J'ai revu la lumière après un long sommeil sans rêve, ni conscience, ni lucidité. J'ai senti un picotement au niveau des orteils, tout le long de mes jambes, de mon estomac, de mon torse. Mes doigts ont tremblé, c'était incontrôlable. Mes mains me faisaient terriblement souffrir. J'ai ouvert les yeux mais je ne voyais rien. Tout était terriblement trouble. J'ai compris ce qui se passait quand j'ai ouvert la bouche et que de l'eau s'y est engouffrée. J'ai écarquillé les yeux et j'ai cherché comment ouvrir la boîte dans laquelle j'étais. J'ai trouvé sous la paume de ma main droite, un bouton en relief sur lequel j'ai appuyé.
Ma capsule s'est ouverte et à ma grande surprise, je me suis écroulé sur le sol. Un sol carrelé dur et froid. La capsule était à la verticale, je venais de chuter en avant et étant trop engourdi, je me suis effondré. Le liquide s'est déversé dans la pièce en même temps que moi tel un tsunami. Le carrelage blanc était trempé, la pièce avait des airs de congélateur.
J'ai toussé et haleté bruyamment, incapable de calmer ma respiration. Je ne comprenais rien. J'ai fait rouler mes yeux, bouger mes articulations, je me suis levé comme je le pouvais et j'ai observé ce qui m'entourait.
J'avais froid. Une pile de sachet plastique contenant des couvertures étaient devant moi, dans une armoire aux portes battantes dégondées. J'ai avancé doucement, j'ai saisi un sachet, l'ai arraché et me suis enroulé dans une couverture grise, adossé contre un mur au fond de la pièce, là où le sol n'était pas mouillé, essayant de me rappeler.
C'était une minuscule pièce, contre les quatre murs, des capsules semblables à la mienne, alignées à la verticale.
L'une d'elle s'est ouverte et elle en est tombé de la même manière que moi. Comme si elle avait été démembrée. Heureusement pour elle, elle a réussi à atterrir sur les genoux et les avants-bras.
Elle tremblait de tous ses membres. Quand j'ai croisé son regard apeuré, je me suis souvenu. Je me suis rappelé de certains aspects de ma vie d'avant, pas tout mais certaines grandes lignes, des détails aussi. Il y avait en moi, une espèce de vide, de sentiment d'oubli, de manque.
— Adam ? Que ce passe-t-il ? a-t-elle dit tremblante. De froid ? De peur ? Des deux ? Impossible de savoir. Je l'ai questionnée du regard incapable de dire un mot.
Les scientifiques ? Le comité d'accueil, mon million ? La jolie chambre promise au réveil ? Je me rappelais bien avoir participé à cette expérience, je me souvenais en quoi elle consistait.
« Tu t'appelles Adam Winston, tu avais 16 ans, tu es né le 5 mars 2054 et tu t'es endormi en 2070. » C'est ce que je me répétais encore et encore, les seules choses dont j'étais certain à ce moment là.
— Je ne sais pas. Je ne sais plus rien, ai-je dit avec peine en frottant mes tempes.
Athéna, je savais qu'elle s'appelait ainsi, je me souvenais de cela, elle s'est levée et enroulée dans une couverture.
— Il est peut-être trop tôt..., a-t-elle suggéré. En quelle année sommes nous ? Les capsules ont peut-être disjoncté...
Quelque chose m'a dérangé avec ces capsules... Je ne savais pas encore quoi. Elle a regardé les capsules une à une et s'est assise près de moi.
Il n'y avait pas de bruit hormis celui que produisait le pauvre néon blanc du plafond.
Trois autres capsules se sont ouvertes simultanément. Kaya, Sol, Adonis. Je me souvenais d'eux aussi.
Quand j'ai vu les capsules s'ouvrir, j'ai senti un malaise et quelque chose avait changé. Ces capsules n'étaient plus les mêmes. Nous avait-on changé de capsule entre-temps les anciennes étant défaillantes ? Je ne savais pas...
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Mercure
Science Fiction" Combien vaut une vie ? Une vie humaine ? La mienne vaut un million d'unité de monnaie et je suis prêt à l'échanger maintenant. Il le faut, c'est ainsi. Seul moi peux les aider désormais. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, qu'elle comprendra pour...