- Chapitre 4 : Promesse -

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Le sol se mit à trembler violemment, faisant perdre l'équilibre à tous les habitants qui se tenaient sur leurs pieds. Gaku cacha ses yeux pour les protéger de la forte lumière blanche dégagée par la déflagration. Elle espérait de toutes ses forces que le bouclier de chakra, normalement impénétrable, résisterait à l'impact. Pour la première fois en trois ans, elle se surprenait à avoir peur pour sa vie. Ce matin, tout était encore si paisible et maintenant elle se retrouvait à devoir protéger sa vie et celle des habitants de Suna.

La peur lui nouait la gorge. Tous les shinobis hors du bouclier, y compris Kankurô, allaient mourir, et elle ne pouvait rien y faire. Elle sentit ses yeux se remplir de larmes sous ses paupières fermées et une colère consumer son cœur. Elle tuerait cet homme d'Akatsuki de ses propres mains.

Le séisme cessa et Gaku ouvrit les yeux, se préparant mentalement à une vision de destruction et de mort autour d'elle. Etrangement, tout était sombre, seul la lumière bleutée émise par le dôme de chakra permettait de voir à quelques mètres devant soi. La jeune fille leva la tête pour apercevoir ce qui avait caché la lune. Une immense vague de sable, figée, se tenait au dessus du village, comme un nuage protecteur. Elle s'étendait de la première rangée de shinobis jusqu'au bout du dôme, en passant au dessus de la résidence du Kazekage. La larme de colère qui roulait sur la joue de la jeune fille se transforma en larme de soulagement.

Cependant, si la totalité du sable à portée de main de Gaara servait à la protection du village et que celui de sa gourde servait à sa propre protection, alors ... il n'en avait plus pour se battre. Une autre explosion retentit dans les airs, hors de la vue de Gaku qui n'avait aucune visibilité sur le ciel. Un vent de panique s'instaura à nouveau parmi les habitants. La jeune fille décida, à l'encontre des ordres de Baki, de sortir du bouclier de Chakra afin de se percher sur le toit d'un bâtiment pour observer le combat.

La sphère protectrice de Gaara était encore intacte, l'homme blond face à lui attendant une opportunité. Gaku regarda autour d'elle : les shinobis avaient préparé un nombre considérable de catapultes et d'arbalètes, toutes pointées vers leur cible. Mais dans les secondes qui suivirent, la sphère de Gaara implosa. Du sable s'écoulait et tombait en cascade sur le sol du village. La voix de Kankurô au loin, criant le nom de son frère, brisait le silence qui s'était instauré. Des lambeaux de ce qui était auparavant la protection de Gaara dégringolaient, entraînés par la gravité. Une faible quantité soutenait encore le jeune Kazekage dans le ciel, malgré tout. Gaku pouvait facilement deviner les fissures sur son visage perdant son armure de sable.

« Bon sang, Gaara, fais quelque chose. » souffla-t-elle pour elle-même, d'une voix pleine d'espoir. »

Le nuage de sable qui protégeait le village se retirait peu à peu. Gaara utilisait ses dernières forces pour ne pas perdre le contrôle du sable et faire subir des dégâts au village. Un ordre de Baki retentit :

« Feu à volonté ! »

Les shinobis se mirent en mouvement autour des gigantesques arbalètes. La première flèche fut décochée, puis un millier d'autres suivirent. Le reflet du clair de lune sur les pointes de flèches les rendaient similaires à une pluie d'étoiles filantes qui entamaient leur ascension vers le ciel. Une explosa. Gaku sourit : ils avaient placé des parchemins explosifs sur certains projectiles.

L'oiseau de l'homme d'Akatsuki était cependant bien rapide et évitait la totalité des armes. Les explosions continuaient de plus belle, comme un feu d'artifice unicolore et assourdissant. La masse de sable continuait de se retirer de la surface du village, allant se déverser hors des falaises rocheuses qui l'entouraient. Les derniers grains de sable qui soutenaient Gaara s'écoulèrent, comme la fin du temps enfermé dans un sablier, et le jeune homme entama une longue chute vers le sol, tête la première, ayant perdu tout contrôle de son corps. Gaku hurla le nom de son mentor et se mit à bondir de toit en toit, ne jaugeant même plus les distances et les hauteurs. Elle s'arrêta net à quelques mètres de son objectif. L'oiseau blanc, chevauché par l'assaillant, avait déjà capturé le jeune homme, maintenant totalement inconscient.

Gaku's ChroniclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant