Chapitre 32

1 0 0
                                    

Le mois de novembre est arrivé à une vitesse folle. Les cours s'enchainent sans que l'on ait le temps de s'en rendre compte. Les nouvelles vont vite, car celle de ma rupture avec Mila s'est répandue dans tout le lycée en trois jours maximum, personnel enseignant compris. Depuis, nombreux sont les mecs qui ont tenté de sortir avec elle. Et je ne vous parle même pas de mon côté. Mais quitte à ne plus être avec Mila, autant garder en tête la personne qu'elle ne peut pas supporter, et qui hante mes nuits avec des rêves inavouables. A plusieurs reprises, Ivána a tenté diverses approches, que j'ai repoussées sans pour autant lui dire un "non" définitif. Elle provoque chez moi quelque chose que je n'arrive pas à définir, mais j'adore ça. Camélia est scotchée à Sergio qui, pour le plus grand bonheur de mon amie, est dans notre classe cette année. Elle me regarde toujours de travers, et je trouve son comportement de plus en plus puéril. Ca m'emmerde de perdre Cam sous prétexte qu'elle n'a pas apprécié ce que je pense de son mec. Sergio est juste super prétentieux, et je pense toujours qu'il s'est mis avec la brune juste pour se rapprocher de Mila. Il lui lance toujours des regards qui veulent dire beaucoup de choses. Il faisait déjà ça lorsqu'elle et moi étions ensemble, alors maintenant qu'elle est seule, ça a dû empirer. A la maison, on a refait la chambre de Marco, qui a pris un appartement entre le campus et la maison, et Emily y passe tous ses week-ends. Dès que la peinture de la chambre fut sèche, Mila s'y est installée. Je dois admettre que je redoute qu'elle ramène un autre gars à la maison, mais après tout, je ramène bien des filles quand je le souhaite. Amaury me tire de mes pensées en me donnant un coup de coude dans les côtes. 

« - Oh, mec, arrête de gamberger, le prof te regarde et sait que tu ne l'écoute pas ! 

- Excuse-moi, j'avais un duel avec deux blondes dans ma tête. 

Il rit, doucement, et Ivána, qui est assise devant nous dans ce cours, se retourne, et c'est un véritable spectacle. Ses yeux bleus légèrement maquillés, ses lèvres roses et pleines, ses cheveux blonds qui font de jolies boucles... Mon corps réagit à tant de beauté, et j'essaie de ne pas la fixer. 

- Ton regard, Nolhan, me dit qu'enfin tu ne dirais pas "non". 

Mission échouée. 

- Bouleau, Vasquèz, Morecho ! Si mon cours ne vous intéresse pas, vous pouvez prendre la porte ! 

On se tut immédiatement, Ivána se retourne vers le professeur, tandis que, du coin de l'oeil, j'aperçois Mila qui fulmine. Je la regarde dans les yeux, puis lui fait un clin d'oeil, avant de donner un petit coup à Amaury et de rire avec lui. J'ai décidé que je jouerai au con avec elle. Après tout, j'ai jamais laissé entendre que je serais différent des autres mecs de mon âge - et je sais que je ne devrais pas m'en vanter. Le prof continue son cours, et l'heure et demie qui reste est horriblement longue. 

La journée se termine sur le cours d'anglais, et bien que la prof soit terriblement canon, j'avais un autre modèle juste sous les yeux. Une fois dehors, j'attends Ivána. Mila, Amaury et Isaac sont déjà sortis quand la petite blonde arrive, et c'est maintenant ou jamais : je la saisis par la taille, l'attire à moi et l'embrasse. Elle passe ses mains dans ma nuque, et elle m'embrasse à son tour. Amaury applaudit comme si c'était un acte attendu depuis des siècles, tandis qu'Isaac sourit et siffle un petit coup. Mila, qui attend Camélia et Emily, garde son air préféré, celui qui dit "je n'ai rien vu et au pire, je m'en fous". 

- T'en as mis du temps, avant de comprendre que toi et moi c'était inévitable, me chuchote Ivána à l'oreille. 

- T'emballe pas, je t'ai juste embrassée. 

- C'est sûrement pour ça que tu me tiens toujours autant collée à toi, hein ? 

- Tout à fait. 

Je ne la lâche pas pour autant, et je trouve cela quelque peu excitant. Je crois même que cette excitation n'est pas que mentale. Elle profite de la situation et m'embrasse à nouveau, liant sa langue à la mienne, et à ce moment-là je sais à cent pour cent que c'est plus que mental. Elle est douce et fougueuse à la fois, son rouge à lèvres est légèrement poivré. 

- Trouvez-vous une chambre, s'il vous plait, au nom de tous ! protesta Isaac. 

Je recule un peu, en essayant de cacher la bosse qui grandit dans mon pantalon. Je vois Adriel arriver d'une autre salle ; il nous salue d'un geste et de son sourire qui ferait craquer n'importe quelle fille en manque, puis se dirige droit vers Mila. Il se penche vers elle pour lui faire une bise délicate, posant sa main sur ses reins. Les joues de ma chère "soeur" s'empourprent, mais elle lui rend ses attentions. Je lance un regard à Amaury, qui comprend que je veux le voir seul ce soir, pour discuter. Nous sortons tous du lycée, et devant la grille, nous nous disons tous au revoir, et Ivána m'embrasse encore une fois avant de partir avec son frère, qui ne semble pas surpris du tout de ce qui vient de se passer. 

Amaury et moi nous éloignons, en prenant la direction d'un parc entre le lycée et chez nous. 

- Alors, c'était quoi tout ça ? me demande-t-il sans perdre de temps. 

- Je ne sais pas du tout, Am', mais bordel... 

- T'as aimé ça ? termine-t-il à ma place. 

- Encore plus que ça, je crois. 

- Alors profite, mec. T'as dix-sept ans, fonce. 

- Tu devrais suivre tes propres conseils, Am'. 

- Pourquoi ça ? 

- Ca fait longtemps que je ne vous ai pas vu ensemble chez l'un ou chez l'autre. Quand tu viens chez moi, en général c'est pour me chercher pour aller quelque part.

- Disons que les filles, ça me manque, parfois. J'adore Isaac, va pas croire le contraire. Mais je me dis qu'on a peut-être rien à faire ensemble.

- Alors dis-lui. Avec Is' vaut mieux être honnête dès le départ, il est compréhensif sur les faits. Si lui aussi a constaté un changement, il ne peut pas t'en vouloir, ni s'en vouloir à lui-même. C'est la vie, mec, ne culpabilise pas pour ça. Mon frangin savait dans quoi il s'embarquait avec toi, donc il ne pourra que comprendre.

- Merci Nolhan. »

J'espère juste qu'Isaac sera vraiment compréhensif.

L'illusion de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant