ARTIFICES.
Candice était en plein milieu de la piste, et bien-sûr, son activité n'aurait pu être autre. Elle était là, et comme si c'était la dernière fois qu'elle le faisait, elle dansait. Elle était peut-être un peu éméchée, elle avait bu plusieurs verres, mais à quoi bon faire la fête si l'on ne touchait pas aux différentes saveurs présentes dans celle-ci ?
Il était vrai qu'elle avait aussi tiré sur quelques cigarettes douteuses que lui avaient proposés des invités, elle se doutait bien qu'à l'intérieur se cachait un peu de drogue, mais pour oublier qui elle était, Candice était prête à tout. Et le meilleur dans l'histoire, c'est qu'elle s'amusait.
Elle était là, le souffle coupé, la tête penchée vers l'arrière, la bouche ouverte, et dans la pièce, accordé avec la musique, on entendait son rire. C'était rare de la voir ainsi, elle qui habituellement arrivait au lycée avec d'énormes cernes digne d'une personne ayant des nuits et des nuits à rattraper, et d'une moue sans grande expression. Souvent les gens disaient que Candice était vide. Vide de tout, d'espoir, de vie, d'émotion. Et la seule chose qu'ils pouvaient dire en réalité sur elle, c'était qu'elle était ivre d'oubli.
Au fond, tous les autres fêtards de cette nuit, la trouvait affreusement jolie avec ses yeux gris qui se plissaient tant sa bouche s'étirrait, et avec ses fossette qui se creusaient sur ses joues grâce à son sourire. Candice s'était toujours dit qu'en soi, le monde ne méritait pas de les voir, ces fossettes. Il lui avait tellement mis de bâton dans les roues, qu'elle n'avait aucune envie de les montrer. Et pourtant, à cet instant-ci, elle respirait la vie et goûtait à l'amusement.
Elle était comme une star, mais de ça, elle s'en fichait, comme elle s'en était toujours fichu. Elle aimait être seule, Candice, elle se sentait bien et elle pouvait réfléchir tranquillement. Fille isolée, elle avait vécu les injures des autres toute sa scolarité. Mais ce soir, C'était fini les insultes. Candice était belle, Candice souriait, Candice se fondait dans la masse, Candice rigolait.
Et même si elle n'avait pas d'amis, une fois la soirée finie, elle en sortirait nouvelle, parce qu'elle venait de créer dans les yeux des gens, des milliers de petites étincelles. Son sourire était pour la première fois sincère, elle avait oublié ses souvenirs amères, et après cette belle nuit, elle n'a plus jamais fuit. Elle faisait comme tomber des paillettes partout où elle passait, et les autres ne pouvaient s'empêcher de la complimenter, de lui dire à quel point elle était belle, à quel point ils aimeraient arriver à oublier comme elle.
Candice n'était pas un exemple, pourtant, mais parfois il est impossible d'enlever l'avis des gens. Et pour eux, ses beaux yeux gris et son magnifique sourire malgré ses soucis était son plus gros charme et sa plus grande arme.
Candice, en soi, était restée elle-même. Elle restait la plupart du temps seule pour réfléchir sur ce qui l'entourait. Mais si une chose avait bien changé, c'était que cette soirée avait déclenchée en elle, le meilleur déclic possible. Elle avait lâché ce qui lui faisait du mal et elle avait réussi à oublier ses cernes et son visage vide.
De cette nuit, elle raconta longtemps les effets. Ce fut son premier joint, son premier sourire, sa première cuite, mais surtout son premier jour de vie.
Et tout au long de sa vie, dans tous les coins de la ville, de la bouche de tous ces gens ayant vécu cette euphorie, on entendit ce nom.
Cette soirée représentait tout, elle représentait la vie et le rire, le sourire et les premières fois, mais avant tout, on retennait une autre chose fondamentale:
Elle représentait les artifices de Candice.
VOUS LISEZ
Les plumes d'un soir
PoetryC'est assez compliqué, d'introduire un simple recueil de poèmes et de textes volants, avec des mots recherchés et concrets. En réalité, je pourrai juste vous dire qu'il vit ici les écrits d'une simple fille un peu perdue dans sa vie. Puis, au fond...