- Chapitre 9 : L'Énigme -

584 77 13
                                    

« Solitaire dans l'âme, programmée pour tout cramer. »

Kankurô remonta la torche, qui se révélait être leur plus précieux allié. Aucun des quatre compagnons n'aurait pu se douter que des escaliers étaient dissimulés sous terre. Gaara descendit en premier, Gaku fermait la marche. Les escaliers n'étaient constitués que d'une dizaine de marches et débouchaient sur un long tunnel, dont on ne voyait, bien sûr, pas le fond. Un léger courant d'air frais amenait une odeur d'humidité et de renfermé. Ils avancèrent pendant ce qui leur semblait être une éternité. L'étroitesse et l'obscurité du passage leur procuraient une sensation de malaise. Personne n'osait ouvrir la bouche, personne n'osait respirer trop fort. Plus la mission avançait, plus elle sortait de l'ordinaire. Ils se dirigeaient vers l'inconnu. Gaku se demandait pourquoi les membres du Conseil ne les avaient pas prévenus que l'accès au parchemin était en fait une succession d'épreuves ? Est-ce qu'au moins ils le savaient ? Depuis quand est ce que ce parchemin était caché dans les profondeurs du pays du Vent ?

Un craquement retentit sous le pied droit de Gaku. Lorsqu'elle le leva, elle reconnut un petit crâne orné de deux incisives cassées à l'avant. C'était le squelette d'un rat, qui devait être mort depuis bien longtemps. La jeune fille exprima une moue de dégoût. Il n'avait pas dû réussir à trouver la sortie. Puis un frisson la parcourut. Le même sort les attendait s'ils continuaient à marcher comme ça sur des kilomètres.

Le sol, les murs, tout était semblable depuis une heure. Si bien qu'on pouvait se demander s'ils ne tournaient pas en rond. Gaku ne pouvait pas se plaindre de la chaleur, en revanche, elle avait l'estomac dans les talons. Elle glissa la main dans sa sacoche pour sortir un des gâteaux coupe-faim qui étaient donnés aux ninjas avant qu'ils ne partent en mission. Ces gâteaux étaient tellement infâmes qu'on pouvait se demander si c'était la consistance ou le goût qui coupaient la faim. Le bruit de papier froissé fit se retourner Kankurô. Gaku demanda :

« Tu en veux ?

- Plutôt mourir. »

Gaku rigola doucement. Pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans la grotte, ses épaules se relâchèrent. Elle était en sécurité avec eux. Il ne pouvait rien lui arriver de mal. Et ils allaient réussir cette mission.

Cette pensée s'évaporait à peine de son esprit quand ils virent le bout du tunnel. Mais la joie fut de courte durée. Ils débouchèrent sur une salle aussi énigmatique que le reste de la grotte. Si elle n'était pas si circulaire, on aurait pu penser que la cavité était naturelle. Deux grandes portes en bois se tenaient devant eux. Sans poignée ni trou de serrure, elles ne semblaient pas pouvoir s'ouvrir du côté où ils étaient. En levant la tête, on pouvait voir qu'elles étaient surmontées du kanji de la Prison pour la porte de gauche, et de celui du Ciel pour la porte de droite.

Gaku s'approcha de la porte de gauche. Elle était bloquée. Il n'y avait aucun moyen de l'ouvrir, ni en la tirant, ni en la poussant. Elle examina les gonds dorés. La poussière qui les recouvrait prouvait qu'elle n'avait pas été ouverte depuis très longtemps, si ce n'est jamais. Du bout des premières phalanges, la jeune fille toqua trois coups pour savoir si quelqu'un, de l'autre côté, pouvait les entendre. Pas de réponse. Elle colla son oreille contre le bois.

Soudain, un grand coup retentit contre la porte. Gaku, surprise, bascula en criant. La porte continuait de trembler. Quelque chose derrière se jetait de tout son poids contre la porte pour la briser. Les grognements qui en émanaient faisait penser à un énorme animal. Temari accourut pour relever la jeune fille. Plus personne ne bougeait. L'animal cessa, comprenant que la porte ne céderait pas. Plus aucun bruit n'était audible. Gaku bloquait sa respiration. Elle ne savait pas ce qu'il y avait derrière la porte, mais elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux. Elle serra les poings pour que personne ne voit que ses mains tremblaient.

Entre les deux portes, il y avait un écriteau auquel personne n'avait fait attention. Kankurô s'en approcha.

« Gaku, viens voir. »

Une feuille jaunie par le temps était encadrée et clouée à la paroi. On pouvait y lire, à l'encre noire qui commençait à s'effacer :

« Dans cet ensemble d'idées, on est parfois égaré. Ces fleurs à l'aspect velouté, dans des jardins sont plantées. »

La jeune fille haussa les sourcils. Une devinette, sincèrement ? En plus petit, à l'encre rouge cette fois, en bas de la feuille, était rajouté :

« La réponse marquée par le sang de Suna ouvrira le ciel. »

La jeune fille avait lu la totalité de l'écriteau à voix haute malgré la crainte de réveiller la bête derrière la porte de la Prison. Ils se regardèrent tous les quatre, plongés dans l'incompréhension. Gaara commença :

« Ouvrira le ciel ... il paraît évident que la réponse, si elle est correcte, va provoquer l'ouverture de la bonne porte, c'est à dire celle du Ciel.

- Mais le sang de Suna ? demanda Temari.

- Peut-être le sang d'un des descendants du précédent Kazekage ? S'il a caché le parchemin, il n'aurait peut-être autorisé l'accès qu'à l'un de vous trois, par sécurité ? proposa Gaku.

- Pourquoi le conseil ne nous en aurait-il pas parlé ? ajouta Kankurô.

- Ça, ça reste un mystère, peut-être qu'ils ne sont pas au courant ?

Gaku était très peu convaincue de cette dernière réponse. Le Conseil aurait comme par hasard envoyé les trois enfants du Kazekage pour cette mission, sans rien leur dire ? C'était peu probable. Mais cette question n'était pas la plus importante actuellement et Gaku la plaça dans un coin de son esprit. Elle prit une mèche de cheveux entre ses doigts et commença à l'entortiller, tout en réfléchissant à la solution de l'énigme. 

Gaku's ChroniclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant