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*Elle*

Je me réveille, le corps lourd. Artémis est à mes côtés sur le lit. Oui ! Elle dort avec moi ! Je me lève, m'habille, prend la laisse d'Arti et sort en fermant la porte derrière moi. Et c'est parti pour une heure de course. Comme Artémis est un husky, ça m'encourage à courir tous les matins. Le vétérinaire a dit que c'est bon pour elle.
De retour à la maison, JiHo n'est toujours pas debout, je regarde mon téléphone : il est 7 h 06. Je fais mon petit déjeuner et celui de JiHo aussi. Artémis est allongée sur le canapé et se tape une petite sieste.
La porte face à celle de la mienne s'ouvre enfin.

– Bonjour ma belle, au bois baisant.

Le jeune homme qui me sert de coloc en sort. Il est grand, une silhouette fine mais virile, un torse nu laissant en liberté des adbos légèrement dessinés, les cheveux ébouriffés. Il est lui aussi un mannequin très populaire et mon meilleur ami.

— Bonjour, que j'aime tes petits surnoms ! Dit-il en marchant vers moi.

Il se rapproche de moi et me fait un câlin par derrière puis me fait un bisou sur le sommet du crâne.

– Tu fais quoi ?

– Du bacon et des œufs au plat, il y a du jus de pomme sur la table.

– Que ferais-je sans toi ?

– Tu mourrais d'une MST.

– Très probablement.

Il me laisse et va s'asseoir à la table. Je lui mets son assiette devant lui et m'assois en face de lui avec mon assiette.

– C'était qui hier ?

– Un mec que j'ai rencontré il y a peu.

– Un mec cette fois ?

-Oui

– Tu ne devrais pas attendre un peu avant de te le taper ?

– Si, mais son joli cul me faisait trop envie. En plus, c'est lui qui m'a grave chauffé. Le bruit t'a gêné ?

— Non pas du tout, je me suis endormie directement... Comment c'était ?

— Si tu le voyais bouger. Mon Dieu ! Les danseurs sont vraiment performants, et ils suivent super bien... Je dois surtout ne pas perdre son numéro.

– Tu t'es bien amusé.

– Oh oui. Et toi ?

– Une autre soirée où j'ai joué le rôle de cintre et j'ai parlé avec Real Me.

— Quel genre vraiment ?

— Non, pas longtemps, je pense qu'il voulait se taper une cigarette, alors je suis partie.

-Je vois ...

– Ce n'est pas la meilleure nouvelle.

– Je t'écoute.

– Apparemment, j'ai décroché un gros contrat.

— Ça se fête ça !

— Ce n'est pas encore sûr, j'ai rendez-vous à 10 h 00 aujourd'hui avec mon nouvel employeur.

– On le fêtera à ton retour.

Il allume une cigarette, sur ses magnifiques lèvres rose, que j'intercepte directement.

-Hey...

– Tu ne mourras point d'un cancer des poumons devant moi.

JiHo boude en mangeant, je souris en jetant la cigarette dans l'évier et finis aussi mon assiette.
Après, je suis allée prendre un autre bain et me maquille légèrement. Je mets une jupe taille haute noire, un chemisier blanc et des chaussettes taille haute et lâche mes cheveux noirs. Je prends mon sac à main, mon téléphone, mon porte-monnaie et, le plus important, mes écouteurs, et je suis prête.
Je frappe à la porte de la chambre de JiHo, qui m'autorise à y entrer. Je passe la porte, ça sent le renfermé et le sexe, ce qui est totalement normal dans sa chambre.

– Tu pourrais au moins aérer.

– J'aime cette odeur.

— Pourquoi le refermer ?

– Non, la copulation. Quand je ferme les yeux, je peux encore le voir cambré devant moi et avoir des spasmes de jouissance.

– Tu as vraiment aimé ça. C'est la première fois que tu gardes autant en mémoire un plan cul.

J'ouvre les fenêtres. C'est vraiment la première fois en deux ans qu'il est aussi pensif après avoir tiré un coup. On dirait presque...

— Attends, tu ne serais pas tombé amoureux ? Demandais-je en souriant.

— Non, j'ai juste envie de me le retaper. Il est bon, c'est un bon plan cul. Dit-il en pouffant en riant.

– Bon, comment tu me trouves ?

— T'as opté pour un style all school, très sage..., dit-il en souriant, ça te va bien. Tu veux une photo pour Instagram ?

Je lui donne mon téléphone et il m'arrange un peu pour faire plus propre. Pour ça, il est vraiment doué : c'est son domaine, les réseaux sociaux, il sait comment capter l'attention. Il a quelque chose d'envoûtant. Il n'aime pas en parler, mais il est vraiment très populaire. Enfin, il a pris une jolie photo de moi et l'a postée sur mon compte.

-Merci.. Tu comptes faire quoi aujourd'hui ?

– Je vais sortir avec Artémis.

– Oh merci.

– Juste parce qu'elle est cute et que c'est un aimant à joli cul.

Je pouffe de rire et on sonne à la porte.

– C'est sûrement Tomas.

Je vais ouvrir la porte et c'est effectivement Tomas avec un grand sourire. JiHo est juste derrière moi.

– Tu viens encore me prendre, ma femme ? Dit JiHo en me tenant par l'épaule.

– Oui, on a un rendez-vous important. Souffla, Tomas

– On y va ?

Je fais un bisou sur la joue de JiHo et regarde un moment Artémis qui dort sur le canapé et sort avec Tomas.
Dans la voiture, Tomas m'explique que je vais être le visage officiel d'une créatrice de mode pour sa nouvelle collection. Je ne pensais pas que c'était un aussi gros contrat, le trajet ne dure pas tant que ça.

Tomas gare dans un parking au sous-sol. On descend de la voiture et nous prenons l'ascenseur, puis nous nous dirigeons vers le hall. Quand on arrive, une assistante nous escorte jusqu'au bureau de Madame Bellucci. C'est assez stressant ce silence, c'est très pesant.
Elle nous demande d'attendre dans le bureau de Madame Bellucci, on s'installe et on attend.
Quelques minutes plus tard, elle passe enfin la porte de son bureau avec un grand sourire, son porte-cigarette à la main et rejetant de la fumée.

– Bonjour, comment ça va ?

– Bonjour, ça va bien, merci.

Ils ont commencé à parler du contrat et de mes engagements avec la marque. Tout au long de la conversation, j'étais perdue.

— Je pourrais avoir un verre d'eau ?

— Bien sûr, Mia ragazza.

– Et j'ai une question ?

Isabella me regarde avec toute son attention, ce qui m'intimide un peu.

— Pourquoi moi pour votre marque ? Je veux dire, pour votre projet et surtout un aussi grand projet. Pourquoi ne pas avoir pris un grand nom qui a déjà fait ses preuves ? De cette manière, vous aurez déjà sa communauté, ce qui constituera une base de vente rentable.

– Tu n'es pas seulement un beau visage... J'aime ça et pour répondre à ton autre question, je l'ai fait et il sera ton partenaire.

– De qui s'agit-il ?

On frappe à la porte et, sans attendre la réponse, la personne entre.

— Il est là justement avec du retard. Fini-t-elle avec un sourire en coin.

Je n'ose pas me retourner, mais Tomas, oui, et sans retenue. Je n'arrive pas à traduire l'expression de son visage, à la fois surpris, content et inquiet, enfin... je pense.

– Tu connais sans doute Real Me ? Demanda-t-elle.

Je meure et ressuscite en même temps. Je vais travailler avec lui ? Mon Dieu, mon rêve de fan ! Pas possible, c'est une blague... Non, je ne pense pas, mais oh... Il faut que je dise un truc, n'importe quoi, mais pas rester là à le regarder dans le blanc des yeux. Il porte un T-shirt blanc, un jean simple, des baskets et une veste en cuir. Il dégage tellement de prestance et de sex-appeal.
Je me lève et lui fais face, et je m'incline respectueusement, c'est la seule chose que j'arrive à faire sur le moment.

– Je suis ravie que nous travaillons ensemble.

