3- quoique futiles

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À Agathe, un
ange parti beaucoup trop
tôt pour rejoindre
le ciel.

72 heures.
C'était le nombre d'heures qu'il me restait à vivre.

3 jours.
C'était le nombre de jours qu'il me restait dans cet hôpital.

14ans.
C'était le nombre d'années où j'étais restée vivante, sur terre.

Et heureuse, c'était ce que j'étais restée tout au long de ma vie.

Malgré toutes ces petites choses négatives, j'avais essayé de garder un maximum mon sourire, de vivre en respirant l'air vif que m'offrait ce petit monde.

Mais si ma force était restée, c'était sans doute grâce à toutes ces grandes merveilles passées sur mon chemin. Ces petits bouts de joie qui m'avaient mené tout au long de ma vie, qui avaient tissé ma mélodie du bonheur.
Ces petits êtres insignifiants mais tellement importants.

Je ne savais pas s'ils pensaient toujours à moi, s'ils se disaient "Bientôt elle va mourir, mais on espère toujours au plus profond de nous qu'elle va s'en sortir". Je ne savais pas, du moins je ne savais plus.
Ça faisait tellement longtemps, que je ne savais même plus s'ils y croyaient.

Mais une chose que je savais encore par dessus tout, c'était qu'il y avait une personne qui ne perdait pas espoir depuis des mois. Une personne spéciale, une fille pas exactement comme les autres.
Celle qui avait toujours espéré à ma place, qui m'avait vu dans mes beaux et mauvais jours en m'empechant de baisser les bras. Ce genre de personne extrêmement rare.

Solédade.

Cette fille, était largement différente des autres parce qu'elle n'était pas seulement une amie. C'était une soeur, celle avec qui j'avais fait mes premiers pas, celle avec qui j'avais rêvé de choses complètement impossibles.

Et si je savais encore pertinament une chose, c'était que bientôt, j'allais réaliser notre rêve. Celui que l'on évoquait depuis petites, celui qui ressemblait à notre réussite.

Puis tout au long du fil de ma vie, j'avais pesé ces mots, et sans arrêt, je me les repassais en tête.

Ce moment lors de nos cinq ans, lorsque, allongées sur la pelouse de mon jardin, Solédade m'avait dit:

《C'est trop beau les étoiles, Maiween !》

J'avais vivement tourné la tête vers elle avant de reposer mon regard sur la toile que nous offrait le ciel.

《Oui, je trouve aussi, So.》

Lui avais-je simplement répondu. Et par dessus la beauté du spectacle, ma meilleure amie, sans s'en rendre compte, avait prononcé les mots qui allait marquer le restant de ma vie:

《Moi, plus tard, je veux devenir comme elle. Je veux devenir une étoile.》

Je me souviens que j'y avais réfléchi quelques instant avant de la rejoindre sur ses positions.

《Oui. Moi aussi je veux être une étoile.》

Puis ma mère était arrivée, nous expliquant que devenir une étoile, n'était possible que lorsque les soeurs Filandières décidaient de couper le fil. Et que ce que nous voulions être, c'était d'un côté adulte, ce qui signifiait mourir. Et c'est là que j'avais compris que plus tard, Solédade accomplirait de grandes choses. Parce que sans y réfléchir, elle avait dit;

Les plumes d'un soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant