Chapitre 18 : Monroe

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Je monte dans ma bagnole, ouvre la boîte à gant et sors le téléphone, ainsi que les cartes prépayées qui s'y trouvent. J'en déballe une et l'insère dans le portable, que j'allume pour appeler le seul numéro enregistré.

Mais je tombe sur la messagerie, comme chaque fois que j'essaie de contacter ce con, depuis quinze jours. Tu parles d'un contact !

- Ouais, c'est moi, c'est le numéro pour les cinq prochains jours.Ce serait bien que tu me répondes !

Je raccroche, et démarre la voiture. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette semaine encore, mon message restera sans réponse.

Au moment où je me gare devant le Jabba Hole, je vois que la voiture du patron n'est pas encore là, donc Ava non plus. Ça va me laisser un peu de répit. Surtout qu'après la confrontation d'hier, je ne suis pas sûr de l'accueil qui m'attend. En sortant de l'appart, j'ai refoulé mes émotions, mes inquiétudes et Agnès pour n'être plus que Monroe.

Lorsque j'entre dans le bar, Booba est posté à prés de la porte et me fusille du regard. J'ai merdé, c'est à moi de faire le premier pas, je lui tends la main.

-Sans rancune mec?

Booba me serre la main, ou plutôt il me la broie, puis il se penche vers moi, et malgré ma taille et ma carrure j'ai l'air d'un gamin en face de cette montagne de muscles.

- C'est bon pour cette fois, crevette, mais la prochaine fois, je te cloue au mur, C'est clair?

- Limpide.

Booba me lâche la main et retrouve sa mine enjouée. Il me tape l'épaule avant d'ajouter :

-N'empêches,que t'as une sacrée droite pour un avorton!

- C'est pour l'effet de surprise.

Après un coup de coude amical, je m'avance dans le bar, salue les quelques personnes présentes dont Henry. Je remarque Félix un peu à l'écart, il me fusille du regard, mais pour une fois, je m'en fous. N'empêche que, Ava avait raison, il est salement amoché entre son œil qui a viré au violet et son nez tuméfié. Je ne suis pas fier d'avoir pété un plomb, mais au fond il n'a eu que ce qu'il méritait.

J'allais m'installer mais au même moment Bart entre dans le bar.

- Ça va mec ?

- Ouais et toi ?

- Ouais, t'as des choses à me raconter, toi !

Il m'adresse un clin d'œil, et me cogne l'épaule. Avant de sortir du bar, il adresse un signe de la main à Félix, qui nous fixe toujours.

- Hey Félix ! C'est pas avec ta tronche de schtroumfs que tu vas réussir à conclure !

C'est le fou rire général dans le bar, décidément ce mec ne fait vraiment pas l'unanimité. Je le vois articuler un « connard », je ne relève pas, j'ai perdu assez de temps avec ce trou du cul.

On ressort du bar, ce n'est pas tout ça, mais on a du pain sur la planche ! Bart n'est pas du même avis que moi, il m'attrape le bras.

- Alors ? Cachottier ! C'était qui cette meuf ? C'est une bombe !

- Un plan cul, on a passé une nuit ensemble c'est tout ! Et ouais, elle est grave bonne.

Putain, ça m'a arraché la gueule de parler comme ça d'Agnès. Je ne sais même pas si je suis convaincant, mais vu le regard salace que me lance Bart, mon mensonge est passé tout seul.

- Tu l'as trouvé où ?

- Dans la rue, elle m'est rentrée dedans, je l'ai rattrapé.

Là-dessus au moins, je peux dire la vérité.

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant