Chapitre 20

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Álvaro, Enrique, Nina et Dani sont des amis à Marco qui sont venus me parler ce soir. Ils étaient vraiment sympas, et ils ont souhaité son anniversaire à Mila. Elle était super heureuse de cette soirée. D'autres personnes sont venues me parler, mais impossible de me rappeler leurs noms. Je pense d'ailleurs que je ne les reverrais jamais, donc à quoi bon me souvenir de comment s'appelle ce gars-là ou cette nana-ci ? À rien, effectivement. Il est bientôt trois heures du mat', et je vois certaines personnes tomber de fatigue. Ceux qui, en dehors de notre bande, habitent dans le coin, rentrent chez eux à pieds, et les potes de Marco restent dormir. Mila est partie dans ma chambre bien avant moi, et lorsque je pousse la porte, je la trouve en petite tenue, mais endormie en étoile de mer sur le lit. Elle est tellement mignonne mais agaçante quand elle fait ça ; je n'arrive jamais à m'installer correctement quand je veux dormir et qu'elle est comme ça. Je prends son bras pour le lui mettre sur elle, ou de ce qui est censé être son côté de lit. Je récupère mon bout de drap et essaie de le tirer vers moi, mais Mila a de la force, même dans son sommeil. Oui, il fait ultra chaud dehors, mais je suis ce genre de personne qui, malgré les chaleurs estivales espagnoles, a besoin d'avoir un drap sur soi pour s'endormir. Isaac ne comprend pas comment c'est possible, et j'ai compris ça le jour où je l'ai trouvé endormi dans la baignoire avec de l'eau et quelques glaçons. Je vous assure que j'ai dû vérifier s'il n'était pas en hypothermie. Je me tourne vers la jolie fille qui se trouve dans mon lit, me colle contre elle et la prends dans mes bras, puis m'endors comme si je n'avais pas dormi depuis trois jours.

Le réveil est difficile pour tout le monde, et la plupart a une bonne gueule de bois, Marco et Is' les premiers. La boîte de paracétamol est posée sur l'ilot central de la cuisine, et chacun se sert comme il le souhaite. Nina s'approche de moi, et je ne sais pas pourquoi, mais un le pressentiment qu'elle va m'attirer des ennuis.

« - Salut toi, commence-t-elle.

- Salut, je réponds, simplement.

- T'as l'air bien réveillé toi, poursuit-elle.

- Ouais, j'ai pas trop bu contrairement à vous tous.

- Super ça.

Elle s'approche de moi, mais je fais un pas en arrière, la regarde, et lui dis :

- Qu'est-ce qu tu fous, là ?

- T'es canon, et je ne suis pas mal non plus à ce qui se dit. Donc passons les commodités, et...

Mila débarque en me sautant sur le dos.

- Coucou cowboy !

- Bonjour princesse, dis-je en l'embrassant devant Nina. Nina, je te - re - présente Mila, ma copine. Mila, tu dois te souvenir de Nina, une amie à Marco.

Nina ne dit plus rien, se retourne et s'en va sans ouvrir la bouche. Je vais pour dire quelque chose à ma copine, mais celle-ci me devance :

- Laisse-moi deviner : encore une qui voulait te sauter dessus, et je suis arrivée au bon moment ?

- Comment tu le sais ? dis-je, un sourire taquin aux lèvres.

- La façon dont elle m'a regardée et qu'elle est partie juste après. J'espère ne pas t'avoir fait manquer une occasion de coucher avec une autre, me charrie-t-elle.

- Oh si, j'étais si proche de conclure, franchement Mila, pense un peu à moi aussi ! je ris.

- Ah oui ? Je peux te montrer comment je pense à toi, si tu veux, dit-elle en se rapprochant dangereusement de moi. Qu'en penses-tu, cowboy ? ».

Elle insiste bien sur le dernier mot. Elle me mènera à ma perte, j'en suis sûr. Je la soulève par l'arrière des cuisses et la porte en "sac à patates" sur mon épaule gauche, et la ramène dans ma chambre, là où elle va me montrer comment elle pense à moi. Je lui retire le t-shirt qu'elle a sur elle - le mien, comme d'habitude - et je découvre l'un de ces fichus soutien-gorge tout en dentelle que l'on voit partout. Bleu roi, comme son maillot de bain qui lui va à ravir ; je crois que c'est sa couleur, ça fait ressortir ses yeux bleus et ses pommettes roses. Je la regarde, et je me dis que, ce matin, je vais juste la prendre dans mes bras, pour réaliser à quel point je l'aime. Elle ne doit pas comprendre cet élan de romantisme dont je fais preuve, mais elle ne dit rien ; je la sens sourire contre mon cou, et à ce moment précis, je sais que le bonheur s'est de nouveau emparé de moi.

Trois heures plus tard, un deuxième réveil au compteur, et un mal de crâne qui se pointe, nous retournons en bas avec les autres. Beaucoup sont déjà repartis, je me demande dans quel état. Am' et Isaac sont l'un sur l'autre, Marco est pendu aux lèvres d'Emily, et à ma plus grande joie, Camélia n'a pas demandé à ce que Sergio vienne. On termine de ranger les dernières affaires qui trainent, et nous décidons d'un commun accord d'aller vaincre cette journée à la plage. Il est déjà presque quinze heures lorsque nous arrivons au Tiki Tipi, dont le propriétaire nous salue. Tous le personnel du bar nous connait, et parfois ils nous offrent une tournée de cocktails - seulement si nous avons honoré le bar en gagnant un match de volley - mais aujourd'hui nous n'avons besoin que de deux litres d'eau chacun. On va se poser sur le sable, entre le bar et le terrain de beach-volley, et les plus courageux d'entre nous courent vers l'eau et les vagues agitées.

Et c'est là que je la vois. Et elle m'a vu aussi.

L'illusion de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant