C'est Athéna qui me réveilla. Combien de temps s'était écoulé entre la mort de Kaya et ce doux moment. Comment avais-je atterri dans mon lit ?Athéna passait délicatement sa main dans mes cheveux. Elle me souriait tristement, ses yeux étaient légèrement rougis, elle avait dû pleurer.
— Bonjour, me dit-elle. Comment te sens-tu ?
Je haussai les épaules. Cela n'avait pas d'importance. J'avais tué Kaya, mon amie, si la maladie m'emportait, je l'aurais bien cherché. C'était mérité.
Je me redressai avec difficulté, le matelas du lit était vraiment moelleux. Athéna m'a déposé un plateau en argent sur les genoux. Des céréales, des fruits, du pain, de la confiture, du beurre et du lait. Un petit déjeuner royal ! Rien ne me donnait vraiment envie...
J'ai fixé l'horloge en or au-dessus de la cheminée, une bien vieille horloge comme celles que que j'avais pu observer dans les livres d'histoire, celles présentes dans les palais et château du XVIIe siècle. Il était midi passé. J'avais vraiment dormi longtemps alors.
— Ath, tu me détestes n'est-ce pas ? réussis-je à demander entre deux bouchées.
— Non, je ne te déteste pas.
— Les autres ? Eux, ils me détestent sûrement, dis-je en buvant un verre de lait.
— Non, pas du tout. Ils ont compris et moi aussi. Nous savons que c'est ce que voulait Kaya. Elle l'a très bien expliqué dans son petit mot.
— Est-ce qu'elle a dit pourquoi c'etait moi..., qu'elle avait choisi pour..., une atroce vision du sang coulant le long de mes avants-bras me figea.
— Je te laisse le découvrir, me dit-elle doucement en me désignant un petit papier roulé sur le plateau, entre le pain et le pot de confiture à l'abricot.
Athéna s'est levée et a quitté la chambre. J'ai croqué dans le pain, la mie était moelleuse et encore chaude. Je déroulai la petite feuille froissée en tremblant. Je remarquais que j'avais du sang sous les ongles, fallait-il toujours que j'ai quelque chose qui me fasse culpabiliser ?
« Adonis, si tu lis ceci, c'est qu'Adam aura exaucé mon souhait. Ne lui en veux pas. Je t'en prie. Je lui ai demandé de le faire, il y a de cela bien longtemps, longtemps avant que nous ne soyons ensemble. J'en ai rêvé de cette demande un peu spéciale, lors de ma première fièvre. Je savais que seul Adam pourrait accéder à ma requête. Il me l'avait promis en l'échange d'un service concernant Athéna. Tout ceci est bien confus dans mon esprit, il ne doit plus s'en souvenir mais je suis certaine qu'au plus profond de lui même, il savait qu'il m'était redevable.
Si j'en suis arrivée au point de lui demander ceci, c'est qu'il était trop tard et que je le savais. Je serai morte de toute manière, je ne voulais pas que vous me voyiez dépérir et brûler à petit feu. Il fallait que vous gardiez tous une image correcte de ma personne. Souviens-toi de moi, comme tu m'a vu la première fois, pas la dernière.
J'écris ces lignes sur ce vieux papier dans ma chambre d'hôpital avant que les robots ne reviennent. Je ne sais pas où vous êtes. Je suis seule et les robots qui me surveillent n'ont pas l'air de vouloir me maintenir en vie bien longtemps. Cependant, j'ai entendu un humain, qui se dit être un espion, dire que des soldats étaient déjà en route pour venir nous chercher. J'espère vous revoir un jour.
Te revoir un jour. Et te dire que je t'aime, une dernière fois. »
Quand j'achève ma lecture, il me faut relire le premier paragraphe une dizaine de fois pour le comprendre. Il y a longtemps ? En l'échange d'un service ? Moi ?
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Mercure
Science Fiction" Combien vaut une vie ? Une vie humaine ? La mienne vaut un million d'unité de monnaie et je suis prêt à l'échanger maintenant. Il le faut, c'est ainsi. Seul moi peux les aider désormais. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, qu'elle comprendra pour...