais pas autant que les bras d'Agnès...

J'ai savouré le réconfort de son étreinte, elle m'a tellement manqué, elle, le fait de l'avoir dans mes bras, son odeur... j'ai tout fait pour graver cette sensation en moi comme si c'était la dernière fois que je pouvais la serrer contre moi, mais ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pour quelle raison, elle est si gentille avec moi, je ne le mérite pas, elle devrait m'en vouloir, me crier dessus ou me repousser, s'enfuir loin de moi et du danger, mais elle fait tout le contraire. Mais je ne m'en plains pas au contraire ... j'ai vraiment dû me faire violence pour quitter ses bras.

Mes muscles commencent à se détendre au contact de l'eau chaude. Je m'étire les bras, et commence à me laver.

C'est vraiment la merde, je vais avoir des problèmes à cause de Félix, Ava va me faire la gueule, Bart va ronchonner que je lui ai caché des trucs, et Agnès...Il va vraiment falloir que je trouve un plan et rapidement, je ne peux pas la séquestrer dans mon sous-sol.

J'ai l'impression que tout m'échappe... que je ne contrôle plus rien, c'est certainement pour ça que j'ai perdu les pédales tout à l'heure. J'ai laissé ma colère, ma culpabilité et ce putain de sentiment d'impuissance face à toute cette merde, prendre le dessus ! Il fallait que tout ça sorte, et j'ai explosé, et heureusement parce que là, rien que d'y repenser, j'ai envie d'exploser la porte vitrée de ma douche.

J'expulse tout l'air de mes poumons pour tenter de reprendre contenance puis je me rince, et enlève les dernières traces de savon et surtout j'essaie d'éliminer mes idées noires. J'ai une soirée avec Agnès. Il ne faut surtout pas que je gâche tout, c'est assez inespéré, comme une oasis dans ce désert, mon Agnès.

Je sors de la douche et attrape un drap de bain, je me sèche et l'enroule autour de ma taille. Je quitte la salle de bain. Et je n'ai pas l'habitude de ce qui m'attend... Agnès de dos, dans ma cuisine et qui découpe un poivron. C'est bête, mais rien qu'à cette vue je sens une bouffée de joie monter en moi. Je m'approche d'elle, elle ne se retourne pas, c'est sa façon à elle de me faire comprendre qu'elle m'en veut.

Une de ses mèches lui tombe dans les yeux et je ne peux m'empêcher de la replacer dernière son oreille, elle se tourne enfin vers moi. Lorsqu'elle remarque ma tenue, elle lève un sourcil.

- T'es devenu exhibitionniste ?

- Parce que la vue te dérange ?

Je tente, mais c'est un échec total, elle reporte son attention sur son poivron après avoir soupiré. Ok j'ai été lourd. Mais je ne sais pas quoi faire ! J'ai envie de lui crier de ne pas m'en vouloir, je veux qu'elle comprenne que j'ai perdu l'habitude d'être moi.

- Qu'est ce que tu fais ?

Elle suspend son geste, et me regarde à nouveau.

- Désolée, je commençais à avoir faim et je pensais que toi aussi, alors je me suis permise de ... fouiller. Enfin, je ne voulais pas que ça te dérange...

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant