- Chapitre 6 : Absens hæres non erit -

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« Pour gagner j'attendrai pas un signe des étoiles. »

Ils arrivèrent sur la scène de crime alors que le ciel se teintait d'orange. Gaku était fascinée par la différence entre le Pays du Vent et celui de la Mer. La plage qui entourait l'île était séparée du village central par une immense forêt de pins verdoyants. Les aiguilles et la terre humide crissaient sous les chaussures de la jeune fille et l'odeur du bois lui plaisait particulièrement. Elle se demandait comme les trois enquêteurs arrivaient à se repérer parmi ses arbres qui se ressemblaient tous. Sûrement de la même façon qu'elle-même avait réussi à se repérer parmi les dunes du désert.

Ils arrivèrent à destination : le lieu du meurtre était entouré de bandelettes jaunes enroulées autour des arbres, avec pour seule mention « Ne pas franchir – Scène de crime ».

« Tout a déjà été prélevé par la police scientifique ici, mais nous nous sommes dit que voir le lieu pourrait vous inspirer quelque chose. » dit timidement Itome.

Gaku haussa les sourcils. Si ça ne leur avait rien inspiré, ce n'était pas des shinobis de Suna qui allaient faire la différence. Gaara dépassa la ligne jaune.

« Si c'est effectivement un shinobi, il n'a utilisé aucune technique particulière pour attaquer sa victime. Il n'y a pas de trace de lutte. Enfin je suppose que vous avez déjà dû remarquer ça. »

Les trois enquêteurs hochèrent la tête comme un seul homme. Il n'y avait rien à tirer du lieu du crime.

« Vous avez dit que le corps a été examiné par un médecin légiste ? s'enquit Gaku.

- Oui, pourquoi ?

- Il serait possible que l'on s'entretienne avec lui ?

- Bien sûr, je ne vois pas pourquoi il refuserait. »

La genin pensait qu'il serait plus intéressant de discuter avec la personne qui avait toutes les cartes en main. Ils traversèrent la forêt pour rejoindre le village central. L'hôpital se trouvait à la périphérie de la ville. Les enquêteurs les quittèrent devant celui-ci, connaissant déjà tous les détails du cadavre et préférant rentrer chez eux se reposer, le soleil étant presque totalement couché.

« Je vais chercher une auberge dans le coin, histoire d'avoir un endroit où dormir cette nuit, tu me raconteras ce que le médecin t'a dit, tu seras plus à même de comprendre que moi de toute façon. » proposa Gaara.

Gaku hocha la tête et regarda partir Gaara. Elle pensait toujours à l'illusion lors de leur entraînement et se demandait si c'était véritablement un élément de son passé. Quel genre d'enfance avait-il enduré pour devenir si froid et distant avec les gens qui l'entouraient ? Et pourquoi est-ce que la population de Suna le voyait comme un monstre ? Elle chassa ces pensées et entra dans l'hôpital en se dirigeant vers l'accueil.

« Bonjour, je viens parler au médecin légiste, s'il vous plaît.

- Nom ? Prénom ?

- Yubenko Gaku.

- Je suis désolée, vous n'êtes pas sur le registre.

- Quel registre ?

- Celui de la police. Ni celui des médecins d'ailleurs.

- Je suis un médecin de Suna.

- Vous pourriez être un médecin de n'importe quelle contrée éloignée, si vous n'êtes pas sur le registre je ne peux pas vous laisser passer. »

Gaku haussa les sourcils, se contenant pour ne pas faire avaler son registre à la secrétaire. Finalement, heureusement que Gaara était parti chercher une auberge, sinon il y aurait eu un second meurtre dans ce village. La jeune fille ne dit pas un mot et sortit de l'hôpital. Elle savait déjà ce qu'elle allait faire. Elle doutait de la légalité de son acte mais après tout, les enquêteurs l'avaient autorisée à voir le médecin légiste, donc elle n'allait pas se priver.

« Henge no Jutsu. »

Gaku prit l'apparence de Suiri. Si cette secrétaire connaissait toute la police du village, elle reconnaîtrait forcément l'inspectrice. La jeune fille attendit une dizaine de minutes avant de rentrer à nouveau dans l'hôpital, histoire de ne pas paraître trop suspecte.

« Suiri ! Qu'est-ce qui t'amènes ?

- Je viens m'entretenir avec le médecin légiste.

- Encore ? C'est drôle, une jeune fille vient de me faire la même demande il y a quelques instants. Je ne l'ai pas laissée passer, bien entendu.

- Cette histoire de meurtre a secoué le village, pleins de gens jouent les curieux. »

La femme de l'accueil lui sourit et Gaku passa à côté d'elle, retenant sa respiration et essayant d'avoir l'air le plus naturel possible. La secrétaire n'y vit que du feu et, une fois hors de vue, elle lâcha un soupir de soulagement. Elle garda l'apparence de Suiri et suivit les indications jusqu'au cabinet du médecin légiste, dans les sous-sol de l'hôpital.

Gaku's ChroniclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant