Chapitre 21

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Ivána

Il est là. Encore plus beau que dans mes souvenirs. Je l'admire encore, pour ancrer chacun de ses traits dans ma mémoire : grand, châtain, ses yeux verts-gris ressortent grâce au soleil, ses cheveux mouillés suivent le mouvement du vent ; il s'amuse avec ses potes, et c'est au moment-là que tout se passe : il me remarque aussi. Il me dévisage, certainement pour être sûr que ce soit bien moi. Je le vois regarder autour de lui, comme s'il avait peur que son regard soit surpris, et c'est que je la vois elle aussi. Elle court vers lui et se jette dans ses bras, ce qui les fais basculer en arrière et donc tomber dans l'eau. Ils rient ensemble et s'embrassent à pleine bouche. Je mime le dégoût, et c'était sans compter sur l'apparition soudaine d'Adriel :

« - Qu'est-ce que tu as encore ? demande-t-il,  perplexe. 
- Rien du tout, mêle-toi de ce qui te regarde.
- Sois sympa. C'est pas comme ça qu'on va se faire des amis. 
- Je n'ai pas besoin d'amis, Adriel. Ok ?
- Si tu le dis. Tout le monde en a besoin. Tu t'en rendras compte un jour. Et viens t'amuser plutôt que de baver sur l'inaccessible ». 

Il me fait une grimace qui, apparemment, était censé représenter ma tête au moment où il est arrivé. Je lance un énième regard vers ce mec et sa copine, et vais rejoindre mon frère non sans déception. On s'amuse bien, même si je n'ai pas la tête à ça.


Nolhan 

 L'eau est d'une température inégalable, c'est génial : on rentre dedans tellement facilement ! Je regarde le sourire de Mila, et je ne peux m'empêcher de me dire "heureusement qu'on lui a parlé l'année dernière !". Je regarde autour de moi, et mon jumeau se tord de rire avec mon meilleur ami et ma petite amie, car Marco et Emily viennent de se manger une vague deux fois plus grosse qu'eux. J'ai l'impression de vivre dans un rêve, d'avoir une vie digne d'un film hollywoodien. Je suis sorti de mes pensées par Amaury qui me saute dessus dans le but de me couler, ce qu'il réussit à la perfection. Le sel me pique le nez, la gorge, mais je m'en fiche car je sais que ce sont les derniers moments passés avant la rentrée scolaire, et q'il faut donc en profiter au maximum. 

    « - Eh, les gars ! On se fait un match ? demande Isaac en marchant vers la plage. 

On se regarde les uns les autres, et d'un commun accord, nous répondons tous en coeur : 

- OUI ! 

Nous sortons donc tous de l'eau, rejoignons nos serviettes afin d'éviter de finir en humains frits dès lors qu'on va s'affaler dans le sable pendant la partie de volley. On termine de s'essuyer en chemin vers le terrain, afin de ne pas perdre de temps et surtout avoir notre place pour jouer. Alors que nous reposons nos affaires près des poteaux qui tiennent le filet, un groupe de jeunes, qui doivent avoir notre âge, s'approche : 

- Salut ! lance le premier. Vous allez jouer ? 

- Salut, je réponds. Oui, pourquoi ? Vous voulez jouer contre nous ? 

- Pourquoi pas. Mais il nous manque 2 joueurs alors. 

Je me retourne et regarde : Camélia, Marco, Emily, Isaac, Amaury, Mila et moi. Effectivement, de leur côté ils ne sont que cinq. 

- Oh, ce n'est pas un problème, on peut être deux en touche si c'est que ça ! ris-je . 

- Pas besoin ! lance une voix féminine. 

Je lève la tête, car il me semblait ne pas avoir vu de fille dans leur groupe. Et je regrette aussitôt ma curiosité. 

- On voulait justement faire une partie avec mon frère mais à deux ce n'est pas très drôle. Vous nous acceptez ? continue-t-elle. 

- Ahah, mais bien sûr, un sept contre sept, ça va être épique ! lance un blond frisé aux yeux verts. 

- Super alors ! Adriel, vient ! 

- Adriel ? se retourne soudain Mila. 

- Salut, Mila. Comment vas-tu, depuis le temps ? demande le fameux Adriel. 

- Mila, c'est quoi ça ? je demande, la colère montant peu à peu. 

Mais elle ignore totalement mes paroles. 

- Je... Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle. 

- On a emmenagé dans le coin il y a bientôt trois mois. Si j'avais su qu'on se reverrait un jour... 

- Comment ça, "qu'on se reverrait" ? Mila ?! la rage continue de monter en moi. 

- Nolhan, vient là... , me dit Amaury en me tirant par le bras. 

Je le repousse, et j'ai beau ne pas être bagarreur, mais je me sens obligé de me précipiter sur ce mec, que j'avais trouvé très sympa lorsqu'il m'avait demandé la direction de l'administration avant mon oral. Je ne me rends compte de mon poing prêt à frapper que lorsqu'une blonde me retiens. 

Mais ce n'est pas ma blonde. 

L'illusion de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant