Patiente 1304 - Calliopé Slade Entretien Skype n°18

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« Calliopé. »

« Monsieur Kervarec. »

« Alors, cette soirée que vous redoutiez ? C'était hier, si je ne me trompe. »

« Hier soir oui. Et je ne sais toujours pas réellement quoi en penser. »

« Ça s'est mal passé ? »

« Pas réellement. A dire vrai, ça a même été plutôt positif au final. Gwendal et moi sommes ensemble depuis un moment maintenant et je l'avais prévenu que ça pourrait être compliqué avec Séraphin. Oh bien sur j'avais aussi donné le même genre d'indications à Séraphin. Je ne dis pas que l'un avait plus à craindre que l'autre, mais pourtant je... J'ai honte mon dieu. »

« De ? »

« Evidemment que j'avais peur. Séraphin est si susceptible, si caractériel et incontrôlable parfois et... Je lui ai juste dit que je voulais lui présenter mon petit-ami et que je serais ravie qu'il ne fasse pas étalage de certains de ses talents. J'ai été beaucoup moins tendre à son égard. »

« Vous avez été contre lui ? »

« Pas vraiment, mais j'ai laissé entendre à Gwendal que... A lui, je ne lui ai pas demandé de faire des efforts, d'essayer de comprendre ou d'interagir avec mon frère en fonction de son humeur du jour. Je me suis contenté de lui dire que si la situation dérapait, il pouvait partir. Je lui ai dit que je ne lui en voudrais pas. Et avant même qu'il n'arrive, je lui avais déjà dit qu'on se verrait le lendemain. Comme si... »

« Comme si déjà vous aviez vu Séraphin tout gâcher. »

« C'est ça. »

« Mais ça n'a pas été le cas et vous vous en voulez. »

« J'ai honte de n'avoir pas eu confiance en lui un seul instant. Il a été si correct. Poli, adorable, il a même essayé de plaisanter avec Gwendal. Je ne dis pas qu'ils sont devenus amis, loin de là, mais j'ai vu la façon avec laquelle il essayait de me rendre fière de lui. C'était... Beau. »

« Vous n'arrivez plus à avoir confiance en lui ? »

« A dire vrai, j'ai eu encore plus peur il y a quelques jours. Je suis rentrée dans sa chambre pour lui déposer des papiers qu'il m'avait demandés et j'ai trouvé ses antidépresseurs. Je crois qu'il a arrêté de les prendre, ou il a grandement réduit la dose. C'est moi qui les lui achète et j'ai vérifié sur son ordonnance, sa prescription n'a pas été changée. C'est comme s'il avait décidé de les arrêter de lui-même. »

« S'il va mieux, il a peut-être vu cela avec sa thérapeute, Calliopé. Il ne faut pas vous inquiétez ainsi et tout de suite imaginer le pire. La meilleure solution est d'en parler avec lui. »

« Jamais je n'oserais. J'ai trop peur de la réaction qu'il pourrait avoir. Si vous dites vrai et que c'est quelque chose de vu avec sa psy, il saura que je n'ai pas eu confiance en lui et que je l'ai incriminé. »

« Et si vous avez raison ? »

« Vous êtes censé m'aider, pas m'enfoncer plus encore. »

« Je suis là pour vous écouter et vous aider à trouver des solutions. La meilleure est de lui parler, mais personne ne vous forcera à le faire Calliopé. »

« Sans doute. Je crois que j'ai besoin de réfléchir à tout cela. Seule. Merci Monsieur Kervarec. »

« Je comprends. Passez une bonne soirée. Nous en reparlerons la prochaine fois si vous le souhaitez. Au revoir Calliopé. »

« Nous ferrons donc cela oui. Au revoir. »

Déconnexion.

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