Gaku's Chronicles

- Chapitre 5 : Course contre le temps -

                   

Le soleil commençait à poindre dans le ciel lorsque l'unité envoyée par Baki arriva enfin. Le commandant les accompagnait également. Il se mit à diriger les différentes unités. La première devait s'occuper de débarrasser la cavité qui servait d'entrée à Suna des nombreuses roches tombées lors de l'explosion. La seconde devait s'assurer qu'il ne restait pas d'autres pièges dans les parois ou sur les corps des shinobis défunts. La troisième, l'équipe de recherche, composée de quatre jônins que Gaku devait accompagner, attendait les ordres de Baki.

« Vous allez suivre les ordres de Kankurô. Si vous rencontrez l'ennemi il est impératif que vous fassiez tout pour éviter le combat. Dans le pire des cas, si celui-ci est inévitable, Gaku, qui est médecin ninja, vous accompagne et pourra vous soigner. Votre objectif principal est la localisation de leur base. Quand vous aurez accomplit cela, une autre équipe sera chargée de reprendre notre Kazekage à l'ennemi, donc ne revenez pas sans les informations nécessaires ! Allez-y.

-       A vos ordres. »

Les quatre shinobis partirent en courant dans l'immensité du désert, sur les traces de Kankurô. Au bout d'un kilomètre, les traces se divisèrent en trois branches.

« Comment peut-on savoir par où ils sont partis ? »

Gaku s'accroupit sur le sol pour observer chacune des traces de pas. Kankurô avait su quel chemin suivre, il n'aurait jamais choisi au hasard. Il devait avoir repéré un indice qui avait orienté son choix. Une légère brise souffla, déplaçant quelques grains de sable sur son passage. La jeune fille plissa les yeux. Quelques minuscules parcelles de sable avaient une couleur légèrement plus foncé que celui du reste des dunes. Gaku enleva son collier quelques instants et compara la couleur des petits grains à celle du sablier. Le sable venait de la jarre de Gaara. Elle se releva et indiqua le chemin au reste du groupe.

Ils coururent encore pendant quelques kilomètres qui lui parurent une éternité, mais à son sens, ils n'allaient jamais assez vite. Elle ne faisait plus attention à la douleur qui lançaient ses jambes et se concentra sur chaque muscle qui la faisaient souffrir en les nommant, pour ne pas perdre de vue la raison pour laquelle elle ne s'arrêterait pas. Grand fémoral. Sartorius. Vaste médial. Vaste latéral. Gastrocnémien. Elle avait l'impression de sentir chaque fibre musculaire mais elle accéléra sa cadence, sans considérer la possibilité que les jônins ne pourraient pas la suivre.

Une forme sombre apparu parmi les vagues de chaleur qui baignaient les dunes de sable. Un des shinobi éleva la voix :

« Je le vois, il est à terre ! Et ses marionnettes sont en pièces. »

Gaku se précipita vers le jeune homme étendu face contre terre, inconscient. Elle évita de le déplacer, ne connaissant pas encore l'étendu des dégâts qu'il avait subis. Elle fit affluer son chakra vers ses mains et les passa sur son corps afin d'évaluer l'état de ses organes vitaux. Son cœur battait faiblement et sa respiration était à peine audible, si bien qu'on ne pouvait même pas apercevoir les soulèvements de son dos à chaque inspiration. Ses muscles étaient tendus, comme paralysés, et l'ensemble de son corps était parcouru de légers tremblements, créant un paradoxe avec la chaleur actuelle du désert.

« Ça va aller Kankurô, on va te sortir de là. Tout va bien se passer. On va te sauver et on ira récupérer Gaara ensemble. Tout va s'arranger. » chuchota-t-elle doucement en passant une main dans les cheveux bruns de l'adolescent inconscient.

En disant cela, elle essayait également de se convaincre elle-même. Le diagnostic le plus probable était l'empoisonnement, or elle ne connaissait rien de la substance utilisée, ni du temps d'action nécessaire pour tuer. Ils étaient à une demi-journée de marche du village et le poison avait probablement trois heures d'avance sur elle. Elle avait besoin de remèdes spéciaux pour extraire la substance, qui, bien sûr, ne se trouvait qu'au village. Elle ne pouvait pas procéder à l'opération ici.

Elle se mit rapidement sur ses jambes pour cesser de tergiverser. C'était une course contre le temps qu'elle devait mener à présent. Elle désigna le shinobi qui avait l'air le plus solide et lui demanda de porter Kankurô jusqu'au village, elle-même et les deux autres se chargèrent des restes de marionnettes éparpillés dans le sable.

« Ne vous arrêtez sous aucun prétexte. »

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La demi-journée de marche se transforma en seulement 6h tant le rythme fut soutenu. Quand ils arrivèrent, l'entrée était pratiquement dégagée et toujours en reconstruction mais le groupe de shinobis n'y firent même pas attention. L'hôpital était le seul objectif qui résonnait dans leurs esprits. Quand elle entra dans le grand bâtiment, Gaku se mit à donner des ordres comme si elle avait déjà organisé la scène dans sa tête des dizaines de fois :

« J'ai besoin de deux chirurgiens, les plus compétents ici présents, ainsi que trois infirmiers, une salle d'opération, un brancard, un bac d'eau froide, une perfusion d'hydratation et de la morphine. Exécution. »

Le brancard arriva dans la seconde qui suivit et le ninja qui portait Kankurô le déposa délicatement. Par chance, un bloc était libre et prêt à accueillir le blessé. Gaku y entra, avec tout le matériel demandé, et la fermeture des portes automatiques entraina l'allumage du voyant rouge signifiant qu'une opération était en cours.

La jeune femme échangea sa veste de chunin contre la blouse qu'on lui tendait, enfila des gants en latex blanc et noua un masque derrière sa tête tout en relevant ses cheveux avec un élastique qu'elle portait au poignet. Kankurô commençait à s'éveiller. Des perles de sueur parsemaient son visage, son maquillage pourpre habituellement si net commençait à s'estomper et une grimace de douleur tordait ses lèvres.

« Kankurô, c'est moi. Tu es à l'hôpital de Suna. C'est bientôt fini. »

Mais le jeune homme ne répondait que par des grognements de douleur, elle n'était même pas certaine qu'il comprenait ce qu'elle lui disait. 

« Préparez les antidotes. »

Elle plongea une petite serviette propre dans le bac d'eau froide et épongea le visage de son ami. Elle plaça ses mains en croix au dessus du torse du jeune homme et y concentra son chakra. Grâce à la paume mystique, elle pouvait réussir à débarrasser son système sanguin du poison. Mais si celui-ci avait déjà atteint les organes ...

Les paroles de Kankurô devinrent à peine audibles, mais il n'avait qu'un seul nom à la bouche :

« Gaara. »

Gaku pinça les lèvres et sentit ses yeux se remplirent de larmes brûlantes. Elle espérait que Baki avait un plan plus que solide.