Nous avons passé le relai vers minuit, Adonis et Kaya ont décidé de veiller ensemble.
Je me suis réveillé tôt incapable de ne pas penser à ce que Sol avait suggéré la veille. Cela expliquait tellement de choses. Mais je ne pouvais y croire. Pourquoi Athéna m'aurait-elle pointé un pistolet dessus. Il fallait que je lui pose la question, savoir si elle avait rêvé de quelque chose semblable.
Elle était assise les pieds dans le lac quand je me suis levé. Il n'y avait que nous. Comme quand nous étions en binôme pour les expériences. Rien que nous deux. Je me suis assis en tailleur à côté d'elle et j'ai commencé à jouer avec les brins d'herbes sèches autour de mes jambes.
— Bien dormi ? a-t-elle demandé tout en fixant le soleil levant derrière le pic montagneux.
— J'ai connu mieux, et toi ? Elle s'est contenté de hausser les épaules, son haut avait séché depuis la veille, quand elle l'avait lavé sous la cascade d'eau douce. Elle n'a rien dit pendant un long moment, puis, son visage a changé d'expression.
— Tu regrettes ? a-t-elle lâché en me regardant enfin.
— Quoi donc ? L'expérience ? Avoir quitté le refuge ?
— Non, je veux dire... Elle a soupiré. Rien. Elle s'est tue. J'ai continué de la fixer, elle a détourné le regard.
— De quoi rêves-tu en ce moment ? ai-je demandé agacé par son comportement étrange.
Je n'ai jamais vu quelqu'un se crisper aussi vite. Ses mains ont arraché des brindilles et son expression s'est durcie.
— La nuit passée. Ils..., ils expérimentaient des choses sur moi, comme avant le départ, j'étais si faible... Dans ce rêve, tu me demandais de revenir. De les rejoindre à nouveau. Que seuls les scientifiques nous sauveraient. C'est ce que tu répétais sans cesse, bon dieu Adam, tu étais fou ! Elle s'est mise à rire et a repris : Je ne t'ai jamais vu aussi dément que dans ce rêve et pourtant, il paraissait si réel.
Je l'ai dévisagée. Elle m'a souri. C'était définitivement à n'y plus rien comprendre. Elle changeait d'humeur en un claquement de doigt. Peut-être un effet secondaire de notre long sommeil... Et ce rêve, impossible que la théorie de Sol eût été la bonne ! Je ne pouvais pas avoir dit ce genre de chose, pas moi ! Et puis, de toute manière, pourquoi nous aurait-on remis dans les capsules après coup ? Cela n'avait aucun sens.
Tout en marchant, j'en parlais à un Sol de mauvaise humeur. Il ne faisait que se plaindre ce qui exaspérait le reste du groupe, qui ne voulait plus lui adresser la parole.
— Ecoute-moi, Le Formidable, je suis certain que ta princesse te mène par le bout du nez depuis le début. Elle en sait sûrement plus que ce qu'elle laisse entendre. Je suis persuadé que ma théorie est la bonne ! C'est certainement parce que j'ai eu des différends avec Charly que je l'ai frappé au moment où je l'ai vu.
— Ou alors, tu as juste eu envie de te défouler sur quelqu'un après tant de temps !
— Qu'est ce que tu insinues ? Que je suis violent ? s'est-il emporté.
J'ai poussé un long soupir et je me suis éloigné avant qu'il ne passe ses nerfs sur moi. Ce réveil ne lui réussissait pas ! Il était plus insupportable qu'il ne l'avait jamais été. Il était exécrable. Je n'avais plus envie de parler à personne !
J'ai vite compris que ma veste était de trop. Il faisait une chaleur abominable, c'était une chaleur humide, si elle avait été sèche, cela aurait été supportable mais l'humidité ambiante était assommante.
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Mercure
Fiksi Ilmiah" Combien vaut une vie ? Une vie humaine ? La mienne vaut un million d'unité de monnaie et je suis prêt à l'échanger maintenant. Il le faut, c'est ainsi. Seul moi peux les aider désormais. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, qu'elle comprendra pour...