- Chapitre 6 : Les Anciens -

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Gaku ne vit pas le soleil se lever pour la troisième fois depuis qu'elle était éveillée, absorbée par ses expériences. Le seul objet qui lui indiquait le temps qui s'écoulait était l'horloge clouée au mur face à son bureau. Aucun des tests qu'elle avait réalisés n'avait donné un résultat positif, elle était incapable de déterminer à quelle famille chimique appartenait la molécule qui constituait le poison. Elle essuya quelques gouttes de sueur sur son front et se décida à sortir quelques instants de son refuge pour aller rendre visite à Kankurô en salle de soins intensifs.

Quand elle entra, Baki était déjà présent, encadré de deux autres médecins. Elle s'approcha du lit et intima un des médecins à l'informer de la situation :

« Son état s'est grandement dégradé depuis hier, il est à peine capable de réagir à ce qu'on lui dit. »

L'intéressé essaya de dire quelque chose. Gaku et Baki s'approchèrent un peu plus du lit.

« C'est lui ... Les sables rouges ... Sasori. »

Le dernier mot lui arracha un grognement de douleur. La jeune fille prit instinctivement la main de Kankurô pour l'aider à se calmer.

« Augmentez les doses de morphine. »

Le nom prononcé par le jeune homme ne lui disait rien, mais en relevant la tête, elle aperçut les yeux écarquillés sur le visage choqué de Baki, qui quitta la pièce sans dire un mot. L'augmentation de la dose du sédatif plongea Kankurô dans le sommeil, l'empêchant de dire un mot de plus. La jeune fille repassa un linge humide sur son visage, en essayant de cacher le tremblement de ses propres mains. Elle savait pertinemment que le poison avait atteint les organes et sa recherche d'antidote n'avait pas avancé.

Elle sortit de la pièce avec l'impression de sentir le poids du monde sur ses épaules. Baki savait quelque chose sur Sasori, qui devait être l'empoisonneur de Kankurô. Il était possible qu'il puisse l'orienter dans ses recherches.

Elle rattrapa le jônin à la sortie de l'hôpital.

« Qui est Sasori ?

-       Gaku je n'ai pas de temps à perdre à t'expliquer quoique ce soit actuellement.

-       Je ne peux pas trouver de remède si je n'ai pas toutes les cartes en main. »

Il s'arrêta net et se tourna vers elle avec un regard si froid que Gaku crut un instant qu'il allait lui tordre le cou pour la faire taire. Elle déglutit difficilement, ravalant la suite de ses paroles et attendant qu'il dise quelque chose.

« Ok. Suis-moi. Et tais-toi. »

La jeune femme n'en demandait pas plus. Baki l'emmena en haut d'une des falaises rocheuses qui entouraient le village de Suna. La fatigue lui tournait la tête et ses muscles la lançaient autant que la veille mais elle ne dit pas un mot, fascinée par la résistance du corps humain. Et également pour ne pas irriter Baki. Au fur et à mesure de l'ascension, les vents devenaient plus violents et les grains de sable fouettèrent leurs visages mais ni le jônin ni la chunin ne bronchèrent. Au sommet, ils arrivèrent enfin face à une immense bâtisse que Gaku n'avait jamais remarquée auparavant, fermée par une gigantesque porte blindée, sur laquelle figurait le symbole du village caché du Sable. Ils ne se firent pas prier deux fois pour entrer.

Ils débouchèrent sur une grande salle circulaire aux murs blanc nacré, au milieu de laquelle se trouvait un petit lac qui ne devait excéder la dizaine de mètres en surface. Deux personnes très âgées étaient disposées de part et d'autre de la zone d'eau. Le premier était un homme aux longs sourcils grisonnants qui tombaient de chaque côté de son visage. Ses paupières, tombantes également, donnaient l'impression qu'il n'avait pas d'yeux. La gravité semblait agir avec plus de force sur lui. La seconde paraissait encore plus âgée, ses cheveux gris tirant sur le violet, elle tenait à la main une canne à pêche dont le bouchon était plongé à moitié dans l'eau du lac. Les deux portaient une tenue traditionnelle de Suna, se composant d'une longue tenue ample, sombre, et d'une espèce de poncho qui leur couvrait le cou. Baki s'avança.

« Honorables anciens. Je viens vous implorer humblement de m'accorder votre aide. J'ai besoin de vous. »

Gaku haussa les sourcils en entendant la voix emprunte de respect de Baki. La vieille femme prit la parole :

« Nous avons été exclus comme deux vieux livres oubliés en haut d'une étagère. Dès lors, en quoi pourrions-nous encore être utiles ?

-       Une organisation nommée l'Akatsuki veut s'emparer de Shukaku. Si nous ne faisons rien, nous courons droit à la catastrophe.

-       Ce sont là des affaires de votre temps, continua le grand-père. Pourquoi vous ne réglez pas vos problèmes vous mêmes ?

-       Vous possédez d'excellents informateurs dans tous les pays, sans exception. Même dans les villages des pays qui ne nous sont pas alliés, vous avez vos propres contacts. Il y a une limite à la quantité d'informations que nous pouvons amasser par nous-mêmes. »

Un léger sourire en coin se peint sur le visage de la vieille dame. Gaku avait compris qui ils étaient. Elle avait déjà entendu parler des anciens du Village qui autrefois apportait une aide capitale au village de Suna mais qui s'étaient retirés il y a plus de quinze ans de cela. La jeune femme pensait qu'ils étaient morts depuis tout ce temps. La grand-mère enchaîna, confirmant les pensées de Gaku :

« Il y a bien longtemps que nous vivons coupés du monde, et je dois dire que c'est sans regret que nous avons rompu nos attaches. Même si, je l'avoue, il ne me déplairait pas de contempler une dernière fois le visage de mon petit-fils.

-       Vous serez exaucés. Votre petit-fils se trouve être un membre de l'Akatsuki, grand-mère Chiyo. »

Les deux visages des anciens se figèrent, celui de Gaku suivit le mouvement.

Gaku's ChroniclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant