Chapitre 24

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Flashback

- Regardez c'est le gay dont je vous parlais ! S'exclamèrent un groupe de filles dont l'une d'entre elle pointa son doigt en ma direction, me manquant totalement de respect.

Je n'osais pas tourner la tête, je savais petinament qu'on parlait encore et toujours de moi. A croire que je suis trop intéressant...
Ah là, on peut dire que je suis populaire, voire un peu trop...
Tous les jours c'est la même chose, je me fais insulter, taper, bousculer à longueur de temps sans une seconde de répit. Je ne comprends pas, je ne leur ai pourtant rien fait, comme si cette situation n'était pas déjà assez humiliante.

On profite de ma timidité pour me faire du mal, on profite tout simplement de moi et le pire dans tout ça, c'est que je ne dis rien, je laisse faire parce que je suis faible, je ne sais pas me battre et n'ai aucune répartie. Je bégaie quand un professeur me demande de parler devant la classe ou même quand je reste assis, je ne sais plus quoi dire et la classe en profite pour se moquer de moi constamment, à n'importe quel prix.

Le matin, je ne voulais pas me lever, je préférais rêver des heures et des heures, en priant durement pour ne pas me réveiller mais la réalité me revenait sans cesse au visage. C'était donc d'un pas non-chalent que je quittais mon lit, priant pour me casser une jambe dans les escaliers mais rien n'y faisait. Dans la cuisine, mon père était déjà parti travailler et il ne restait que ma mère pour me dire bonjour avant de disparaître à son tour. Mes parents n'étaient pas au courant pour ce harcèlement quotidien et je ne comptais pas le leur dire de toute façon. Qui aurait cru que j'allais craquer quelques jours plus tard...

Du coup je mangeais en silence, essayant tant bien que mal de sourire pour paraître normal et ne pas l'inquiéter, son travail lui prenait déjà assez bien la tête. J'étais un garçon très calme également, je ne voulais pas embêter les gens avec mes histoires et obéissais à mes parents, j'ai toujours été un bon élève et je n'avais pas vraiment d'amis. Mais depuis cet événement, plus personne ne veut m'adresser la parole et il y a même mon professeur de mathématiques qui m'a convoqué après le cours pour savoir si tout allait bien. Même les professeurs se doutaient de quelque chose mais je ne lui dis rien, pourquoi le lui raconter d'ailleurs ? Tous les soirs je revenais chez moi en pleurant, m'enfermant dans ma chambre jusqu'à ce que mes parents ne reviennent, faisant alors mes devoirs pour qu'ils ne se doutent de rien encore une fois. Le pire, c'etait pendant les pauses. Des gens normaux diraient que c'est leur moment préféré mais moi je voulais les supprimer, restant toute la journée sur ma chaise.

Au self, je mangeais seul bien évidemment mais certains s'amusaient à se mettre à côté de moi mais ce n'était pas une visite de courtoisie. Non ils préféraient m'insulter un peu plus et combien de fois on fit renverser mon plateau, le self tout entier se moquant de moi. Ce serait mentir de dire que cela ne me fait plus rien, je souffre toujours autant des moqueries et plonge un peu plus dans ce cercle vicieux où je n'arrive pas à sortir. Si je n'étais pas sorti avec ce garçon, rien de tout cela ne serait arrivé. Pourquoi je n'ai pas été plus méfiant hein ? Parce que j'étais naïf et amoureux, je ne voyais que lui, me rendant ainsi dépendant et ce n'était pas la meilleure des idées à vrai dire... Il m'a pourri la vie, sali avec ses insultes et détruit par la même occasion. Il a monté tout le monde contre moi en acclamant haut et fort qu'il n'était pas gay mais que moi je n'étais qu'une sale tapette. J'en ai eu des surnoms, je pourrai écrire un livre avec tellement qu'il y en a mais les plus touchants ont été "pute" et "machin contre nature". Je suis comme eux, je ne vois pas où est le problème... J'en ai beaucoup pleuré, même en classe j'arrivais à recevoir des mots auxquels je ne prêtais même plus attention, m'étant accommodé.

War Of Hormone [Jikook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant