Chapitre 11 - Encore plus proche de toi

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Depuis la nuit du drame au musée, Raphaël et moi avons très peu parlé. J'ai passé cinq jours à travailler sur mes partiels et lui s'est noyé dans le travail ainsi que la musculation. Aujourd'hui, ça fait une semaine que nous sommes à Dubaï et il y a tellement de choses à faire.

La nuit est chaude et je décide de m'installer sur le balcon. Raphaël est déjà accoudé à celui-ci alors je le rejoins, non sans un temps d'hésitation. Il est toujours bloqué sur notre conversation de lundi, j'en suis certaine. Si l'un de nous deux ne fais pas le premier pas, le reste des vacances sera vraiment nulle.

D'un côté, je suis rassurée de cette distance. Ça prouve bien que Raphaël n'est pas là que pour coucher avec moi.

- Je suis orpheline, j'avoue de but en blanc en regardant le ciel étoilé. Mes parents biologiques sont deux étudiants étrangers et fauchés : c'est la seule chose que je sais.

Raphaël ne dit rien mais je sais qu'il m'écoute attentivement.

- J'ai été baladé dans diverse famille d'accueil, je continue le regard perdu dans le vide. J'ai vu la violence et la misère. Je n'aurais pas dû devenir celle que je suis aujourd'hui, mais je suis heureusement tombée sur une famille bien. Malheureusement, je les ai perdus dans un accident de voiture il y a quelques mois.

Une larme coule sur ma joue et Raphaël me caresse lentement le dos en signe de réconfort.

- On a tous une histoire à raconter Raphaël. Quelle est la tienne ?

Il se referme comme une huître tout à coup et ses yeux s'assombrissent. Il s'écarte de moi puis s'accoude à la rambarde, toujours silencieux.

Je ne supporte plus de le voir se rapprocher puis s'éloigner. Il faut savoir à la fin. Soit il veut une relation platonique soit une relation plus construite.

- Je veux partir demain Raphaël, je souffle la voix dénuée d'émotions. Je n'arrive vraiment pas à te cerner. Il vaut mieux s'arrêter là.

- Je ne suis pas prêt à me confier Alicia, murmure-t-il.

- Ça n'a plus d'importance maintenant.

Je me détourne de lui mais il me rattrape par le bras.

- Alicia...

- Je regrette de t'avoir rencontré tu sais, je chuchote dans un demi-sanglot. Je vais finir à la rue, mais au moins j'ai plus de cœur que les hommes de ton espèce.

Je retire mon bras de sa poigne.

- D'après ce que j'ai vu, tu es une personne qui refuse de montrer ses émotions. Tu as peur que quelqu'un t'apprécie pour ce que tu es. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais j'aurais aimé être la personne qui te comprenne.

Je me détourne à nouveau de lui mais il me plaque violemment contre la rambarde, me coupant le souffle. À mon grand étonnement, il se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. Son baiser est doux mais je le repousse doucement. Je le regarde, complètement choquée par son comportement.

- Je suis un idiot. Je ne t'ai pas traité de la bonne manière, s'excuse-t-il. À vrai dire, je ne sais pas comment je dois me comporter avec toi. J'ai eu une très mauvaise expérience avec les femmes de mon milieu.

Ses mains larges rencontrent les miennes.

- Tu n'es pas comme les autres. Je veux que ça se passe bien entre nous.

Il se répète encore mais je suppose qu'il le pense vraiment.

- J'ai fait une erreur Raphaël, je soupire. L'argent ne m'intéresse pas, ce que je veux c'est...

SugarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant