Gaku's Chronicles

- Chapitre 1 : Mission -

Disclaimer : les évènements de cette première partie se déroulent juste après l'attaque de Suna sur Konoha par Orochimaru et après la mort du Quatrième Kazekage. Dans la timeline de l'animé/manga, c'est donc juste à la fin de Naruto (et par conséquent, trois ans avant Shippuden). Bonne lecture ! :)

« Ma vie est un navire sans gouvernail, et j'vois pas l'avenir sans qu'on s'en aille.» Lorage

L'air rance du laboratoire enveloppait doucement Gaku. L'humidité du sous-sol suintait sur les murs, contrastant étrangement avec la sécheresse de l'extérieur. Elle était là depuis l'aube, et le soleil devait à présent avoir atteint son zénith. Elle ne sentait plus ses bras, du bout des doigts jusqu'au coude, et son chakra était bientôt épuisé. Elle devait tenter encore une fois. Elle plaça ses mains en croix, la paume de la main gauche sur le dos de la main droite. Sous celles-ci gisait le corps faiblard d'une souris pratiquement inconsciente. Elle détestait cette méthode pour s'entraîner mais elle n'avait pas vraiment le choix : son rang de genin ne l'autorisait pas à soigner les patients de l'hôpital. Elle avait anesthésié le rongeur avant de lui entailler légèrement le flanc. Elle ferma les yeux pour ressentir le chakra qui affluait vers ses mains et visualisa le transfert d'énergie de son corps vers celui du petit animal. Après quelques secondes, elle rouvrit les yeux. L'animal à poil blanc respirait paisiblement, son museau tourné vers la jeune fille. Plus aucune plaie n'était visible.

Gaku esquissa un sourire. Depuis trois jours, elle s'entraînait pendant des heures entières, et c'était la première fois qu'elle obtenait un résultat satisfaisant. La plaie était petite et peu profonde mais elle se sentait déjà progresser.

Elle prit le petit animal entre ses mains et le déposa doucement dans sa cage avant de s'assurer par la suite que les autres souris avaient à manger et à boire. Elle aimait venir dans le laboratoire, elle y trouvait une ambiance apaisante, loin des habitants et du bruit du village. Son mentor était mort au moment où Orochimaru avait tué le Kazekage afin de contrôler le village caché du Sable et attaquer Konoha, il y a de cela un mois. Depuis ce jour, Suna essayait de se reconstruire en l'absence de la nomination d'un nouveau Kage. Les shinobis enchaînaient les missions pour cacher aux autres villages la faiblesse de Suna ou se dédiaient à la formation de nouveaux ninjas. En revanche, personne ne se préoccupait des médecins ninjas, dont ils manquaient terriblement. Gaku avait dès lors décidé de se former seule, en se servant des laboratoires de l'hôpital de Suna et des manuels qu'avait laissés son maître derrière lui.

Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle avait épuisé la quasi-totalité de ses forces ce matin.

Elle remonta les marches qui menaient au rez-de-chaussée et sortit de l'hôpital. Le soleil tapait déjà et l'air sec et sablonneux rendait l'atmosphère étouffante. En passant devant le Jardin botanique, elle se décida à rentrer chez elle pour continuer à apprendre la préparation de remèdes à base de plantes médicinales.

Elle vivait seule. Ses parents étaient morts tous les deux en mission il y a 4 ans de cela.

Elle posa son sac à dos à côté de son bureau et se dirigea vers la petite cuisine pour se préparer un semblant de repas. Quelques minutes plus tard, on frappa à sa porte. Trois coups secs. Gaku se demanda qui ça pouvait bien être.

Elle abaissa la poignée et tomba sur trois membres du Conseil, facilement reconnaissables grâce à leur tenue couleur taupe et leur turban blanc.

« Yubenko Gaku ? commença l'homme du milieu.

-       Oui ?

-       Vous êtes demandée en Salle du Conseil. »

Les trois hommes, d'un seul geste, tournèrent le dos à la jeune fille et la laissèrent seule devant sa porte. Mais ces sept mots avaient fait battre le cœur de Gaku un peu plus fort. Plus fort qu'il n'avait battu depuis un mois. Un mois d'ennui et d'entraînement acharné. Mais elle savait ce que signifiait l'appel en Salle du Conseil : on allait enfin lui délivrer une mission.

Elle referma sa porte et se mit à courir partout pour rassembler ses affaires. Elle ne savait pas exactement de quoi elle aurait besoin mais elle prit le minimum vital : kunaï, shurikens, parchemins, fumigènes, ainsi qu'une grande gourde d'eau. Son regard se posa sur le repas qu'elle n'avait pas eu le temps de toucher. Elle haussa les épaules. Tant pis, elle mangerait à un autre moment, elle ne voulait faire attendre personne. Elle passa devant un miroir afin d'avoir l'air un minimum présentable et se mouilla le visage à l'eau tiède qui coulait du robinet. Quelques cheveux bruns, près de son visage, collaient à ses joues humides, et le reste, coupé en carré, effleurait à peine ses épaules. Ses yeux verts illuminaient son visage timide et ses tâches de rousseur lui donnait un air enfantin. Elle prit une serviette propre pour se sécher et sortit de chez elle pour la seconde fois de la journée.

Elle prit le chemin de la résidence du Kazekage. Elle n'avait encore jamais eu l'honneur d'y entrer. Vu de haut, Suna se disposait comme une roue de charrette dont les rues formaient les rayons. Ceux-ci convergeaient vers le centre, où se tenait la grande bâtisse, lieu de vie du chef du village et abritant la Salle du Conseil, où étaient distribuées les missions. Gaku s'arrêta devant, l'espace d'un instant. Le bâtiment était immense, en forme de boule, formé de sable durci. Tout autour étaient percées quelques fenêtres, pour y faire rentrer la luminosité du soleil brûlant. La jeune fille leva les yeux pour observer l'immense kanji rouge représentant le Vent.

Son cœur battit un peu plus vite. Plusieurs scénarios défilèrent dans sa tête. De quel rang allait être la mission ? D ? C ? Et avec qui allait-elle faire équipe ? Aucun shinobi de son âge n'était envoyé seul en mission. Serait-ce un malfrat à capturer ? Une personne importante à escorter ? Un démon à tuer ? Gaku sourit devant cette dernière idée.

Elle se décida finalement à entrer. Elle monta de longs escaliers qui n'en finissaient pas. Puis, devant la salle du Conseil, elle tendit une main timide, se préparant à frapper quelques coups afin d'avoir l'autorisation d'entrer. Mais elle n'eut pas le temps d'avoir le moindre contact avec la porte que celle-ci s'ouvrit d'un seul coup.