Chapitre 10 [ Partie 2 ] :

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- PDV Gabriela -          

Une fois devant la porte de son appartement, Matteo me posa délicatement au sol. Je restait cependant contre lui, un bras toujours sur son épaule, la tête baisser. Je ne voulais pas le lâcher, il m'avait sauver. Je n'aurai pas survécue cette fois ci, je le savais. Mais il était là, il était toujours là.
Alors je ne le lâchais pas. Je m'accrochais à lui comme on s'accroche à la vie.

Il prit les clés dans sa poche de pantalon et ouvrit la porte. Il me serra doucement la taille pour m'inviter à avancer. Je fis un petit pas avant de ressentir une énorme douleur aux jambes. Un gémissement m'échappais et je manquais de tomber mais deux bras musclés me maintenais debout. Il baissa son sweat qu'il m'avait mis afin de bien cacher mes fesses et il me porta à nouveau dans ses bras. Je posais ma main automatiquement sur son torse. J'aimais bien, ça me rassurais de pouvoir sentir son corps, ses muscles, son coeur.
J'avais les yeux fermés, mais je sentais son regard sur moi alors qu'on avançait dans son appartement.
Une larme roula sur ma joue. J'avais honte. Tellement honte. Je ne voulais pas qu'il me regarde. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça, dans cet état. Mais il le voyait, il avait tout vue.
Ce n'étais pas la première fois que Kevin me fessais ça, alors ce n'étais pas ça qui me mettais au plus mal. C'était le fait de devoir dire a voix haute ce qu'il m'était arrivée. Et le dire a Matteo en plus. J'en avais conscience dans un coin de mon esprit, mais je ne voulais pas me l'avouer.
Le pire, c'était son regard, Matteo, qu'est ce qu'il devait penser de moi ?
Je me dégoûtais moi même d'être sortie avec un homme comme ça, alors lui ?
Je n'ouvrais pas les yeux, je ne voulais pas voir son regard plein de dégoût et de pitié.
J'avais envie de vomir.

Mes pensés fut rapidement coupés lorsque Matteo me déposa doucement dans un lit. J'ouvris les yeux afin de m'assoir au bord de celui-ci. Il coupa ce long silence en murmurant :

- Je vais aller chercher de quoi soigner ta jambe, j'arrive.

J'hocha la tête. Il m'avait parlé avec beaucoup de douceur, mais j'avais la tête baissée, son regard ne devait pas être le même, j'en étais certaine.
Les secondes semblaient des heures depuis qu'il avait quitté la chambre. Je ne contrôlais plus mon corps. Des larmes inondaient mes joues sans que j'en ai vraiment conscience. Je me levais difficilement tout en me tenant au mur et m'approchais dangereusement de la fenêtre. Il habitait au 4ème étage, c'était suffisant.

J'étais perdu. Je dégoûtais la seule et unique personne pour qui je me battais. Et même si il était arrivé à temps, c'était la fois de trop, je me l'étais promis.
J'ouvris la fenêtre, les mains tremblantes, les yeux embués de larmes.
Je monta difficilement sur le rebord de celle-ci, et m'essayais, les jambes dans le vide, en ignorant la douleur qui me traversais le corps.
Je commençais à vaciller légèrement.

     « GABRIELA !

Matteo.
Je pouvais deviner qu'il était à l'entrée de la chambre.

     - Descend de cette fenêtre Gab'. Je t'en supplie, parle moi, laisse moi t'aider ...

Je fis non de la tête. Je ne voulais pas de son aide, de sa pitié. Ce que je voulais était déjà impossible depuis longtemps.
J'entendais des pas se rapprocher doucement.

Putain Matteo barre-toi je veux pas que tu vois ça.

     - Gabriela s'il te plaît.

Malgré tout  [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant