Je sais qu'elle veut me parler. Elle en brûle d'envie. Mais sa satanée fierté l'en empêche. Sur le bord de la piscine, les pieds dans l'eau, j'essaie de me calmer l'esprit, si agité après cette folle journée de cours. J'entends la baie vitrée du salon s'ouvrir, mais rien de plus. Pas de pas qui s'avancent, qui reculent, pas de porte qui se referme. Intrigué, je me retourne lentement. Et elle est là. Dans son bikini bleu, avec un - nouveau ? - short en jean clair. Elle me fixe autant que je la contemple. Légèrement maquillée, les couleurs du soleil sur la peau, ses yeux absorbant chaque rayon de lumière qui passe sur son visage.
« - Nolhan.
- Oui ?
Elle est nerveuse, elle se tord les doigts dans tous les sens.
- Isaac m'a fait comprendre que je devais te laisser m'expliquer ce qu'il s'est passé.
- T'as donc eu besoin que mon frère en arrive là pour que tu comprennes ?
- Arrête ça. Je peux aussi repartir.
- Alors fais ton choix, Mila.
- Comment ça ?
- Je ne vais pas pouvoir supporter tes réactions si elles sont toutes comme ça à chaque fois que je vais parler avec quelqu'un.
- Si c'était quelqu'un d'autre qu'Ivána, aussi, ça pourrait aider.
Elle a dit ça si bas, comme si elle ne voulait pas que je l'entende. Mais je l'ai entendue.
- Je pense qu'il serait préférable qu'on réfléchisse un peu, Mila. Qu'on fasse une pause, que l'on voit où nous en sommes.
- Et moi je pense que nous savons déjà où nous en sommes, No'.
- Alors on fait quoi ? On continue à se faire la gueule dès lors qu'il y a un contact visuel avec une autre personne ? Ou on se sépare et on reste alors que demi-frère et demi-soeur ?
- On n'aurait peut-être jamais dû franchir cette limite, finalement...
Dans ses yeux verts, des larmes naissent, des larmes de colère, et je devine sur le moment qu'elle me déteste encore plus qu'elle ne déteste Ivána.
- T'as raison. On aurait dû arrêter quand nos parents se sont mariés.
Je me laisse glisser le long du bord de la piscine, et vais sous l'eau pour m'isoler un peu de tout ce monde extérieur qui me rend fou. Nous savions que nous aurions des problèmes, mais nous pensions que ce serait plutôt avec la familles et les liens familiaux qui nous lient désormais, pas ces deux nouveaux qui ont surgit dans nos vies il y a deux mois et demi de ça. L'eau me fait un bien fou. Le soleil l'a chauffée comme il faut, pour qu'elle soit agréable, ni trop chaude, ni trop froide. L'eau glisse le long de mon corps, pendant que je nage sans remonter à la surface pendant plusieurs secondes. Après avoir fait le tour du bassin, je commence à manquer d'air, et me résous à refaire surface. Mila est là, mais son visage est baigné de larmes. Elle ne dit rien, et je ne dis rien non plus. A quoi bon, de toute façon ? Nous avons fait un choix, plus ou moins commun. Et bien que l'imaginer avec un autre me flingue, c'est ce que nous avons décidé ensemble. Elle me fixe, droit dans les yeux. Désormais, je vais devoir agir avec elle comme un frère agit avec sa soeur. Ca me fout la gerbe. Elle est si jolie. On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme d'une personne ; la sienne semble évaporée, morne. Son regard habituellement si doux est vide de tout sentiment possible. Elle retire son short en jean, se retrouve donc en maillot de bain, puis s'assied doucement sur le bord de la piscine, devant moi. Elle ne me lâche pas des yeux pour autant ; inconsciemment, je me rapproche d'elle. Quand je m'en rends compte, je m'éloigne à nouveau. Lorsqu'elle ajuste le haut de son maillot, je ne peux détourner les yeux. Si belle, sa taille m'appelle, ainsi que son cou et ses lèvres. Le bas de mon corps se réveille quand elle se penche pour entrer dans l'eau. Elle reste dans son coin, mais son regard e me quitte pas. Elle sait ce qu'elle fait et l'effet que ça me fait. Les mots durs et presque méchants que nous nous sommes envoyés à la gueule l'un à l'autre semblent n'avoir jamais été prononcés.
- Mila, qu'est-ce que tu fais ? je demande, ma voix trop rauque pour masquer cee que je ressens.
- Je me disais qu'on avait le droit à une meilleure rupture que ça.
Elle s'avance franchement, puis posant ses mains sur mes joues, elle m'embrasse. Ses lèvres humides, son corps collé au mien, le désir monte en flèche en moi.
- Bon sang, Mila...
- Je sais que c'est ce que tu veux aussi, Nolhan. Alors sortons de là, ta chambre n'est pas si loin...
Je sors de l'eau en un bond, ma blonde me suit, et our la première fois en une dizaine de minutes, son regard quitte le mien pour descendre plus bas sur mon corps. Elle fait un haussement de sourcils qui semble vouloir dire qu'elle est fière d'elle. Elle passe devant moi, et la vue de son cul dans son maillot ne fait qu'accentuer mon érection. On traverse la maison, nous atteignons ma chambre en un temps record. Elle se jette sur mon lit, et je la rejoins sans attendre. Je sais que c'est une erreur de lui céder comme ça, mais elle a raison sur un point : on ne peut pas rompre comme ça. Alors disons que, ce qui va se passer, est un écart à notre rupture, mais c'est aussi une décision commune. Mon short de bain semble la gêner, et à peine ai-je eu le temps d'en défaire le noeud qu'elle me l'avait déjà retiré. Je suis à nu devant son corps terriblement parfait, ses yeux verts magnifiques qui ne pleurent plus mais qui, à présent, débordent de sensualité. Je lui retire le haut du maillot, tout en l'embrassant, tandis qu'elle s'affaire autour de moi, ce qui me fait pousser un soupir de plaisir.
Une demi-heure plus tard, elle est couchée sur moi, avec un t-shirt qu'elle m'a - encore - piqué. Et je prends conscience que c'était la dernière fois que je pouvais être ainsi avec elle.
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L'illusion de l'espoir
RomancePour Armand et Cyrielle, la cérémonie de mariage ne s'est pas déroulée comme prévu. Que veut Patrick, l'ex-mari de Cyrielle ? Et surtout, pourquoi Spencer est de retour au moment-là ? La relation entre Mila et Nolhan est stable, mais que prépare le...