Anges, Démons, et puis quoi encore ? {TERMINÉE}

7. Commotion générale

- En fait... Toi et moi, on est pareilles. Je veux dire, on aime les filles.

- Oh...

   Par pitié, pas de déclaration ! Je ne savais pas du tout comment je devais réagir, d'autant que j'étais un véritable boulet sentimental. Bourreau des cœurs, insensible serpent froid et vicieux, j'avais eu droit aux surnoms les plus agréables de la langue française.

- Je l'ai compris il y a maintenant 3 ans. C'est drôle que le destin t'ai mise sur ma route à ce moment précis. Disons que... J'essaye un peu de t'utiliser, je dois l'avouer. Mais comme je suis très mauvaise socialement parlé, ma mission semble vouée à l'échec...

   C'était surtout drôle comme toutes les personnes de cette ville avaient le don de me faire me questionner sur le sens de la vie. Comme si chaque mot qui sortait de leur bouche engendrait une nouvelle interrogation à chaque fois.

- Tu veux m'utiliser ?

- Oui. Enfin, pas vraiment. Disons que j'ai plutôt besoin de ton aide, vu que mon plan A n'a pas fonctionné.

- Tu veux bien m'expliquer le plan B, du coup ? Parce que là, c'est un peu abstrait ce que tu racontes, ricanai-je en ramenant ma lourde chevelure sur mon épaule.

- Je suis tombée amoureuse d'une fille qui s'appelle Ariane. Elle vit avec ses parents dans une villa qui s'appelle Quantico. Le soucis, c'est qu'après 2 ans de relation, je lui ai demandé si on pouvait rendre notre liaison... Disons... Officielle. Et depuis, ça nous arrive de coucher ensemble, mais elle refuse de me parler... Quand à ma proposition, elle fait comme si je n'en avais jamais parlé.

- Oh... Je vois...

   Personnellement, j'aurais plaqué ce genre de nana qui ne s'assume pas. Mais peut-être qu'ici, le problème était plus profond et leur amour aussi.

- Et donc ? Le plan ? Je te propose de lui fracasser le crâne contre un mur jusqu'à ce qu'elle accepte de te parler... plaisantai-je alors que Candide semblait encore plus gênée.

- Déjà fait...

   Ok, j'avais oublié que je vivais sous le toit de deux psychopathes. Heureusement que Kugora était là, sinon j'aurais déjà fui.

- Et du coup ? L'autre plan ? demandai-je alors que je retenais un fou rire devant sa mine boudeuse.

- Tu vois ! Tu te moques !

- Non ! Je me disais juste que, en général, on essaye d'abord de rendre la fille jalouse, à la limite ou lui lance un ultimatum, ou bien on la menace, mais en venir aux mains tout de suite... C'est... Assez brusque, tentai-je d'expliquer alors qu'elle rabattait la capuche de son sweat sur ses yeux.

- Et ben... Je comptais la rendre jalouse avec toi, c'était ça, le plan.

   Eh ! Ça avait au moins le mérite d'être pacifiste, pour une fois ! On assistait à de réels progrès sociaux dans l'esprit de Candide.

- Je marche.

- Vraiment ?

- Vraiment, confirmai-je en levant les yeux au ciel.

- T'as l'air d'être une habituée... Tu l'as souvent fait ?

- Non, mais on me l'a souvent fait à moi... Je sais ce qui ne marche pas, c'est déjà un bon début.

   Je me demandais si à la fin de notre discussion, elle ne finirait pas totalement recroquevillée sur elle-même. Elle lâcha cependant un petit rire et tourna sa tête vers moi.

- Elle travaille à la salle de sport. Elle y donne des cours d'arts martiaux.

- Ok, j'ai une idée. Comme j'ai fait neuf ans de kung-fu, j'aurais une bonne excuse de me retrouver face à elle... Si j'arrive à lancer une discussion, je pourrais sous entendre que nous avons une relation et voir comment elle réagit. Avec un peu de chance, si nous jouons bien le jeu, tout le monde y croira et ça la rendra folle de jalousie ! balançai-je en m'expliquant avec mes mains dans une suite de mouvements aléatoires.