Il était évident que je ne m'en sortirais pas. J'étais encerclé de toutes parts par les militaires de la cité. Sol m'ordonna de ne pas abandonner mais je souffrais. J'avais une plaie monumentale dans l'estomac et je savais que sans leur aide, je mourrai dans les prochaines minutes. Nous étions cachés derrière la carcasse d'un tank. Sol et Nadir, chacun à une extrémité, essayaient de gagner du temps et tiraient sur les soldats qui avançaient à une vitesse folle. Les tirs venaient des deux cotés, nous nous défendions et tentions de les blesser, eux, ils attaquaient mais voulaient simplement nous faire capituler.
— Adam ! cria Sol en tirant sur des soldats sans que les balles ne les atteignent. Ne lâche pas l'ami ! supplia-t-il presque. Il tira en rafale sur tout ce qu'il pouvait.
— Sol... Il faut que nous laissions tomber, le résonna Nadir en s'appuyant contre les chenilles du tank. Il ferma les yeux, s'assit, calme, l'air serein. Il serrait contre lui sa mitraillette.
— Non ! Pas maintenant ! Tu sais ce qui se passera sinon !
— Adam ne tiendra pas beaucoup, assura-t-il en fixant Sol avec tristesse. Celui-ci se tourna vers moi et observa ma plaie.
— Partez, laissez-moi et sauvez-vous, leur dis-je. C'est moi qu'ils veulent alors partez, c'est ce que je réussis à dire en appuyant un peu plus une main frêle sur mon estomac dégoulinant de sang.
— Non. Il n'a pas réussi alors la prochaine fois, je ferai diversion ! affirma Sol en me donnant de petites claques sur les joues et le front.
— Mais tu n'es qu'un enfant ! lui reprocha Athéna en caressant mon front. Ces compétitions entre vous ne cesseront donc jamais ! s'exclama-t-elle, un fond de reproche plein la voix.
— Il faut qu'il se réveille, on dirait qu'il est mort ! fit remarquer Sol en me donnant une plus grand tape sur la joue.
— Je suis bien vivant, marmonnai-je en ouvrant péniblement les yeux. J'avais un affreux mal de crâne et j'étais toujours troublé par ce nouveau rêve. C'était impossible qu'il ait été pure invention. Tout me paraissait si net et si familier...
Athéna m'expliqua que les soldats m'avaient emmené au poste alors que j'étais inconscient. Qu'avec Sol, ils étaient venus me chercher et protester au poste mais que leur déplacement avait été inutile, McGwen ayant ordonné que l'on me ramenât dans ma chambre avec un docteur.
Toute la matinée, je m'attendais à voir débarquer McGwen furieux mais ce ne fut pas le cas. Je fus soulagé d'entendre que Kaya se portait mieux.
Lors du dîner, je vis le Maire attablé avec ses conseillers dans le même restaurant que nous.
Je fis part à Sol de mon rêve et tout en observant McGwen, et je lui confiai mes interrogations.
— Je peux tout faire, ils ne me puniront pas. Je te jure. Je me suis battu avec l'un des leurs, je me suis fait prendre après le couvre-feu, deux fois ! J'ai cassé un ordinateur, une vitrine et j'ai légèrement insulté le Maire. Aucune punition ! J'observais toujours la table de McGwen en me demandant jusqu'où je pouvais aller.
— Ils ne punissent personne, m'a assuré Sol. Et tu n'as pas fait tant de bêtises, et pour McGwen, tu lui as juste dit que c'était un menteur, ce n'est pas un motif d'arrestation...
Je me suis levé et je lui ai fait signe de me regarder, bien décidé à lui prouver que mes questions étaient fondées. J'ai attrapé un verre sur le plateau d'Athéna.
— Qu'est ce que... a-t-elle commencé. J'ai vérifié que McGwen me regardait, je l'ai défié du regard, il m'a souri avec bienveillance. Sol regardait tour à tour le Maire et mon verre.
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Mercure
Science-Fiction" Combien vaut une vie ? Une vie humaine ? La mienne vaut un million d'unité de monnaie et je suis prêt à l'échanger maintenant. Il le faut, c'est ainsi. Seul moi peux les aider désormais. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, qu'elle comprendra pour...