Chapitre 9 - Robe de cocktail

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N'entendant pas de réponse, je me permets d'entrer. Une fine lumière naturelle me permet de percevoir une silhouette couchée dans un lit semblable au mien. Le parfum masculin de Raphaël emplis la pièce.

- Alicia ? s'étonne une voix endormie.

- Je suis vraiment désolée de te déranger mais l'orage me terrifie et je n'arrive pas à dormir, je me justifie honteuse.

L'orage tonne à nouveau et je sursaute en lâchant un deuxième cri.

- Je t'expliquerais plus tard les raisons de cette peur.

- Viens, ordonne-t-il face à ma détresse.

Je grimpe sur le grand lit pour me réfugier sous les couvertures parfumées, à distance de Raphaël pour ne pas le gêner dans son sommeil.

Le ciel continue de déchaîner sa colère et je gémis malgré moi. Une main chaude se pose sur mon épaule tremblante.

- Tu ne risques rien, me rassure mon protecteur.

Je suis contente que Raphaël soit touché par ma détresse. Il semble s'adoucir et montrer une autre facette de sa personnalité. Je crois qu'il a compris qu'il n'était pas au travail et qu'il pouvait se reposer sur moi.

Il se rapproche de moi puis colle son torse contre mon dos. Je me raidi face à ce contact inhabituel mais rassurant.

***

Je me réveille en sentant un poids et une étrange chaleur sur mon corps. En ouvrant les yeux, je vois Raphaël en train de dormi. Nos chairs se touchent et un léger malaise s'empare de moi. Je me souviens dès à présent de mon cinéma de la veille et j'en ai vraiment honte.

Je constate que le bracelet de ma mère que je porte de temps à autre n'est plus à mon poignet. Je suis certaine de l'avoir en venant ici. Sans bouger le reste de mon corps, je furète dans les draps avec ma main.

Je ne trouve rien de mon côté du lit alors je m'aventure sur le bord de Raphaël, non sans me raidir à chaque fois que je frôle sa peau. Je touche sa cuisse par mégarde et je le sens bouger dans son sommeil. Il change de position pour se mettre sur le dos.

Le lit est très grand et j'ai peur de ne pas le retrouver. Cependant, je n'abandonne pas mes recherches. Je passe ma poitrine au-dessus de son torse et ma jambe de l'autre côté, dans l'espoir d'avoir accès à son bout de lit.

Je brandis enfin mon bracelet mais Raphaël bouge brusquement son bras et la surprise me déséquilibre. Je m'effondre sur lui dans une position gênante. Il se réveille en sursaut et je m'en veux déjà.

- Quel est cet accoutrement Alicia ? s'exclame-t-il abasourdit.

Sans mon haut de pyjama, ma poitrine serait en contact direct avec son torse. Cette idée me fait rougir et je me redresse rapidement pour me lever du lit.

- Je suis vraiment désolée. Tu dois me prendre pour une enfant mais j'ai perdu mon bracelet fétiche dans le lit. Je ne voulais pas te réveiller.

Je passe la chaîne en argent à mon poignet puis je baisse les yeux en attendant les remontrances.

- Arrête de t'excuser tout le temps. J'avoue que certaines situations comme celle-là me font bien rire. Depuis que tu es là, ma vie est plus intéressante. Je ne peux pas te le cacher.

Je comprends à son regard fuyant et à sa gestuelle que ces mots ont été difficiles à prononcer.

- Merci pour tous Raphaël, dis-je en souriant.

Je m'éclipse dans ma chambre pour me préparer avant de commencer la journée. Je porte un jean noir, une marinière et une chemise en jean accompagnée d'un sac en cuir ébène. Le temps n'est pas très clément suite à l'orage d'hier alors nous avons décidé de retourner au centre commercial ensemble.

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