Partie 2 - Chapitre 7

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 C'est le ventre bien plein que nous avons quitté la grange et le bétail qui nous avait nourris deux jours durant. Nous y étions restés plus longtemps pour reprendre des forces. Nous avons ainsi pu nettoyer la plaie de Kaya plus aisément. Elle avait déjà bien meilleure mine et la blessure, même si elle avait peine à cicatriser, était déjà plus belle à voir.

Ce qui m'étonnait toujours c'était l'inexistence totale des robots. Il aurait dû y en avoir. Même sans humains, les robots auraient pu continuer d'exister. A moins que les Hommes ne les aient supprimés tous avant de disparaître ?

Sur ma carte, là où était écrit Pearsonville, j'ai bien cru mourir. C'était une horreur ! Sur le côté de la route, une grande statue représentant une femme qui n'avait pas bonne mine. Trois fois ma taille, ayant perdu toutes ses couleurs, la statue en plâtre ou pierre, personne n'est allé vérifier, faisait froid dans le dos. Elle était effroyable. L'un de ses bras était tombé et gisait au sol et elle se fissurait de toute part. Nous étions à mi-chemin. Nous avons vite passé cette chose et nous nous sommes arrêtés dans ce qui ressemblait le plus à une ville, comparé à tout ce que nous avions vu. Encore une fois, ce n'était pas une cité comme nous les avions connue, c'était une vieille ville d'avant guerre de 50.

Pour être moins chargés et plus libres de nos mouvements, nous avons décidé de cacher Roger-Zorba dans une petite ferme à l'entrée de la ville. Nous y avons aussi caché nos sacs à dos et la charrette pour ne pas que quelqu'un, s'il y avait quelqu'un dans cette grande ville, ne nous les vole.

J'ai tout de suite eu comme un mauvais pressentiment. C'était très calme mais pas comme lorsque nous traversions les plaines ou les bourgades. C'était un calme sinistre et lugubre. Quelque chose qui faisait froid dans le dos.

Ce qui m'a tout de suite dérangé, c'est la propreté dans cette ville. Dans les précédentes, le sol était jonché de débris en tous genres, dans celle-ci, c'était étrangement propre. Les façades des maisons n'étaient pas toutes recouvertes de verdures et le bitume des rues était bien visible, sans la moindre trace de mauvaises herbes ou de terre. Les voitures étaient en bon état et le capot de l'une d'elle diffusait encore de la chaleur.

La nuit tombait rapidement et la lumière de certains lampadaires s'est allumée.

Athéna et Sol paraissaient aussi troublés que moi alors que tous les autres semblaient se réjouir de la présence d'électricité dans ce trou.

— C'est mauvais, me glissa Sol. J'opinais dans son sens.

— Peut-être même que nous pourrons prendre une douche chaude, et laver nos habits dans une machine ! se réjouit Kaya qui se pendit au cou d'Adonis et l'embrassa.

Il parut surprit mais lui rendit son baiser. Elle lâcha la béquille qui la soutenait, Adonis la tenant fermement contre lui.

Pas plus en confiance que cela, nous décidâmes tout de même de nous arrêter ici. Une grande demeure en pierre lisse faisait l'affaire. C'était plus un bâtiment d'ordre publique comme une mairie ou un tribunal qu'une maison. Elle était absolument vide à l'exception de cet ordinateur posé sur un bureau en bois précieux au premier étage. C'était un énorme ordinateur, très épais comme je n'en avais jamais vu. Je n'arrivais pas à le situer dans le temps. J'étais incapable de savoir s'il datait d'avant ou d'après la guerre tant il mélangeait les deux styles. Son esthétique était très militaire, il devait supporter les chocs et les coups. Peut-être même les balles d'armes à feu. C'était impressionnant. Adonis l'examina bouche bée. Il était protégé par un code et nous avions beau fouiller la pièce à la recherche du moindre indice, rien ne nous aida.

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