Chapitre 14

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Papa et Cyrielle nous rejoignent lorsqu'ils rentrent du travail, pour se rafraîchir. Ils nous demandent comment se sont passés nos oraux, et Mila et Isaac répondent qu'ils étaient super contents de leurs sujet car c'est exactement celui que chacun voulait. Quand Papa se tourne vers moi, la seule chose que je réponds est « J'aurais plus de chance la prochaine fois ». Ce qui le fait hausser les épaules puis rire tout le monde. Nous nous amusons et nous détendons ensemble jusqu'au coucher du soleil, puis nous préparons un barbecue pour le dîner. Oui, c'est une heure tardive, ça m'avait choqué aussi quand nous sommes arrivés en Espagne, mais on s'y fait assez vite, surtout pendant les vacances. Quarante-cinq minutes plus tard, nous passons à table avec Amaury qui reste cette nuit. Marco est dans sa chambre étudiante sur le campus, donc il ne rentre pas avant vendredi soir, nous sommes donc sept à la maison. Les brochettes, les saucisses et le poulet connaissent un franc succès, ainsi que la salade préparée par Cyrielle. Bien que j'étais contre cette femme à la base, je dois reconnaître qu'elle est gentille, et Papa a l'air véritablement heureux. Les parents n'ont jamais rien dit contre Mila et moi, mais les regards dans la rue lorsque nous faisons des petites excursions “en famille” persistent. Le weekend dernier, nous sommes allés à Cala Ferris, c'est une magnifique petite crique bordée par des palmiers en grand nombre à proximité de la route. Le coucher de soleil y était magnifique. Nous nous sommes baignés et Mila et moi avons bien profité de la plage et de l'eau pour vivre notre amour et nous embrasser à tout va. Quand on a fait une partie de ballon dans l'eau, et qu'à tour de rôle il nous est arrivé de dire “ Papa” pour ma part et “Maman” de la part de Mila, les regards se sont instantanément arrêtés sur nous jusqu'à ce que nous partions, quelques heures plus tard. Même si nous avions décidé de n'en avoir rien à foutre des avis, je voyais bien que Mila était touchée par ces critiques. Je l'ai prise dans mes bras et embrasser sur le front, et elle a entouré mon avant-bras de ses petites mains et posé son menton dessus.

« - Hé ho, Nolhan, t'es avec nous, là ? demande mon meilleur ami, assis en face de moi.
- Désolé, j'étais perdu dans mes pensées.
- On avait remarqué ! rit-il. Et à quoi tu pensais ?
Son regard se fait suggestif. Il doit croire que je pensais à Mila dans une certaine tenue... D'ailleurs, lorsque je tourne la tête, elle me regarde, et semble lire dans mes yeux car elle me serre la cuisse et détourne le regard vers sa brochette de dinde. Ses ongles sont plantés dans la peau de ma jambe, mais je m'en fiche car elle en souffre encore.
- À notre sortie à Cala Ferris de dimanche dernier. Je pensais aussi que demain nous pourrions aller au terrain ? je ments, pour éviter d'autres questions.
- Ce serait... Une bonne idée, acquiesce-t-il en enfournant une énorme fourchette de salade.
- En plus ça fait longtemps qu'on n'a pas vu Cam et Emily ! renchérit Isaac. Et on ferait bien de profiter de la plage tant que les touristes ne nous ont pas encore envahi !»
Mon frère se marre tout seul, mais c'est ça qui est drôle. Papa refait une tournée de steaks, et le repas s'achève assez tard. Nous aidons à débarrasser et Mila et moi montons dans ma chambre, puis allons nous laver. Lorsque nous sortons, la chambre d'Isaac est calme, j'entends parler mais loin, ils doivent regarder un film, connaissant mon meilleur pote, il doit déjà dormir, et mon frère doit certainement jouer avec ses cheveux. Il a toujours adoré ça. Je rentre dans ma chambre, et trouve Mila avec mon t-shirt du jour, couchée sur le ventre avec une jambe relevée sur le côté, endormie, avec la seule peluche qui trône dans mon lit : un petit panda. Je ne me souviens pas comment je l'ai eu, mais ce que je sais, c'est que je l'ai depuis aussi loin que je me souvienne.  Et ce soir, cette nuit, il accompagne Mila, ma jolie blonde, dans son sommeil. Elle n'a pas l'air tranquille, alors j'espère que ça ira mieux avec cette peluche.
Je me mets en tenue pour dormir - c'est-à-dire que j'enlève plus de vêtements que j'en enfile - puis me glisse a côté de cette fille qui est à la fois ma copine et ma demi-sœur. Et quand je pense à ça comme ça, j'ai l'impression de braver l'interdit.

L'illusion de l'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant