Chapitre 29 : Monroe

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Nous revenons vers la table où se trouvent Agnès et Laurie. La conversation a pris un tournant plus léger, fluide. Et je capte des jeux de regards entre mon pote et la furie qui lui fait face. Je peux comprendre qu'elles soient amies toutes les deux, malgré son grain de folie Agnès est d'un naturel assez calme, contrairement à Laurie qui a l'air tout feu tout flamme.

En voyant Agnès rire, j'en oublierai presque toute la merde dans laquelle je suis empêtré.

- Bon bah nous on y va ! Décrète Laurie en se levant.

Agnès l'interroge du regard, mais se lève quand même. C'est vrai qu'il est encore tôt, mais bon. Laurie l'arrête d'un geste !

- Ah non. Toi, tu restes ici ! Je parlais de Bart et moi.

Agnès et mon pote sont complètement perdus.

- Quoi ? Mais on est venue ensemble !

- Je suis sûre que Monroe se fera un plaisir de te ramener, n'est-ce pas ?

Elle me lance un regard appuyé, qui me laisse entendre qu'aucune réponse négative ne sera tolérée.

- Ouais, bien sûr.

- Parfait.

Laurie claque une bise sur la joue d'Agnès, puis agrippe Bart par le bras en l'entraînant vers la sortie. Il me lance un demi-sourire en haussant les épaules. Comme pour dire : « j'y suis pour rien. »

- Alors là j'hallucine, elle me traîne ici, et me plante pour un type qu'elle vient de rencontrer ! s'exclame Agnès.

- Faut croire que le coup de foudre existe !

- Humm j'ai comme un doute.

Je termine ma bière. Agnès a déjà terminé son troisième cocktail depuis qu'on est installés.

- Tu veux que je te dépose ?

- Oui, enfin je suis désolée, si tu préfères je peux appeler un taxi.

- Non n'importe quoi, c'est avec plaisir. Mais ce que je voulais savoir c'est si tu voulais que je te dépose, maintenant.

- On est là autant en profiter, non ?

J'attrape la main qu'elle me tend. Nos doigts s'enlacent naturellement. Je la laisse m'entraîner vers la piste de danse.

Le DJ a changé entre temps, la musique est moins électro, plus propice au rapprochement. Agnès ondule sur la piste de danse. Elle est tellement belle et sexy, et le pire c'est qu'elle n'en a même pas conscience. J'aimerais laisser mes doigts glisser le long de ses cuisses nues, remonter légèrement sous son short et continuer leur exploration. Je ne peux qu'imaginer la douceur de sa peau.

J'essaie de me concentrer sur autre chose que son corps, sinon je vais très rapidement me sentir à l'étroit. Je préfère danser en gardant une petite distance entre nous. On ne se quitte pas des yeux. Elle est obligée de remballer un mec un peu trop entreprenant. Heureusement pour lui, il n'insiste pas. Un deuxième tente sa chance, là encore je la laisse gérer la situation. Ça me rend fou, qu'un autre essaie de la toucher.

-Oh et puis merde !

Je m'approche d'elle et passe ma main autour de sa taille pour la rapprocher de moi. Je pose mes mains sur ses hanches, sur le fin tissu de sa combi-short. En la rapprochant de moi, j'ai eu un léger doute. Et si elle me remballait moi aussi ? Elle ne le fait pas. Au contraire, elle se colle à moi et continue d'onduler au rythme de la musique. Son odeur, ses mouvements, tout en elle me rend dingue, je sens le désir monter en moi. Mes doigts se crispent sur ses hanches. Elle me lance un regard d'une telle intensité, qu'elle pourrait m'achever là tout de suite, si elle le voulait. N'y tenant plus je me jette sur elle, goûtant pour la première fois ses lèvres, qui m'ont si souvent nargué. J'ai une pointe d'appréhension à l'idée qu'elle pourrait me repousser, mais là encore ce n'est pas le cas. Elle répond à mon baiser. Ma langue franchit la barrière de ses lèvres et caresse la sienne. Je sens ses ongles dans mon dos, quand elle s'accroche à mon t-shirt. Elle recule une seule seconde, avant de me mordre la lèvre inférieure. Je fonds à nouveau sur sa bouche, m'agrippant à elle de toutes mes forces. Elle est à moi.

Un connard nous bouscule ce qui met fin à notre baiser. Il s'excuse en bafouillant avant de tituber vers la sortie. Ce con a de la chance d'être complétement bourré. L'euphorie du moment est retombée, je sens comme un vide en moi. Bordel, j'ai peur de la regarder. Et si elle regrette ? Elle se met sur la pointe des pieds pour être à ma hauteur, m'attrape le menton pour me faire lever le nez vers elle, je croise son regard. Elle sourit, ses joues rosies par notre baiser la rendent encore plus craquante. Elle m'embrasse timidement cette fois, ce qui me rassure.

- Et si on sortait d'ici ?

Elle acquiesce, nos doigts s'entremêlent à nouveau. Nous sortons de la boîte et je l'emmène vers ma voiture. Le trajet est beaucoup plus long qu'avec Bart, puisque nous nous embrassons tous les deux minutes. Dans les rues sombres, je dévore ses lèvres sans retenue ni pudeur. Y'a une part de moi qui sait que je fais une grosse connerie. Mais là, tout de suite, je m'en fous ! Je sais que j'ai franchi le point de non-retour quand Agnès se met devant moi, m'attrape par le devant de mon t-shirt et m'attire à elle. Ses lèvres sur les miennes, je la plaque contre le mur le plus proche. Sa langue titille la mienne. Mes mains se perdent sur son corps, ses hanches, ses cuisses. J'empoigne ses fesses et la soulève. Elle pousse un petit cri de surprise, mais ses jambes trouvent leur place naturellement, et s'enroulent autour de moi, pendant que ses mains s'accrochent à mes épaules. Je la serre encore plus fort contre moi. On est à bout de souffle, bouger mes lèvres sur les siennes est tellement bon et surréaliste à la fois. Bordel, je suis dingue de cette femme.

-Hé ! Prenez une chambre tous les deux !

Elle recule légèrement, rompant le contact. Je grogne de frustration. Elle pose son front contre le mien, nous reprenons notre souffle. Elle rigole, je la repose au sol.

- Ta voiture est encore loin ?

- Non, allons-y.

Nous reprenons notre route cette fois, un peu plus sagement. Cette situation est complètement folle, j'en reviens pas que j'ai osé sauter le pas. J'ai embrassé Agnès. Et le meilleur dans tout ça c'est qu'elle ne m'a pas recalé. Nos doigts enlacés, nous arrivons à ma voiture. Je la regarde prendre place sur le siège passager, j'aimerais tellement savoir ce qui lui passe par la tête.

Juré ! Caché !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant