Tapis derrière toute une rangée de buissons fruitiers, nous attendions que Herbert nous donne des indications et des ordres. Il observa sa tablette et se tourna vers nous.
— Le tour de garde va être pris dans quelques secondes, nous informa Herbert. Effectivement, les deux soldats en haut de leur tour disparurent à peine dix secondes plus tard. Herbert demanda à Noah de le suivre et à nous de rester silencieux. Ils avancèrent furtivement jusqu'au portail puis Noah leva la paume de sa main contre un lecteur incrusté dans l'un des murs en pierre qui entourait le portail en fer forgé, haut de plusieurs mètres. Herbert entra un code sur un petit clavier sous cet écran et Noah approcha son visage d'un petit objectif qui scanna sa rétine.
Nous retenions notre souffle, les sentinelles n'étaient toujours pas revenues, c'était maintenant ou jamais pour entrer. Je regardais furtivement ma montre, j'avais l'impression que les trois minutes s'écoulaient beaucoup trop vite. La porte ne s'ouvrait pas. Herbert donna un coup dans l'écran avant de siffler. La trentaine d'hommes qui nous accompagnaient se ruèrent vers la porte, le drôle de canon en première position. Herbert empoigna le bras de Noah et il rejoint notre groupe derrière les buissons.
— Protégez vos oreilles et baissez-vous, nous ordonna-t-il.
A peine sa phrase achevée, un vrombissement de plus en plus aigu se fit. J'eus tout juste le temp d'aplatir mes paumes de mains sur mes oreilles. Une déflagration souffla le portail qui vola dans la base. La force de ce je ne sais quoi qui était sorti du canon fit trembler la terre et les arbres qui, à la lisière du bois, perdirent leurs feuilles. Herbert poussa un cri de joie et lui et ses sbires coururent dans la base tels des barbares envahissant un village. Leurs bras chargés d'armes, criant de victoire et d'euphorie.
Notre petite troupe se faufila dans la base en rasant les grillages intérieurs, le combat au centre de la piste d'atterrissage et de décollage faisant rage entre soldats de la bulle et sbires de Herbert. Des conteneurs et des caisses nous permettaient de nous cacher, nous progressions bien plus rapidement que Herbert, ce qui nous donnait espoir quant à la réussite de notre premier plan, celui qui visait à nous échapper sans les malades.
— Place 1175, nous assura Noah en tête. Ares était juste derrière, Kaya sur son dos. Athéna, Sol et moi fermions la marche. Une explosion retentit et il ne fallut pas une seconde pour qu'elle souffle les caisses en bois entre les deux avions de transport entre lesquels nous étions. Les dizaines de caisses marquées de bandage rouge et noir indiquant les destinations - à savoir la Nouvelle Calédonie et Hawaii - explosèrent en copeaux et atterrirent à nos pieds, nous blessant plus ou moins grièvement. Nous n'avions tous que des coupures excepté Ambroise qui s'écroula, un bout de bois s'étant planté dans son estomac. Tel un pieux, le bout sortait de son estomac. Athéna et Sol attrapèrent ses bras, moi, ses jambes.
Nous le soulevâmes de terre et au pas de course, rejoignant au plus vite l'avion qui allait nous permettre de décamper d'ici.
L'emplacement 1175 était de l'autre côté de la piste. Nous nous arrêtâmes derrière le réacteur d'un vieil avion de ligne dont les parois avaient rouillé et dont les ailes étaient en bien piteux état. Tapis dans l'ombre de la carcasse qui avait, il y a bien longtemps, transporté des milliers de passagers aux quatre coins du globe, nous scrutions la bataille au centre de la piste en bitume.
Herbert et ses sbires, lourdement armés, avaient pris par surprise les soldats, c'était cela de gagné pour eux, néanmoins, ceux-ci étaient bien mieux entraîné et ils possédaient des armes perfectionnées et novatrices ainsi que des boucliers. Des boucliers semblables à la bulle : transparents et faisant rebondir les balles. Chaque soldat tenait fermement un tube, comme la poignet d'un parapluie, surmonté d'une base ronde en métal. Il suffisait d'appuyer sur l'autre extrémité du tube, sur un petit bouton, pour qu'un bouclier semblable à la bulle ne se déploie de la tête aux pieds du détenteur du tube.
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Mercure
Science Fiction" Combien vaut une vie ? Une vie humaine ? La mienne vaut un million d'unité de monnaie et je suis prêt à l'échanger maintenant. Il le faut, c'est ainsi. Seul moi peux les aider désormais. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, qu'elle comprendra pour...