— Salut, moi aussi je suis ravi, dit-il en s'inclinant à son tour.

Il s'assoit près de moi pendant qu'Isabella nous explique son projet et moi... moi... moi, je disais... On disait quoi déjà ? Parce que je suis en train de me perdre dans son parfum enivrant, comme un boxeur encaisse un coup de poing. Je n'arrête pas de le mater. Il est assis nonchalamment. Je prends mon temps pour l'observer attentivement.
Et nos regards se croisent comme ça sans prévenir. La mini crise cardiaque que j'ai eue a l'effet d'une claque en pleine gueule. Aujourd'hui, j'en prends plein des gifles mystiques. Je me reprends directement et prête plus attention à Isabella.

Quand on a fini de régler tous les détails et de signer les papiers, nous nous sommes serrés les mains avec le sourire. Isabella nous dit Au revoir.

On partage l'ascenseur avec RM. Heureusement pour moi, Tomas est entre nous.

– Tu vas faire quoi après ? Me demande Tomas.

– Je ne sais pas, je vais rentrer et faire à manger. Tu veux venir ?

— Oh non, sweetie. Je dois rentrer, ma petite femme m'attend.

— Je vais rentrer en taxi alors.

– Vraiment ? Tu en es sûre ?

– Oui, tu habites à l'opposé de chez moi, donc vas-y directement.

– Oui, merci ! Rentre bien.

L'ascenseur s'ouvre et Tomas et moi, on se fait un câlin et nous nous séparons. Je sors de l'immeuble et marche un peu en réfléchissant à quoi je vais nourrir mes enfants avec de la viande ? Oui, ils aiment ça tous les deux.
Après quelques courses et un taxi, je suis enfin chez moi. J'ouvre la porte de mon appartement et JiHo me regarde en caressant la tête endormie d'Artemis sur le canapé.

– Vous n'êtes pas sorti ?

— Non, la flemme.

– D'accord, vous avez faim ?

-Oui

– Je vais cuisiner.

– Je m'ennuie... Je vais t'aider.

Il se lève doucement et je me rejoins dans la cuisine. Il décide de couper les légumes et moi, je m'occupe de la viande et du riz.

– Mais je préfère le riz vapeur.

– Pas moi.

— Pourquoi

– Il est fade.

– Comme certaines personnes, mais on fait avec

– Les gens fades ne m'intéressent pas comme le riz vapeur.

– Tu m'en fais un peu ?

– Pourquoi ?

Il se place derrière moi et pose doucement sa tête sur la mienne et m'enlace.

– Parce que tu es ma femme.

– Oui, c'est ça. Enlève ta grosse tête, elle pèse des tonnes.

– C'est parce que tu es petite.

– Je ne suis pas petite. Je suis juste plus petite que toi, ce n'est pas la même chose.

-D'accord... Si tu me fais mon riz

Il retourne aux légumes, victorieux. Je fais son riz vapeur et le mien. Nous mangeons comme à notre habitude en rigolant et en racontant notre journée.

— Tu ne sais pas, c'est quoi la meilleure ?

– Tomas est enfin célibataire ?

– Non, désolé.

– Je garde espoir... C'est quoi ta nouvelle ?

— Mon partenaire pour mon nouveau travail, c'est Real Me.

— Non, le gars qui te fait mouiller ?

– Non, juste mon rappeur et chanteur préféré.

– C'est bien ce que je disais.

-...

– Bon, j'arrête. Alors, c'est comment, en vrai ?

—Bien mais... Je ne sais pas.

— Il ne faut pas rencontrer ses idoles, il paraît qu'on est déçu après.

— Tu as peut-être raison.

On finit de manger et on fait la vaisselle en équipe, puis il retourne regarder la télé. Après deux émissions télé, je suis complètement crevée.

– Je vais dormir.

– D'accord, Arti dort avec moi.

– Pourquoi ?

– Je ne veux pas dormir seul.

— Voit avec elle.

Il me fait un bisou sur le front, me caresse les cheveux et me sourit.
Je vais dans ma chambre jouer un peu avec mon téléphone et m'endort sans trop savoir comment.

Blu moonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant