Partie 2 - Chapitre 5

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 Au bout de la route, une fois les montagnes derrière nous, nous fûmes fous de joie en apercevant des habitations. Il ne faisait pas nuit mais le ciel était toujours menaçant, au moins, nous aurions un toit pour dormir. Quel soulagement, nous allions enfin retrouver la civilisation, nous allions trouver des réponses à nos questions, un bon repas chaud, des lits... Adonis n'était pas de cet avis. Il nous ordonna de nous arrêter avant d'atteindre les bâtiments de briques et pierres à environ un kilomètre désormais.

— Si nous étions cachés, c'est qu'il y avait une menace. Qui nous dit que nous n'allons pas être attaqués et tués ? Partons en repérage avant d'y courir à découvert.

Ambroise l'approuva de même que Kaya et Hélios.

— J'ai faim, je suis fatigué et je veux voir d'autres humains. Je ne vous supporte plus, s'exclama alors Ares déjà reparti vers le village. Charly que nous connaissions à peine, nous avait appris qu'il avait fait partie du groupe deux au laboratoire. Il n'était pas très bavard et approuvait toujours le plus fort du groupe. Il nous toisa tous et suivi Ares vers les habitations.

Sol questionna Athéna du regard, elle opina et tous deux suivirent les premiers partants.

— Je pense que nous n'avons plus le choix, dis-je à l'attention des trois autres dépités.

— Ce sont toujours les mêmes qui décident ! s'agaça Kaya.

— Adam, m'interpella Adonis, la mine triste et songeuse, je t'ai toujours suivi et approuvé, Sol est un très bon ami mais ce n'est plus supportable. Vous ne nous êtes pas supérieurs. Au sein du groupe, l'avis de tous doit être pris en compte...

Pourquoi m'en parlait-il à moi ? Je détestais ce genre de conflit et j'étais dans une sale position. J'avais rarement été aussi mal à l'aise.

— J'en toucherai deux mots aux autres, je..., je m'excuse si vous vous êtes sentis à part...

Kaya haussa les sourcils et attrapa la main d'Adonis. Ils marchèrent tous deux rapidement pour rejoindre les autres.

Ambroise se leva à son tour et me donna une tape dans le dos.

— Merci Adam, me dit-il avant de partir au pas de course. Il attrapa la poignée de la malle qu'Hélios et lui avaient transporté toute la journée et s'ajoutèrent au groupe déjà loin.

C'était un village fantôme. La nature avait repris son droit, elle recouvrait les façades, les route et les carcasses de voitures. Un coup de massue, que dis-je, de matraque ! J'étais achevé. Nous l'étions tous.

Comment était-ce possible ? Qu'avait-il bien pu se passer ?

Un éclair a fendu le ciel en deux et a semblé déchirer le noir désormais homogène des nuages, tel une feuille par une gomme que l'on aurait trop frottée sur le papier fragile.

Le grondement fut si fort que la terre trembla, tout mon être se raidit de terreur. L'angoisse me submergea. Etions-nous seuls ? Derniers survivants sur Terre. Mon coeur s'emballa.

— C'est parfait ! Super idée de venir ici ! s'exclama ironiquement Kaya en donnant un coup de pied dans la porte rouillée d'une voiture recouverte partiellement de lierre. Sa jambe s'enfonça dans la portière en miettes. Elle s'écroula aussitôt et attrapa sa cheville en se tordant de douleur.

— Ah c'est malin ! hurla Ares en se précipitant vers Kaya. Je la rejoins aussi de même qu'Adonis, Sol et Athéna. Adonis poussa Ares qui était arrivé avant lui. Il examina la cheville de Kaya ensanglantée et grimaça.

Je m'accroupis aux côtés d'Adonis alors qu'Athéna essayait de rassurer son amie étendue sur le bitume.

— Est-ce que tu te souviens si nous avons été vaccinés au laboratoire ? me demanda Adonis en chuchotant. Je réfléchis un instant. Oui, tous, sauf Athéna et moi, avaient été vaccinés contre plusieurs maladies mais lesquelles ?

MercureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant